Le 4L Trophy en bicarburation GNV avec les transports P. Mendy et Gas Natural Fenosa

Le 4L Trophy en bicarburation GNV avec les transports P. Mendy et Gas Natural Fenosa
Pour la troisième fois, les transports P. Mendy ont accepté d’aider un équipage à s’engager au rallye-raid du 4L Trophy. Cette fois-ci, il y avait une petite condition supplémentaire : que la voiture soit transformée et homologuée pour rouler aussi au GNV.

20 ans

L’édition 2017 du raid en Renault 4 pour le Maroc, programmé en février dernier, n’était pas tout à fait comme les autres. Placée sous le parrainage du journaliste sportif et animateur de télévision Denis Brogniart, l’épreuve qui a accueilli depuis 1997 déjà plusieurs dizaines de milliers d’étudiants prêts à en découdre avec les pistes marocaines fêtait ses 20 ans. 

A bord des 1.500 voitures : du matériel scolaire, des jouets, des vêtements, des produits alimentaires à distribuer aux écoles, aux associations et aux enfants marocains. Simon Destampes et Blandine Tastet avaient reçu le numéro d’inscription 1540 pour leur fourgonnette. Placé 302e sur la grille de départ, c’est cet équipage qui était venu rencontrer quelques mois plus tôt João Lopes, à la direction de P. Mendy. Pour le transporteur, c’est lui qui pilote le programme de développement du gaz naturel en interne.

Originaires de Pey

Selon le recensement 2014, la commune de Pey, dans les Landes, compte moins de 700 habitants. « C’est pourtant de Pey que sont originaires les 3 équipages que nous avons aidés à participer au 4L Trophy, respectivement en 2012, 2014 et 2017 », note João Lopes. « Avec la chaleur humaine qui caractérise ce coin, on arrive véritablement à faire des choses extraordinaires », s’enthousiasme-t-il. 

Cette année, le support des transports P. Mendy était soumis à une nouvelle condition. « J’ai répondu aux 2 étudiants que j’étais d’accord pour le coup de main, mais avec une 4L transformée en bicarburation GNV/pétrole », explique notre interlocuteur.

Formation

Imaginer rouler au gaz a sans doute ajouté un peu de stress supplémentaire à Blandine Tastet et Simon Destampes, déjà bien préoccupés par la préparation des formalités de participation au rallye. 

« Comme les 2 jeunes sont sensibilisés à l’écologie, après une certaine réticence de départ due principalement à cette nouveauté pour eux de rouler au gaz, ils ont accepté ma proposition », témoigne João Lopes. « Le stress lié au GNV a été définitivement évacué après une petite formation, tout comme ça avait été le cas avec les chauffeurs qui ont eu à utiliser nos premiers camions 44 tonnes équipés pour rouler au gaz naturel », relativise-t-il.

Bicarburation nécessaire

Entre la restauration, la transformation et la mise en conformité de la voiture, le temps était compté. « A quelques jours de la clôture des inscriptions, nous ne savions pas encore si Simon et Blandine pourraient participer avec leur 4L transformée à l’édition 2017 du raid marocain : nous avons modifié le véhicule jusqu’au dernier moment », révèle João Lopes. 

Pris de court pour trouver une solution d’avitaillement en GNV au Maroc cette année, il promet que la prochaine participation de P. Mendy, avec toujours une voiture fonctionnant au GNV, bénéficiera d’une meilleure préparation à ce sujet. « La bicarburation était nécessaire : la 4L a roulé au GNV de Biarritz (64), lieu de départ de l’épreuve, jusqu’à Algésiras, en Espagne. Au Maroc, en revanche, avec un réseau de distribution trop peu développé et les organisateurs du 4L Trophy pas préparés à l’éventualité d’un roulage au gaz, la voiture n’a été alimentée qu’à l’essence », détaille notre interlocuteur.

Tout au GNV la prochaine fois ?

João Lopes aurait bien sûr préféré que tout le parcours soit effectué uniquement avec une alimentation au GNV. Pour une prochaine participation, il évoque, pourquoi pas, la possibilité d’un avitaillement avec un camion d’assistance. 

« En 2012, dans le cadre professionnel, avec le premier tracteur au GNV reçu chez P. Mendy, j’ai eu recours à une station mobile », se rappelle-t-il. « Le véhicule d’avitaillement était venu depuis les Pays-Bas », complète-t-il. Sur le parcours français et espagnol, les pleins au gaz ont été effectués aussi bien dans des stations ouvertes que réservées, notamment avec Gas Natural Fenosa qui a également aidé financièrement l’équipage Destampes/Tastet sur la demande du directeur chez P. Mendy.

Véritable restauration

On ne compte plus les 4L trop justement préparées avant le départ et dont un organe essentiel rend l’âme en cours de route ou au retour. Il y a tout de même plus de 6.000 kilomètres à parcourir, dans des conditions parfois particulièrement éprouvantes pour la mécanique ! 

Les explications de João Lopes rendent compte d’une véritable restauration de la voiture : « Elle a été désossée, complètement mise à nue, et remontées avec des pièces neuves ou refaites à neuf, y compris au niveau du moteur ». Et l’on sait combien il est essentiel d’avoir un moteur en parfait état pour le convertir au gaz !

Un réseau de compétences à activer

Notre interlocuteur ajoute : « Différentes compétences ont été mises en œuvre pour parvenir à un travail de qualité ». Entre Gas Natural Fenosa et les transports P. Mendy, pas de problème pour choisir un bon motoriste et un bon atelier de conversion. « Différentes personnes nous ont suivis dans l’aventure, susceptibles d’intervenir sur la voiture », souligne João Lopes. Il précise : « Le motoriste qui a refait de fond en comble le moteur a travaillé bénévolement ».

A travers les propos du responsable chez le transporteur, on comprend qu’une certaine chaîne de solidarité s’est activée pour permettre aux 2 étudiants de disposer d’un véhicule au meilleur de sa forme afin d’avaler les milliers de kilomètres du tracé.

Un test grandeur nature

« Très peu de personnes sur le parcours ont remarqué que la 4L de Simon et Blandine était capable de fonctionner aussi bien au GNV qu’à l’essence », rapporte le responsable chez P. Mendy. 

« Comme nous n’avons eu que très tardivement l’assurance de pouvoir participer au 4L Trophy, nous n’avons quasiment pas communiqué sur le sujet », justifie-t-il. « S’il y a un prochain équipage soutenu par nous, il aura sa campagne de communication », promet-il. On peut considérer que la participation cette année de la fourgonnette modifiée a permis de réaliser en quelque sorte une expérimentation en situation réelle.

Le GNV ça marche même sur une ancienne

« En tout cas, on a vu, et les organisateurs également, qu’une fois le système en place, rouler au GNV avec une ancienne voiture, ça fonctionne, même avec une mécanique relativement fragile », se réjouit-il. 

D’ailleurs João Lopes espère bien pousser davantage d’équipages à participer au 4L Trophy en bicarburation. Il assure : « Le GNV est porteur et permet d’imaginer des programmes ambitieux, mais il faut convaincre les gens ! ». 

Concernant la fourgonnette, il remonte : « Simon et Blandine ont apprécié la baisse du niveau sonore du moteur avec le fonctionnement au GNV ; ils ont cependant noté une légère baisse de performance sur l’autoroute à plein régime, de l’ordre de 4-5 km/h ».

De la longue distance au vrac

Si l’expérience des 2 étudiants a passionné tout particulièrement João Lopes, c’est aussi parce qu’il a en charge le programme de développement du gaz naturel pour les transports P. Mendy. 

« Sur tous les secteurs d’activité, nous essayons de passer au gaz », résume-t-il. Déjà 26 poids lourds dans la flotte d’environ 190 camions. Le parc s’est étoffé en janvier dernier avec 3 nouveaux tracteurs Iveco Natural Power GNL à double réservoir capables d’avaler jusqu’à 1.500 kilomètres après avitaillement. Ces 3 engins disposent d’une cabine longue distance avec couchette. 

« L’alimentation au gaz naturel convient aussi parfaitement pour l’activité de vrac dont les rotations se font sur de courtes distances », plaide-t-il, ajoutant que de « très nombreux véhicules sont concernés ».

Militant

En véritable militant ce la technologie, João Lopes espère contribuer à faire changer les mentalités concernant l’usage du gaz naturel pour la mobilité. « Avec un réseau d’avitaillement performant, on peut très bien imaginer basculer intégralement toutes les flottes de poids lourds au GNL et au GNC », certifie-t-il. 

Très renseigné sur le sujet, il dénombre « des projets de conversion et des stations qui sortent de terre un peu partout ». En s’appuyant sur les marchés du transporteur avec Ikea, Intermarché et Lidl, il confirme que la grande distribution exige toujours davantage des services plus vertueux de livraisons.

Gaz Mobilité et moi-même remercions vivement João Lopes pour sa disponibilité et son enthousiasme à promouvoir la filière de la mobilité au GNV.

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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