Un automobiliste plaide pour une amélioration de la distribution du GNV

Un automobiliste plaide pour une amélioration de la distribution du GNV
Daniel Gauthier roule au GNV pour ses besoins personnels depuis 5 ans. Ses déplacements locaux ne lui posent aucun problème. Mais s’il doit s’éloigner de chez lui, un GPS et une étude des stations d’avitaillement préalable au départ ne suffisent pas toujours à les localiser facilement.
 

Automobilistes au GNV

Pour des automobilistes qui souhaitent dès à présent rouler de façon plus vertueuse pour leurs déplacements personnels, il existe plusieurs solutions. A la traction électrique ou à l’alimentation au GPL, certains préfèrent déjà utiliser le GNV, très prometteur. Les raisons sont diverses, mais il est clair que les articles qui se succèdent dans les médias concernant la valorisation des déchets en carburant propre pour la mobilité a de quoi retenir l’attention.

Surtout quand il y a une station d’avitaillement accessible à proximité du domicile ou sur le passage des déplacements habituels. C’est le cas pour Daniel Gauthier, - notre interviewé -, qui réside dans l’Ariège, et plus précisément dans le secteur de Saint-Girons.
 

Ecologie et économie

Si Daniel Gauthier a choisi de rouler au GNV il y a environ 5 ans, c’est à la fois pour des raisons écologiques et économiques. Parmi ses certitudes : « le moteur s’use moins en l’exploitant au GNV ». A ce jour, il a parcouru environ 150.000 kilomètres au gaz naturel, faisant confiance au constructeur Fiat, et plus particulièrement à son modèle Multipla. « Nous avions besoin d’une voiture qui offre une excellente modularité, notamment en pouvant disposer du volume de charge d’une camionnette », commente notre l’Ariégeois qui estime que la constructeur italien « est vraiment au point sur la carburation GNV.

A tel point qu’il vient de remplacer son Fiat Multipla… par un autre Fiat Multipla. « Les bouteilles sont placées sous la voiture, n’altérant pas l’espace intérieur », se réjouit-il. Et pour l’autonomie ? « Ce qui est appréciable avec ce véhicule, c’est que nous bénéficions d’une autonomie de 400-500 kilomètres au gaz, qui peut-être multipliée par 2 grâce au réservoir d’essence d’une taille correcte », nous répond-il.
 

Stations de Saint-Girons

Concernant le point d’avitaillement au GNV de Saint-Girons, Daniel Gauthier ne tarit pas d’éloges : « Tout fonctionne de façon impeccable dans cette station Defa aux couleurs de Total ! ». C’est que ce point d’avitaillement est tout à fait particulier. Defa, c’est pour Denis-Farge : un nom composé pour une affaire familiale qui a débuté en 1803 dans le négoce et la distribution d’énergie. L’aventure du GNV est plus récente, mais remonte déjà à 1948.

« A l’époque, les camions roulaient au gaz naturel », peut-on lire en commentaire sur le site dédié. En 1978, 300 véhicules fonctionnaient au gaz naturel dans le secteur de Saint-Girons, plus exactement dans la province historique du Couserans. Aujourd’hui encore, Defa fait la promotion du GNV pour une utilisation dans les voitures particulières. Une vidéo montre ainsi une Citroën 2 CV convertie à ce gaz. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur l’entreprise. Nous espérons lui consacrer prochainement un article.
 

Saint-Girons - Agen - Arcachon

En octobre dernier, Daniel Gauthier décide de réaliser un périple qui l’emmènera de Saint-Girons à Arcachon (33), avec un crochet par Agen (47) au retour. Sans compter d’éventuels escapades et détours, la boucle s’étend sur pas loin de 800 kilomètres. Un, voire 2 pleins de GNV sont au minimum nécessaire. « Nous avons rencontré énormément de difficultés à trouver des stations bien indiquées et sans mauvaises surprises à l’arrivée », nous confie-t-il.

Notre interviewé tente un premier avitaillement à Saint-Pierre-du-Mont (40), dans une station également opérée par Defa. C’est un dimanche, il a déjà parcouru environ 350 km, et les réservoirs de gaz sont presque vides. Une affichette indique « Veuillez me téléphoner pour vous faire servir » : le dispositif monétique est hors service. Notre interviewé s’exécute et tombe « sur une personne très accueillante et gentille, mais qui ne pourra venir sur place de suite ».
 

Solutions de repli

Daniel Gauthier ne souhaite pas attendre et  vise alors Cestas (33), à 120 km. Le Multipla peut rouler à l’essence, ce n’est donc pas un problème. « Nous avons investi dans un véhicule écologique », rappelle-t-il cependant pour marquer son souhait de rouler au maximum au GNV. A Cestas, impossible de faire le plein en gaz. « L’information que nous avions trouvée sur Internet était erronée : pas de GNV mais du GNL pour les poids lourds », témoigne-t-il.

« Nous avons eu du mal à localiser ce site encore en construction, surtout avec le brouillard », reconnaît-il. A noter qu’avec la nouvelle version du site Internet, la carte des stations proposée par Gaz Mobilité est plus complète. « A Agen, la pompe GNV accessible depuis les grands boulevards était en panne ; là encore il a fallu sérieusement la chercher », poursuit-il. « Toutes ces stations sont sans signalétique extérieure », déplore-t-il. Il ajoute : « Même avec un GPS, elles sont très difficiles à trouver ».
 

Une liste qui s’allonge

Des exemples, Daniel Gauthier en a d’autres, citant quelques adresses de plus en France. Et Barcelone, en Espagne. « Là, c’est différent, le GPS nous a bien amené devant la pompe que nous n’avons pas identifié de suite comme telle. Il a fallu mettre la carte de paiement comme dans un distributeur de banque pour avoir accès à la pompe dont le design l’apparente quasiment à du mobilier urbain », détaille-t-il. « Du point de vue d’un particulier, le réseau d’avitaillement semble très mal géré », conclut notre interviewé.
 

Aussi pour les automobilistes

La mésaventure de Daniel Gauthier est un exemple dont la valeur symbolique est de rappeler que l’écosystème GNV ne doit pas se limiter aux poids lourds. L’essor des stations GNV est aujourd’hui essentiellement axé sur le transport routier. Les opérateurs concernés, devant certaines priorités ou demandes majeures peuvent avoir tendance à oublier les automobilistes et leurs voitures individuelles bel et bien commercialisées par les constructeurs qui misent sur leur développement.

Dans la croissance de la filière, les véhicules légers, qu’ils soient des utilitaires ou des VP, ont leur importance, même si les volumes à servir sont moins conséquents que dans le transport routier de marchandises. La mobilité électrique n’est pas une solution qui convient à tous les cas. Certains particuliers misent ainsi sur le gaz. Defa, par exemple, semble rompu à cette approche, et même l’encourage. Un exemple à suivre, sans doute, par les autres opérateurs !
 
 
Gaz Mobilité et moi-même remercions Daniel Gauthier pour son témoignage.
 
 
 
 

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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1 Commentaire

  1. FrédéricPublié le 15/11/2017 à 21:21

    J’ai une Opel Zafira Tourer au GNV et j’ai passé mes vacances en juillet 2017 dans les Vosges. J’ai fait le plein de GNV au Luxembourg et à Breisach (Allemagne) juste à la frontière. Je n’ai jamais dû rouler sur l’essence durant le séjour car j’ai une autonomie de plus de 400 km en GNV. Avant le voyage, j’avais quand même demandé à Air Liquide si la station de Fleville devant Nancy était disponible pour les particuliers. On m’a répondu que c’était uniquement accessible avec un badge pour les professionnels... En Belgique, quasiment toutes les 88 stations GNV (dénommé CNG) sont ouvertes au public. En France, cela ne semble étonnamment pas le cas...

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