Etude ACV : la filière GNV française devance l'Europe dans l'évaluation des émissions de gaz à effet de serre

Etude ACV : la filière GNV française devance l'Europe dans l'évaluation des émissions de gaz à effet de serre
L’Association Française du Gaz (AFG) et l’Association Française du Gaz Naturel pour Véhicules (AFGNV) ont présenté une étude de l’IFP Énergies Nouvelles (IFPEN) qui compare le bilan carbone des véhicules alimentés par des carburants classiques et alternatifs tout au long de leur cycle de vie. Sans surprise, le grand gagnant est le biogaz.
 

L’Europe se trompe d’indicateurs

Le secteur des transports est le deuxième contributeur aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Les autorités européennes et françaises réagissent donc en encourageant la mobilité alternative. Mais pourquoi promouvoir à tout prix l’électrique aux dépens du GNV ? La réponse réside en partie dans une erreur de calcul. La réglementation française impose un plafond de CO2 mesuré en sortie de pot d’échappement seulement, oubliant ainsi les émissions dues à la fabrication des véhicules et à la production du carburant. Pourtant, le nouveau règlement européen de 2019 précise qu’« il est important d’évaluer l’ensemble des émissions produits tout au long du cycle de vie des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers au niveau de l’Union. A cette fin, la Commission devrait, au plus tard en 2023, évaluer la possibilité de mettre au point une méthode commune de l’Union pour l’évaluation des émissions de CO2 tout au long du cycle de vie de ces véhicules ».
 
L’étude menée par l’IFPEN, intitulée Analyse du Cycle de Vie (ACV) des véhicules roulant au GNV et bioGNV, prend donc 4 ans d’avance sur l’Europe et démontre que le bioGNV est la meilleure option de transport pour préserver la qualité de l’air. L’occasion pour la filière d’appeler une nouvelle fois de ses vœux un développement plus soutenu des véhicules au gaz et une modification rapide de la réglementation européenne puis française sur les émissions des véhicules.
 

Le bioGNV plus vertueux que l’électrique

Aujourd’hui déjà, plus de 18 millions de véhicules roulent au GNV dans le monde, dont 15.000 en France. L’ACV évalue les impacts potentiels sur l’environnement de 5 segments de véhicules : les véhicules légers de moyenne gamme, de haut de gamme, les bus, les véhicules utilitaires et les poids lourds de livraison.
 
C’est l’ensemble du cycle de vie du véhicule qui est étudié (de la fabrication au recyclage) ainsi que celui du carburant (production, raffinage, transport, distribution, combustion), à horizons 2019 et 2030.

 

Sur la série de graphiques présentée ci-dessus, on constate que l’utilisation d’un moteur thermique alimenté exclusivement au bioGNV donne les meilleurs résultats en termes d’émissions de GES, aussi bien pour les véhicules légers que les utilitaires ou les poids lourds. Tout proche, le véhicule hybride rechargeable, qui est encore aujourd’hui un cas théorique en raison de son autonomie électrique limitée (60 km en moyenne). Les véhicules électriques viennent en troisième position, avec un bon bilan mais pénalisés par la quantité importante de CO2 émise lors de la fabrication des batteries. Enfin, que ce soit aujourd’hui ou en 2030, les véhicules roulant au GNV d’origine fossile présentent de meilleures émissions de GES que leurs équivalents diesel ou essence.

BioGNV : une filière à développer 

Mais la capacité de production du bioGNV en France ne permet d’alimenter que 100.000 à 150.000 véhicules. Le rapport est formel : « Il faudrait augmenter fortement les unités de méthanisation pour pouvoir assurer un déploiement massif des véhicules bioGNV ». Une des solutions pourrait aussi être d’utiliser un mix GNV-bioGNV (60%-40%), qui permettrait d’alimenter plus de véhicules avec un impact climatique équivalent à celui d’un véhicule électrique.

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Adeline ADELSKI Adeline ADELSKI
Journaliste
Passionnée par les enjeux de mobilité durable, Adeline aime informer et inspirer les lecteurs sur les dernières tendances et innovations dans ce domaine.

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1 Commentaire

  1. Laure Tograf Publié le 20/09/2019 à 17:31

    ’« il est important d’évaluer l’ensemble des émissions produits tout au long du cycle de vie des voitures ’’doit on écrit’ ’l’ ensemble des émissions produit(l’adjectif s’accordant avec ’’ ensemble ’’) soit on écrit ’’ l’ensemble des émissions produites’’!

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