Mobilité GNV – Ce que la Belgique peut nous apprendre

Mobilité GNV – Ce que la Belgique peut nous apprendre
Si l’Italie et l’Allemagne sont souvent citées comme références en matière de mobilité GNV, la Belgique a également su créer une dynamique particulièrement favorable au gaz carburant au cours des dernières années.

« La réussite est une combinaison de facteurs : créer l’attention médiatique,  une opportunité en termes de fiscalité ou d’incitants et la coopération entre tous les acteurs de la filière » résume Didier Hendrickx, Secrétaire Général de l’association belge du GNV (NGVA), qui nous dresse un état des lieux des actions menées en faveur du gaz carburant. Une série d’initiatives dont les acteurs français pourraient bien s’inspirer pour dynamiser la filière…

Des primes financées par le privé

Si le gouvernement belge n’accorde aujourd’hui aucune prime à l’achat pour l’acquisition d’une voiture GNV, les acteurs de la filière gazière se sont organisés pour mettre en place leur propre programme de financement.

« Début 2014, lors du salon de Bruxelles, nous avons lancé une campagne médiatique afin de créer le buzz sur le gaz carburant en l’accompagnant d’une prime à l’acquisition de 2000 € financée par le secteur gazier. Celle-ci a été reconduite en 2015 avec un montant de 1000 € » nous explique Didier Hendrickx.

Associée au fort impact médiatique du salon de Bruxelles, la mise en place de cette prime a permis d’envoyer un véritable signal sans avoir à attendre une quelconque décision politique. « Aujourd’hui nous sommes à un peu plus de 2400 véhicules immatriculés répartis à part égale entre particuliers et entreprises. Nous étions à 600 véhicules à fin 2013. C’est une belle évolution en deux ans » explique Didier Hendricks.

Des constructeurs mobilisés

« Chez les constructeurs, nous constatons une évolution depuis deux à trois ans. Si le gaz n’est pas encore central dans leur offre, on sent un prise en considération importante des carburants alternatifs ».

Pour autant, l’intégration du véhicule GNV chez les concessionnaires n’est pas dénuée d’enjeu. « C’est une nouvelle culture à acquérir et nous travaillons avec les constructeurs pour avoir des synergies encore plus ambitieuses en matière de communication et de lobbying pour sortir le gaz naturel de son marché de niche. Cela prend du temps et il faut tenir compte de nombreux paramètres, notamment en termes d’équipements des concessions ».

Du côté des constructeurs, la dynamique se créer également à travers les tarifs spéciaux qu’ils peuvent mettre en place.

Un véritable réseau de stations

Au-delà des véhicules, la Belgique est en passe d’accroitre considérablement ses infrastructures de ravitaillement. D’une quinzaine de stations en 2013, la Belgique en compte environ 35 opérationnelles à ce jour.

« Le buzz médiatique que nous avons initié en 2014 a permis de créer un véritable intérêt pour la filière de la part des opérateurs. Pionnier du secteur, DATS24 a commencé à implanter des stations en Belgique dès les années 2011-2012 et prévoit de dépasser 60 installations d’ici fin 2017 début 2018 ».

Electrabel, l’équivalent belge d’EDF, est également passé à la vitesse supérieure avec le lancement d’Enora, un consortium destiné à accélérer le déploiement des infrastructures GNV avec un objectif de 25 à 30 stations d’ici 2018. A cela s’ajoute quelques acteurs supplémentaires comme le groupe qatari Q8 qui a récemment inauguré trois stations GNV sur le territoire.

Belgique - Réseau de stations Gnv GNC
Le réseau belge de stations GNV. En vert les stations déployées et en bleues celles à venir. 

Des projets en faveurs des bus et des camions

Si le GNV s’installe peu à peu sur le segment du véhicule léger, beaucoup reste à faire dans le domaine des transports lourds. Dans le domaine du bus, de nombreuses discussions sont en cours avec les collectivités pour travailler à leur intégration tandis que la filière GNL s’organise, notamment en région flamande où le gaz naturel liquéfié devrait devenir un carburant important pour le transport routier et maritime au cours des prochaines années.

La filière biométhane n’est pas oubliée. Si la Belgique ne compte pas encore d’installations opérationnelles, de nombreux projets sont en cours.

Vers un objectif de 100.000 véhicules GNV en 2020 ?

En parallèle de ces déploiements, l’association NGVA travaille également avec les territoires pour répondre aux ambitions de la Directive AFI.

« La région Flamande a déjà publié une note qui désigne toute une série de projections sur les carburants alternatifs dont le gaz naturel. L’objectif est de 40000 véhicules d’ici à 2020. Nous faisons de même avec la région wallonne et la région bruxelloise. L’objectif pourrait être de viser 100.000 véhicules GNV en Belgique d’ici à 2020 » nous précise Didier Hendrickx.

Très récemment, le gouvernement flamand a également décidé d’exonérer les nouvelles voitures roulant au gaz naturel de la taxe de circulation flamande annuelle et de la taxe de mise en circulation, un signal fort à destination des constructeurs et des conducteurs qui devrait donner un nouveau coup de pouce à la filière.

Prochain rendez-vous en janvier 2016 au salon de Bruxelles

Du 14 au 24 janvier prochain, l’association NGVA réunira de nouveau les constructeurs à travers un stand dédié aux solutions GNV.

« Nous aurons un stand avec une dizaine de modèles présentés et quelques nouveautés. L’idée est de montrer le panel de véhicules disponibles, tant pour les particuliers que pour les entreprises. A cette occasion, nous aurons vraisemblablement une nouvelle prime à l’achat de véhicules au gaz naturel »

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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