Pologne : un rapport valide l'intérêt du GNL pour les poids-lourds

Pologne : un rapport valide l'intérêt du GNL pour les poids-lourds
En Pologne, un test de trois camions Iveco Stralis GNL réalisé par la division polonaise du constructeur et Cryogas M&T a permis de démontrer les avantages du gaz naturel en termes de diminution des coûts de carburant et de réduction des émissions polluantes.
 
Réalisée sur une période de six mois, de juin à novembre 2015, cette expérimentation grandeur nature a notamment bénéficié du soutien d’Ikea et de la participation de cinq transporteurs qui ont effectué les livraisons des magasins de la chaine suédoise. Pour les porteurs du projet, il s’agissait de prouver aux transporteurs la pertinence de l’usage du gaz naturel au quotidien.
 
Partenaire du projet, la société Cryogas M&T a assuré l’installation de l’indispensable station de ravitaillement. Installée au centre de distribution Ikea de Jarosty, celle-ci a permis de familiariser les transporteurs avec les contraintes et caractéristiques opérationnelles. Surtout, cela a permis de démontrer que l’exploitation des camions au GNL restait très similaire à celle des classiques camions diesel.
 

40.000 km parcourus par camion

Concrètement, les essais routiers ont été réalisés par trois Iveco Stralis GNL 330 ch dotés d’un réservoir GNL de 510 litres et de quatre réservoirs GNC de 70 litres pour une autonomie totale annoncée à 750 km (600 GNL + 150 GNC).
 
Lors des six mois d’essai, chaque véhicule a pu parcourir plus de 40.000 kilomètres avec une moyenne de consommation de 24.9 kg/100 km (masse moyenne des marchandises transportées : 15.3 tonnes). A titre de comparaison, un camion diesel consomme en moyenne 30.4 l/100 km pour la même mission.
 
En termes de consommation, l’étude rapporte une note de frais réduite de 30 % des émissions de CO2 7 % inférieures à celles des camions diesel.  
 

Un TCO favorable sous conditions

Sur le volet économique, l’étude valide l’intérêt économique du GNL par rapport au diesel mais à condition de rouler beaucoup pour compenser les près de 60 % de surcout initial par rapport au diesel.
 
Alors que le coût total de possession (TCO) du GNL serait 3 % plus élevé que le diesel avec un kilométrage annuel de 85.000 km, il redeviendrait positif dès franchi le seuil des 105.000 km annuels. Les économies iraient même jusqu’à plus de 7 % sur des trajets annuels supérieurs à 150.000 km.
 
Bien évidemment, ces estimations ont été réalisées en tenant compte de la situation fiscale polonaise. En France, il conviendrait d’ajouter différents dispositifs de soutien pour affiner l’analyse comme la déduction du surcoût à l’amortissement.

TCO camion poids-lourds GNL

L’enjeu du ravitaillement

Les conclusions du rapport mettent en avant différents défis à relever comme l’autonomie et la puissance limitée des camions. Sur ces deux points, Iveco a déjà apporté des éléments de réponses il y a quelques semaines en présentant son nouveau Stralis GNL autorisant jusqu’à 1500 kilomètres d’autonomie avec un plein et doté d’une puissance portée à 400 chevaux.

 
Reste la question essentielle du réseau de ravitaillement. Alors que Cryogas M&T inaugurait en début d’année la première station GNL du pays (voir notre article), tout un réseau reste à construire pour dynamiser la filière et inciter les transporteurs à franchir le cap.
 
Parmi les projets, on citera une station près de Piotrków Trybunalski, à 200 km au sud ouest de Varsovie, qui devrait ouvrir dans le courant du 1er semestre 2017 et qui permettrait de desservir plusieurs dizaines de camions GNL chaque jour. L’étape suivante sera de multiplier ces stations le long des principaux nœuds de transport.

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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1 Commentaire

  1. GIRAUDPublié le 02/09/2016 à 18:24

    Comme,, c’est surtout le développement du carburant GNL ou LNG qui attire mon attention. Je suis ,mois après mois, l’installation et les résultats des essais techniques et financiers dans le monde, dans ce domaine. Tout me porte à croire que, avec les progrès techniques qui seront trouvés, le GNL ou LNG comme carburant terrestre à un bel avenir devant lui.

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