Rouler au quotidien au GNV : un particulier témoigne

Rouler au quotidien au GNV : un particulier témoigne
A 36 ans, Adrien Wendling est informaticien à Strasbourg. Il roule au GNV depuis 2008, d’abord pour des besoins professionnels avec des voitures fournies par un ancien employeur, et maintenant à titre privé.

120.000 km au GNV

A raison d’environ 13.000 kilomètres par an, Adrien Wendling estime avoir parcouru pas loin de 120.000 km au GNV depuis 2008. Des voitures ainsi alimentées, il en a connu déjà un certain nombre. En utilisation professionnelle entre 2008 et 2016 : Citroën C3, Fiat Grande Punto, Fiat Cubo… et la Fiat Punto Evo, - son actuel véhicule principal -, qu’il a rachetée en 2016 à son ancien employeur. Il possède également, depuis 2013, un Opel Zafira dégoté sur Internet.

« Le site leboncoin.fr est très pratique pour trouver de telles voitures, car il est l’un des rares à permettre une recherche en précisant ‘GNV’ dans un champ ; c’est ainsi que j’ai acheté mon Zafira à aller chercher à Paris, et qu’un ami est tombé sur un Touran à Strasbourg », commente notre interviewé. Ce Volkswagen Touran s’ajoute d’ailleurs à la liste des véhicules alimentés au GNV qu’il a essayés, ainsi que la Fiat 500 L. Il aimerait découvrir aussi la Volkswagen Polo et l’offre de Seat.

Une expérience qui interpelle

Son expérience interpelle forcément ! Au point que Adrien Wendling a déjà converti un voisin et un ami. « Le premier a repris une voiture de mon ancien employeur, et c’est effectivement un ami qui a acheté ce Touran que j’ai pu essayé », témoigne-t-il.

Ses voitures au GNV, notre interviewé a déjà eu l’occasion de les prêter à son entourage. « Ces ‘testeurs’ se montrent ensuite souvent intéressés par ces véhicules, mais au final, je me rends compte que les gens sont très accrochés à leurs habitudes : celui qui roule à l’essence veut continuer de rouler à l’essence, celui qui roule au gazole veut continuer à rouler au gazole », a-t-il remarqué. « On ressent comme une crainte de leur part, s’ils devaient passer au GNV, de devoir faire face à des coûts supplémentaires ou de rencontrer des difficultés à s’approvisionner en gaz », poursuit-il.

3 stations

Justement, concernant l’avitaillement en GNV : est-ce facile pour un particulier ? « Je dispose de 3 stations ouvertes au public sur Strasbourg », indique Adrien Wendling. Il modère : « L’une d’elle vient de supprimer la possibilité de régler par carte bancaire, ce qui me décide à écrire au gazier qui impose désormais l’utilisation de sa carte ».

Globalement, notre interviewé à confiance dans le développement d’un réseau GNV en France. « Ceci, car les transporteurs se mettent vraiment à ce carburant », se réjouit-il. Il espère cependant « que les pouvoirs publics vont prendre conscience qu’il n’y a pas que les professionnels qui roulent au GNV ou sont prêts à le faire ». Il détaille : « Heureusement, des communes font l’effort d’ouvrir des stations d’avitaillement au GNV accessible 24/7 avec une carte bancaire ; à l’opposé, les stations AS24 ne sont accessibles qu’aux professionnels, une carte leur étant délivrée en communiquant, entre autres, leur numéro de Siret ». Adrien Wendling déplore que « Total cherche d’abord à s’assurer des volumes de ventes : il n’y a pas foule aux pompes GNV, alors autant permettre leur accès aussi aux particuliers ».

Le GNV plus adapté que l’électrique

Notre interviewé estime que « la mobilité au GNV est plus adapté en France et, en tout cas, à mon propre cas, que les voitures électriques ». Il explique : « Le temps pour faire le plein du réservoir est plus court que de passer 20, 30 ou 40 minutes à une borne de recharge. Et s’il y avait une pénurie de gaz, le réservoir à essence permet de rouler jusqu’à une autre station ».

Pour qu’elle autonomie à l’essence, dans ce cas ? « C’est variable. Certaines voitures GNV, pour disposer d’une meilleure étiquette environnementale, embarque un réservoir d’essence de moins de 15 litres qui assure environ 200 kilomètres d’autonomie », rapporte-t-il. « Beaucoup d’automobilistes ne vont dans les stations que quand le voyant s’allume. Avec une voiture au GNV, il faut un peu changer d’habitude », indique Adrien Wendling. Deux réservoirs = 2 stations-service à visiter avant d’effectuer un long parcours ? « Pas forcément », répond-il : « Sur Strasbourg, par exemple, l’une des stations où je m’approvisionne, - une Total -, propose du GNV en plus des carburants habituels », justifie-t-il.

Motivations environnementales

Qu’est-ce qui motive Adrien Wendling à rouler au GNV à titre personnel ? Des raisons économiques ? Pas plus que ça ! « C’est sûr que si rouler au gaz revenait plus cher que de rouler à l’essence, je me reposerait forcément la question de mon choix », reconnaît-il.

«En tout cas, aujourd’hui, il me serait difficile de dire combien j’ai pu économiser en roulant au gaz, tellement le prix de l’essence est fluctuant, en comparaison », indique-t-il, précisant que « la consommation au GNV est identique à celle d’un diesel ». Il complète : « L’entretien des véhicules ne coûte pas plus cher ; seuls les tarifs du contrôle technique sont plus élevés, avec, en contrepartie, une carte grise gratuite ou à moitié prix selon les départements. Les bonbonnes, au même titre qu’un réservoir d’essence, sont prévues pour la durée de vie de la voiture ». Adrien Wendling assure : « Ce qui me motive réellement, c’est que mon véhicule ne dégage pas de fumées ni d’odeurs désagréables. Certes, il démarre à l’essence, mais ensuite, quand le moteur tourne au gaz, je ne risque pas l’intoxication en laissant fonctionner pour une raison ou une autre dans le garage ».

BioGNV

« Au quotidien, je n’ai pas accès au bioGNV, pas encore distribué à Strasbourg », déplore notre interlocuteur alsacien. « J’en utilise toutefois quand j’ai la possibilité de le faire, car c’est cette version du carburant qui a l’empreinte carbone la plus faible. Il s’agit de celle qui permettrait à la France d’être moins dépendante du pétrole et qui donnerait la possibilité de créer ou de soutenir des emplois non délocalisables. Le bioGNV peut être une source de revenus supplémentaires pour nos éleveurs et agriculteurs afin de faire face à la concurrence internationale. », plaide-il.

Les enjeux et les atouts du bioGNV, Adrien Wendling les connaît particulièrement bien. Au sujet de sa production, il affirme : « En France, nous devrions mettre en place une collecte des déchets biodégradables, ceci afin d’alimenter des usines de méthanisation pour produire et consommer le carburant avec un minimum de frais de transport. Un circuit qui se voudrait plus vertueux. Fabriquer nos carburants à partir de nos déchets serait une excellente solution pour notre avenir ! Je regrette d’ailleurs que notre gouvernement n’ait pas transféré les avantages financiers dont dispose le gazole vers le bioGNV afin de permettre une transition rapide et évidente. Lorsqu’on associe écologie et économie, on voit bien que ça fonctionne, et la population adhère beaucoup plus facilement ».

Les + / Les -

« A partir du moment où l’on évolue dans un secteur où il y a des stations d’avitaillement et qu’il en existe aussi sur les longs parcours que l’on suit ponctuellement, je ne trouve pas d’inconvénients majeurs à rouler au GNV », déclare le jeune informaticien. « Au GNV, par rapport à l’essence, on perdait environ 9 chevaux Din, mais ce point a tendance à être gommé avec les nouveaux moteurs downsizés et turbocompressés », estime-t-il. « Les Fiat 500 L et Volkswagen Touran assure les mêmes prestations que leurs équivalents diesel », cite-t-il en exemple. « En revanche, au niveau du bruit, ça n’a rien à voir. On m’avait prêté un Fiat Cubo diesel le temps de l’entretien de celui que j’utilisait au GNV dans un cadre professionnel : à 130 km/h sur l’autoroute, le bruit de celui au gazole est monstrueux », témoigne-t-il.

Un citoyen engagé

Réseau GDS, anciennement Gaz de Strasbourg, la société d’économie mixte qui assure la gestion du réseau de distribution du gaz naturel à et autour de Strasbourg, organise chaque année un forum et diverses manifestations. « En 2016, j’ai reçu de leur part une invitation pour découvrir les nouveaux véhicules fonctionnant au GNV », commente Adrien Wendling.

« Au Musée Würth, à Erstein, s’est tenu un colloque autour du GNV au sein duquel j’ai pu intervenir devant différents acteurs de la filière, de l’agence de surveillance de l’air, de la région et de l’Eurométropole de Strasbourg », poursuit-il. « Je vais très souvent sur Internet pour trouver des informations concernant le GNV, en particulier sur l’ouverture de nouvelles stations ou la sortie de nouveaux modèles de véhicules. J’en transmets certaines à Gilles Durand, secrétaire général de l’AFGNV », révèle-t-il. « Si je tombe, lors d’un avitaillement, sur une voiture au GNV peu courante, je vais à la rencontre de son conducteur. Ainsi, récemment, avec un Suisse en Audi A3 », souligne-t-il.

Conseils aux automobilistes particuliers

« Si je devais donner un premier conseil à des automobilistes qui se posent la question de la mobilité au GNV, ce serait déjà d’étudier de près le réseau d’avitaillement qui leur est accessible en fonction de leurs parcours », encourage Adrien Wendling.

« Si le maillage est satisfaisant, ils peuvent sauter le pas sans trop d’inquiétude. Il n’y a pas de contraintes majeures, sauf peut-être de faire l’effort de trouver un véhicule. Fiat, par exemple, propose des motorisations GNV sur toute sa gamme de voitures particulières », assure-t-il. « C’est une question de santé public : à Strasbourg le dispositif Crit’Air va être mis en place à partir d’octobre », rappelle-t-il. Une bonne occasion effectivement pour s’équiper d’un véhicule au GNV !

Gaz Mobilité et moi-même remercions Adrien Wendling pour sa très grande réactivité et sa disponibilité.

Partager cette page
Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

A lire également

10 Commentaires

  1. SalvadorPublié le 08/08/2017 à 10:10

    Dans notre famille un zafira gnc 189000 kms depuis 2008 ,une Fiat panda 22000 kms depuis 2014 et notre fille une Fiat grande punto gnv 120000 kms ! On a les mêmes affirmations que ce monsieur, dommage pour le nombre de stations !

  2. CédricPublié le 08/08/2017 à 14:21

    Bonjour,
    Je suis conducteur d’une Opel Zafira GNV depuis 2009 et j’en suis satisfait mais je trouve moi qui habite la région lyonnaise un grand bémol au niveau de la réparation des stations gnv une véritable catastrophe l’entretien des nos deux stations celle de Villeurbanne à parfois des problèmes avec le lecteur de carte bleue indisponible et d’après le technicien une directive européenne ils ont baissé la pression de gaz à moins de 200 bars ce qui fait que je roule moins de 280 kms d’autonomie au lieu des 330 kms donnés constructeur et la stationde Couzon au mont d’or une vraie plaie a réparer je ne compte plus le nombre de fois qu’elle était hors service et dernièrement ils ont enfin changé le compresseur du mieux alors...
    Sincèrement au lieu d’ouvrir de nouvelles stations la priorité serait d’entretenir celles existantes non ?
    Certes lorsque on habite Strasbourg ou Grenoble avec la mairie j’imagine que cela soit sans problème mais moi une ville comme Lyon pourtant un couloir entre Paris et Marseille nos deux stations sont trop souvent en panne au point que j’hésite a acheter à nouveau un véhicule gnv.
    Autrement tout à fait d’accord avec l’article le gnv étant mieux que le tout électrique surtout que dans notre pays l’électricité étant quasi exclusive fournie par le nucléaire et que feront t’ils de leurs batteries usagées ?
    Je roule au bio gnv car c’est ECOLOGIQUE et d’origine italienne je pars en Italie et tout comme l’Allemagne aucun soucis pour les stations nous devrions en prendre exemple.
    PS Il y avait un blog d’un strasbourgeois si je me rappelle bien " zafira gnv blogspot" à faire revivre car le dernier post date de 2013 merci à toi informaticien.
    Amicalement.
    Cédric

  3. Publié le 10/08/2017 à 14:50

    Bonjour,

    ÉS commercialise du GNV à Strasbourg dans 3 stations ouvertes au public. Pour répondre à Adrien Wendling, le paiement par CB a été momentanément interrompu suite au changement d’automate de paiement. Il sera très prochainement remis en service. ÉS peut lui proposer du bioGNV. Il suffit pour cela d’appeler le 03 88 20 76 20 ou le 03 88 75 21 36 ou d’écrire à infognv@es.fr. Isabelle

  4. serenzaPublié le 15/01/2018 à 16:41

    Cher monsieur ou madame, Mon objectif est de renforcer de manière significative la base économique de toutes personnes morale et physique pratiquants des activités génératrices de revenue à travers l’octroi de crédit et de micro finance. Je suis une Prêteuse Actionnaire et Opératrice financier vivant en France qui s’engage à vous aider financièrement quelque soit votre problème pourvu que vous soyez solvable. J’accorde mes crédits avec un TAEG (Taux Annuel Effectif Global) de 3% et ma capacité de financement est compris entre 5.000€ et 5.000.000€ sur 6 à 20 ans maximum selon la somme prêtée. C’est à vous de voir pour les mensualités, des conditions très simple et sans problème. Pourquoi attendre alors Écrivez moi je suis entièrement a votre disposition. veuillez me confirmer votre demande de prêt à mon adresse e-mail: eulorianeserenza@gmail.com au plus vite possible afin qu’on puisse vite donner une suite favorable à votre demande et vous satisfait.

    Email:eulorianeserenza@gmail.com

    PS: Merci pour votre compréhension et en attente de vos contacts

  5. denyfPublié le 18/03/2018 à 00:09

    Bonjour,
    Je cherche une station de remplissage de GNV domestique de marque BRC-Fuelmaker de type P30 ou P36 d’occasion comme distribuait GDF il y a 10 ans pour alimenter les citröens C3. Il parait qu’il y en avait dans un dépot de GDF à Toulouse... Mon projet est de rouler en VW, skoda, Seat ou Fiat, au gaz naturel (de mon domicile) ainsi qu’à l’éthanol E85 (marche super avec ma VW TSI) : ça doit faire 5€ le plein de gaz et 35€ le plein d’E85. Merci de vos renseignements et propositions.

  6. djilaliPublié le 11/04/2018 à 12:30

    Bonjour,
    comment cela se passe t’il en termes d’assurance?
    Si par exemple j’achète une voiture au GNV en Belgique, je peux l’importer en France? l’assurer?

    Merci pour vos réponses.
    Cordialement

  7. AsPublié le 29/10/2018 à 08:55

    Bonjour
    Et sinon c’est quoi le GNV ?
    Toujours quand on utilise des acronymes, commencer par les écrire en complet la première fois, sinon ça donne un article incompréhensible merci.

  8. pandamanPublié le 05/05/2019 à 16:42

    Je roule en fiat panda GNV achetée neuve en 2009, 324000kms sans souci, étant frontalier de la Belgique je ravitaille
    chez eux (réseau bien développé) pour bien moins cher qu’en France, conso <4kgs/100 (donc moins de 4€ aux 100kms), imbattable, je ne parle même pas du PRK (je compte toutes les dépenses) : 7 c / kilomètre !!!
    Donc un seul regret: que la France ne développe pas les stations et préfère encaisser la tipp sur les carburants plus polluants.

  9. ikaPublié le 15/08/2020 à 00:21

    Bonjour à tous:

    1 / Quand aura-t-on des prix plafonnés pour le gaz?
    Villeurbanne : 1,24€/Kg
    Saint-Priest : 1,12€/Kg
    Grenoble : 0,91€/Kg
    Strasbourg : 0,89€/Kg).

    2 / Est-il normal de payer le Kg de gaz quasiment au prix du Litre d’essence?

    Bien à Vous

  10. RavnoPublié le 25/08/2021 à 07:28

    Bonjour
    Existe t il une app qui reprend l’ensemble des pompes accessibles au PUBLIC en France, qui soit à jour et fiable?
    Merci pour vos réactions et conseils

Ajouter un commentaire