SMED 13 : un syndicat d'énergie précurseur du gaz carburant

SMED 13 : un syndicat d'énergie précurseur du gaz carburant
Si le GNV s’inscrit de plus en plus dans les objectifs des syndicats d’énergies, le SMED 13 fait office de précurseur. Engagé sur la thématique depuis 2006, le syndicat mixte d’énergie du département des Bouches du Rhône (SMED 13) fait rouler 80 % de sa flotte au gaz naturel et s’apprête à inaugurer une  station mutualisée entre trois collectivités de son territoire. Une première en France !

Depuis 2006

« Nous avons eu un coup de cœur pour le gaz et en particulier pour l’un de ses usages : le GNV » résume François Capon, Directeur Général des Services du SMED13 (photo ci-dessous), qui a été l’un des premiers à initier le projet, c’était en 2006.

A l’époque la loi sur l’air imposait aux acteurs publics des objectifs particulièrement contraignants avec un quota de renouvellement de 50 % de véhicules propres pour les flottes en PACA. Pour le SMED, l’autre enjeu était de parvenir à diversifier les usages du gaz en régulant sa consommation dans  un territoire où la douceur des hivers limite l’utilisation du gaz pour le chauffage.


« Pour nous, le GNV répondait de façon pragmatique à nos besoins avec des autonomies bien plus élevées que les véhicules électriques de l’époque » souligne François Capon. Rencontre avec les collectivités ou suivi des travaux, la flotte du SMED est amenée à se déplacer dans tout le département, chaque véhicule parcourant en moyenne 30.000 à 40.000 kilomètres chaque année. Pour éviter aux agents de longs détours sur des stations publiques encore rares, le choix d’implanter une station de ravitaillement sur site s’est très rapidement imposé. Installée en 2009 au siège du syndicat et partagée avec une collectivité voisine, la première station a été remplacée début 2015 lorsque le SMED a emménagé dans des locaux flambants neufs, à Miramas.

Des obstacles à surmonter

Si le SMED 13 compte aujourd’hui 9 véhicules fonctionnant au gaz naturel sur les 11 véhicules qui composent sa flotte, la transition n’a pas été réalisée sans difficultés.

Pour le SMED, l’un des premiers enjeux a été de trouver un concessionnaire capable de vendre mais surtout d’entretenir sa flotte. C’est finalement vers Fiat que le syndicat  s’est tourné pour acquérir ses premiers véhicules, le concessionnaire ayant accepté de former un de ses techniciens pour les opérations d’entretien. Il a fallu ensuite combattre les réticences de certains agents, peu motivés par l’idée de rouler au GNV. Des réticences qui se sont rapidement envolées, le fait de pouvoir faire le plein directement sur le lieu de travail faisant l’unanimité parmi les employés.

Surtout, avec une flotte renouvelée en moyenne tous les trois ans et certains véhicules ayant plus de 150.000 km au compteur, le SMED 13 confirme la fiabilité du GNV au quotidien et les économies réalisées avec un TCO jusqu’à 30 % inférieur par rapport au diesel. « Notre comptable est heureux » nous confie François Capon, sourire aux lèvres.

Une première station mutualisée à Auriol

Installée sur le territoire de la commune d’Auriol, cette station GNC sera également utilisée par les communes de La Destrousse et Roquevaire. Financée à hauteur 80 % par le Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur, elle constitue une première à l’échelle nationale. Car si des stations mutualisées existent déjà entre acteurs privés, jamais une opération similaire n’avait été menée entre plusieurs collectivités.

Sur ce dossier, le SMED et GRDF ont joué un rôle primordial. Il s’agissait d’une part de dimensionner correctement la station en tenant compte des besoins de chaque collectivité mais surtout de trouver un cadre juridique et réglementaire qui autorise ce type de montage intercommunal.

Pour ce faire, un cabinet spécialisé a été sollicité pour établir un cahier des charges type capable d’être facilement reproduit sur d’autres territoires rencontrant la même problématique. Objectif : permettre aux collectivités de partager les coûts plutôt que d’investir seules dans des stations souvent difficiles à amortir.

L’inauguration aura officiellement lieu le 14 décembre prochain et sera l’occasion pour le SMED13 de renouveler ses journées du GNV en organisant plusieurs tables rondes à destination des professionnels du territoire.

Prochaines étapes ?

Si le SMED13 ne cache pas son intérêt de répondre à l’appel à projets lancé cet été par l’ADEME, le syndicat pointe du doigt la complexité du dossier qui impose un quota minimum de 5 stations/ 100 véhicules et le passage par la création d’une GIE. Pour atteindre les seuils imposés, la stratégie du SMED13 serait de parvenir à monter un dossier commun avec les syndicats d’énergies des départements limitrophes. Mais l’échéance annoncée par l’ADEME, fixée à fin mars 2017, parait un peu courte pour permettre au SMED et à ses éventuels partenaires de parvenir à réaliser les concertations nécessaires, souvent longues au sein des collectivités.

Autre point sur lequel le SMED 13 souhaite avancer : l’usage du biogaz. « Nous allons lancer de nouveaux appels d’offres pour le renouvellement de nos concessions gaz en mars 2017. Le biogaz et le bioGNV feront forcément partie des critères » nous confie Alexandre Apparicio, responsable concession gaz, achat énergie et mobilité propre.

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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