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Ile-de-France Mobilités : ne pas faire d'amalgame entre biométhane et gaz fossile

Organisateur des mobilités en région francilienne, Ile-de-France Mobilités appelle à ne pas écarter le gaz renouvelable des politiques énergétiques des transports.

Organisateur des mobilités en région francilienne, Ile-de-France Mobilités appelle à ne pas écarter le gaz renouvelable des politiques énergétiques des transports.  

« Ile-de-France mobilités a décidé en 2018 d’arrêter le diesel pour son matériel roulant routier, soit 8300 bus et 2300 autocars, et de lancer la conversion énergétique de toute cette flotte » introduit Jérémy Olivier, Chef de département Transition énergétique et Performance d'exploitation au sein d’Île-de-France Mobilités, lors d’une interview vidéo réalisée avec GRTgaz.

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Objectif : 75 % de la flotte au biométhane

Pour Ile-de-France Mobilités, cette transition vise à convertir 75 % de la flotte au biométhane et 25 % à l’électrique et passe, en premier lieu, par l’adaptation des infrastructures des quelque 110 centres opérationnels à travers toute la région.

« Au printemps 2023, nous avons déjà converti 40 centres opérationnels bus, dont 36 au biométhane, et mis en exploitation 1 600 autobus et autocars au biométhane et près de 700 véhicules électriques » chiffre Jérémy Olivier. « Pour la seule partie infrastructures, Ile-de-France Mobilités a déjà dépensé ou engagé près d’un milliard d’euros et le programme n’est pas fini » précise-t-il.

Bus au biométhane : un bon accueil et trois atouts majeurs

« Partout où nous le déployons, le biométhane est bien accueilli, que ce soit par les collectivités, par les habitants, par les voyageurs qui utilisent le bus ou par les opérateurs de mobilité » constate le représentant d’Ile-de-France Mobilités. « Cela s’explique par le fait que les bus et les cars au biométhane sont moins bruyants aussi bien à l’extérieur pour les riverains qu’à l’intérieur pour les passagers et les conducteurs mais aussi par le fait que nous faisons rouler ces véhicules avec du gaz bio produit localement et nationalement » justifie-t-il. « Ile-de-France Mobilités exige de ses opérateurs 100 % de biométhane via des certificats de garantie d’origine. L’analyse de ces certificats permet de constater que la moitié de ce biométhane est produit en Seine-et-Marne » complète-t-il.  

Au chapitre des avantages, Ile-de-France Mobilités liste trois avantages majeurs au biométhane. En premier lieu le bilan environnemental qui, du puits à la roue, est identique à celui des véhicules électriques. L’autonomie, comparable aux bus diesel, arrive en seconde position tandis que les coûts d’investissements, « raisonnables et maitrisés » complètent le trio.

Les risques d’un mix mono-technologique

« On ne peut que regretter l’amalgame qui est fait entre le gaz fossile, importé de l’étranger, et le biométhane produit localement selon un cercle vertueux de traitement des déchets » souligne le représentant d’Ile-de-France Mobilités. « Nous savons tous qu’un mix mono-énergie présente des risques de stabilité et de souveraineté à moyen et long terme » insiste-t-il.

Largement dénoncées, les propositions de la Commission visant à interdire les nouveaux bus urbains thermiques à horizon 2030 ne semblent pas remettre en cause les plans de l’établissement public. « Aujourd’hui, Ile-de-France Mobilités se concentre sur la conversion des centres opérationnels bus et l’industrialisation de ses achats d’autobus et d’autocars. Nous savons que la prochaine étape de notre maîtrise énergétique passe par l’achat en direct du biométhane comme de l’électricité (BPA, ndlr). Cela permettra d’en contrôler les prix grâce au volume mais aussi de dynamiser et stabiliser la filière de méthanisation » conclut Jérémy Olivier.
 


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