alkio : une offre clé en main pour l'installation de stations GNV privatives
Positionnée à mi-chemin entre le bureau d'études et l'assistant à maîtrise d'ouvrage, alkio accompagne transporteurs et collectivités dans la conception et la réalisation de stations GNV privatives adaptées à leurs besoins. Entretien avec Jérôme Rousseau, co-fondateur de l'entreprise.
Positionnée à mi-chemin entre le bureau d’études et l’assistant à maîtrise d’ouvrage, alkio accompagne les transporteurs et collectivités dans la conception et la réalisation de stations privatives adaptées à leurs besoins. Entretien avec Jérôme Rousseau, co-fondateur de l’entreprise.
Quel est l’objectif de alkio ?
Jérôme Rousseau : alkio est une marque de la société Green F que j’ai fondé en 2021 avec Jean-Simon Ajas. Elle a pour vocation d’accompagner les transporteurs dans le développement de stations privatives au gaz naturel véhicule, qu’il s’agisse de GNV ou de bioGNV.Nous sommes actuellement douze dans l’équipe, répartis entre Lyon, Nantes et Perpignan. Nous intervenons aussi bien pour des clients privés que publics. Dans le secteur privé, nous avons travaillé avec Keolis, Altrans ou encore Heppner.
Nous assurons tous types d’installations. Le plus petit projet que nous avons accompagné concerne Caralliance, qui exploite une station pour deux bus en charge rapide. Le projet a représenté un investissement de 75â¯000⯀ et montre qu’une station privative peut être envisagée même pour les petites flottes.
Sur de plus gros dimensionnements, nous finalisons actuellement une station pour la métropole de Saint-Étienne. Prévue fin mai, elle alimentera 18 bennes à ordures ménagères et une trentaine de véhicules légers. Un autre projet est en cours à Aix-Marseille, avec une station destinée à alimenter 30 Bennes à Ordures Ménagères (BOM), et probablement jusqu’à 40 à terme.
Jérôme Rousseau, co-fondateur de la société Green F, maison-mère de alkio
En quoi votre approche diffère-t-elle de celle d'autres acteurs du secteur ?
Notre force, c’est le niveau de précision que nous mettons dans nos études. Cela nous permet d’annoncer des projections économiques fiables, avec une marge d’erreur de ±15 %, ce qui est encore rare dans notre domaine.alkio se distingue aussi par son approche clé-en-main. Nous assurons une assistance à maîtrise d’ouvrage complète : sélection des prestataires, négociation des contrats d’énergie avec garanties d’origine, pilotage du raccordement électrique avec Enedis, gestion du raccordement gaz avec GRDF, etc. L’objectif est que le client ait un seul interlocuteur et n’ait rien à gérer.
A Saint-Etienne Métropole, la station GNC privative sera mise en service à la fin du mois de mai.
Vous sélectionnez aussi le matériel ?
Exactement. Contrairement à certains acteurs qui vendent leur propre matériel, nous restons neutres sur le plan technologique. Nous ne proposons pas une solution clé en main propriétaire, mais cherchons la meilleure solution pour chaque projet.Nous pilotons ainsi les consultations et les appels d’offres. On rédige les cahiers des charges, les CCTP, et on organise l’audition des fournisseurs. À Saint-Étienne, par exemple, nous avons mené trois réunions d’auditions de deux heures chacune. Cela nous permet de comparer objectivement les offres et d’accompagner nos clients dans le choix final.
Les stations GNC privatives peuvent aussi répondre aux besoins des petites flottes. Ici avec une petite installation réalisée pour CarAlliance.
Avec votre autre marque noocarb, vous êtes aussi positionné sur le multi-énergies ?
Effectivement. On a bon espoir que la clause de revoyure remélange les cartes et sorte du paradigme tout électrique, mais le cadre réglementaire européen met aujourd’hui la filière gaz sous pression. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de nous diversifier avec noocarb. Cette structure réalise du conseil stratégique en décarbonation. Elle nous permet de mener des études territoriales, notamment pour l'implantation de stations multi-énergies On accompagne, par exemple, la Métropole du Grand Paris ou le Grand Est sur des stratégies de transition du diesel vers un mix énergétique.On va analyser les PLU, le cadastre, le foncier disponible afin d’identifier des parcelles où implanter ces stations publiques multi-énergies. En général, il s’agit de stations GNV avec deux bornes électriques et parfois une réserve foncière pour l’hydrogène. On va jusqu’à proposer un plan d’action chiffré, avec les coûts, les utilisateurs pressentis et un calendrier.
Dans cette approche « multi-énergies », accompagnez-vous aussi les flottes privées ?
Oui. En partenariat avec GRDF, nous avons développé un outil baptisé “Prophétie”. Il permet d’effectuer des comparaisons multi-énergies en intégrant des données comme les types de véhicules, les consommations, les temps de ravitaillement ou encore les contraintes d’exploitation. Cela permet aux transporteurs de simuler différentes configurations et de faire des choix rationnels, en fonction de leurs contraintes opérationnelles.Station GNV privative réalisée pour le compte de Coved Paprec.
Quel est votre regard sur le contexte économique actuel ? Le GNV est-il redevenu compétitif ?
Complètement. On retrouve aujourd’hui des prix du gaz proches de ceux d’avant crise. À Saint-Étienne, nous avons signé un contrat à prix fixe de 75 €/MWh, soit environ 1⯀ HT/kg de GNV. Le diesel est aujourd’hui autour de 1,40 à 1,50⯀/litre, donc l’avantage économique est clair.Ces contrats à prix fixes sont aussi très intéressants pour les transporteurs, car ils leur donnent de la visibilité. Cela leur enlève de la charge mentale car ils n’ont plus à réajuster constamment leurs prix avec leurs clients.
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