Etude ETUDE

En Belgique, le biométhane pourrait faire rouler deux millions de véhicules

Avec la Green Gas Platform, ValBiom, Biogas-e et Gas.be cherchent à démontrer le potentiel du gaz vert en Belgique et à mobiliser les pouvoirs publics autour de cette filière d'avenir.

Avec la Green Gas Platform, ValBiom, Biogas-e et Gas.be cherchent à démontrer le potentiel du gaz vert en Belgique et à mobiliser les pouvoirs publics autour de cette filière d’avenir.   
 
« Le biogaz, comme les autres gaz renouvelables, peut jouer un rôle essentiel pour atteindre nos objectifs climatiques » rappelle Didier Hendrickx, PA Manager chez Gas.be, « Mais en Belgique il manque encore une approche claire et axée sur un soutien permettant la valorisation complète du potentiel existant » regrette-t-il. Pour tenter de mobiliser les pouvoirs publics sur le sujet, la Green Gas Plateform, initiative commune des gaziers lancée en début d’année, a publié une première étude permettant d’évaluer le potentiel de la filière biométhane sur le territoire belge.
 
« En association les représentants du secteur biogaz et les gaziers, l’idée de cette étude est d’activer le marché et de faire prendre conscience au monde politique et économique de la plus-value certaine du biogaz pour répondre aux objectifs climatiques » résume Didier Hendrickx.
 

Jusqu’à 15,6 TWh par an

« Aujourd’hui nous exploitons environ 10 % du potentiel mais si nous utilisons tous les flux de biomasse disponibles en Belgique, nous atteindrons une production de 15,6 TWh par an, soit 74 % du chemin à parcourir par la Belgique entre 2020 et 2030 en termes d’énergie renouvelable de même que 88 % de la réduction de CO2 exigée sur la même période » chiffre Matthieu Schmitt, représentant de ValBiom.
 

Du bioGNV pour un tiers du parc belge

« En méthanisant tous les flux de résidus organiques existants, on pourrait alimenter un tiers des voitures particulières belges (2millions de voitures) » cite le volet mobilité du rapport. Un biométhane qui pourrait à terme servir les quelque 120 stations GNV disponibles sur l’ensemble du territoire belge.
 
« Lorsqu’on voit un PitPoint qui propose du 100 % biogaz aux Pays-Bas, c’est quelque chose que l’on pourrait dupliquer en Belgique. D‘abord par de l’importation puis par une production locale » estime Didier Hendrickx qui confirme l’intérêt des opérateurs belges à intégrer la dimension gaz renouvelable au sein de leur stratégie.

Des barrières à lever

Si les projets de méthanisation se multiplient depuis fin 2018, date à laquelle un premier site d’injection a été inauguré en Flandre, de nombreuses barrières restent à lever pour « libérer » la filière.
 
« Il y a encore beaucoup de choses à améliorer sur le plan réglementaire et législatif en lien avec les régions et le régulateur » estime Didier Hendrickx. Cherchant à anticiper les besoins à venir, Gas.be et Fluxys ont même initié un premier registre pour lancer les certificats d’origine. « Cela fonctionne. Maintenant, c’est aux autorités de voir si elles veulent utiliser le système ou développer le leur » explique notre interviewé. Car en Belgique, tout n’est pas simple. Aux décisions adoptées par les autorités fédérales s’ajoutent celles des différentes provinces.
 
A ce nécessaire cadre réglementaire s’ajoutent d’autres leviers. Les auteurs du rapport appellent ainsi à « activer et faire prospérer le marché du biogaz au moyen d’incitants appropriés ».


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