Témoignages utilisateurs

Biocoop vise 100 % de livraisons au bioGNV d'ici fin 2025

Depuis sa création en 1986, Biocoop s'engage envers l'alimentation biologique. Vingt ans plus tard nait la Société de Transports Biocoop (STB), précurseur déjà engagé dans la transition écologique. À la tête de cette initiative qui perdure plus que jamais, Ouadie Benaissa, Directeur de la STB, partage avec nous la vision audacieuse de Biocoop pour une mobilité plus verte.

Depuis sa création en 1986, Biocoop s’engage envers l’alimentation biologique. Vingt ans plus tard nait la Société de Transports Biocoop (STB), précurseur déjà engagé dans la transition écologique. À la tête de cette initiative qui perdure plus que jamais, Ouadie Benaissa, Directeur de la STB, partage avec nous la vision audacieuse de Biocoop pour une mobilité plus verte.
 

Quelle est l'activité de la STB ?

Ouadie Benaissa : La Société de Transports Biocoop a été créée en 2006 dans le but d'organiser les enlèvements chez les producteurs et la livraison en magasins. Notre objectif principal est environnemental, avec une volonté de maîtriser l'empreinte environnementale de la distribution de produits bio. Actuellement, nous sommes implantés au sein des 4 plateformes logistiques françaises (en Essonne, dans les Bouches-du-Rhône, en Bretagne et dans le Lot-et-Garonne), couvrant ainsi tout le territoire métropolitain. Nous desservons nos 740 magasins avec nos propres camions ainsi que ceux de nos partenaires.

Quelle est la stratégie de l'entreprise en matière de décarbonation de l'activité ?

O.B. : Pour décarboner notre activité, nous avons d'abord travaillé sur notre organisation interne, en optimisant notamment le kilométrage pour réduire les émissions de CO2 dès le départ. Nous avons également revu les fréquences d'approvisionnement et de livraison.

Un investissement important dans la formation de nos chauffeurs aux bonnes pratiques de l'éco-conduite a conduit à une réduction significative de la consommation au kilomètre parcouru. En ce qui concerne les véhicules, nous cherchons depuis la création de la STB à diversifier notre parc moteur et à explorer des solutions alternatives au diesel. On a été testé des technologies balbutiantes à l’époque, comme le tout premier Renault hybride électrique, mais ça ne convenait pas à notre utilisation.

Depuis combien de temps la STB s'intéresse-t-elle au GNV ?

O.B. : Nous nous sommes intéressés au biogaz dès 2013, travaillant avec nos partenaires GNVert et Scania sur le biométhane issu des déchets ménagers et organiques. Le but était de trouver un carburant d’origine verte, pas simplement du gaz. La première acquisition dans ce domaine remonte à 2014, où la STB a acheté le premier Scania au bioGNV de France. À ce moment-là, nous étions vraiment des pionniers, car il n’existait qu’une seule station d’avitaillement en biogaz en Région Parisienne. Les constructeurs et les fournisseurs étaient attentistes : personne n’osait se lancer !

Combien de véhicules roulent au bioGNV chez Biocoop ?

O.B. : Actuellement, 46 véhicules, ce qui représente 71 % de notre parc total.

Quels types de véhicules avez-vous choisis ?

O.B. : Nous utilisons des porteurs pour livrer les magasins de centre-ville, avec une puissance de 340 à 410 ch, ainsi que des ensembles articulés et des tracteurs semi-remorques pour les magasins de flux. Tous nos véhicules utilisent du gaz naturel comprimé, car c'est plus simple pour le ravitaillement.

Êtes-vous satisfaits des performances de ces camions au bioGNV ?

O.B. : Oui, nous sommes satisfaits à la fois de l'empreinte environnementale réduite, avec une baisse de 80 % des émissions de CO2 par rapport aux camions diesel, et des performances de conduite. Les moteurs sont moins bruyants, ce qui est très agréable pour les chauffeurs, mais aussi pour les riverains, en particulier lors des livraisons nocturnes. De plus, l'approvisionnement en carburant est similaire à celui du diesel en termes de temps (10 à 15 minutes), et la conduite est très facile à prendre en main. Côté autonomie, les évolutions technologiques sont telles que nous pouvons parcourir jusqu’à 700 km par tournée, contre 280 km il y a dix ans !

Comment se déroule l'approvisionnement en biométhane ?

O.B. : Nous avons réglé la problématique de la disponibilité des stations de ravitaillement en mettant en place des partenariats avec des fournisseurs locaux de bioGNV. C’est en sollicitant les pouvoirs publics locaux et en allant chercher des investisseurs qu’on a pu créer des stations proches de nos plateformes, comme à Damazan et à Tinténiac, deux stations également ouvertes au public et à nos partenaires transporteurs. Je peux même déjà vous annoncer qu’une autre station ouvrira en mai 2024 à Noves, à seulement 150 mètres de l’unité logistique de Biocoop ! Tout cela est rendu possible car les fournisseurs locaux de biogaz nous suivent dans les projets.

Quelle est la feuille de route de la STB quant à la décarbonation de sa flotte ?

O.B. : Notre ambition est que 100 % de notre parc roule au biogaz d'ici fin 2025. En parallèle de nos renouvellements de camions, nous incitons fortement nos partenaires à opter pour des solutions vertes de carburant, en leur donnant accès à des stations proches de nos plateformes. Chaque année, nous organisons des appels d’offre pour challenger nos transporteurs sur la partie environnementale et nous privilégions toujours ceux qui démontrent un véritable engagement écologique.

Utilisez-vous d'autres carburants alternatifs ?

O.B. : Nous favorisons le biogaz car c’est la solution qui répond le mieux à nos objectifs de réduction de CO2 et à nos exploitations. Cependant, nous restons ouverts et explorons différentes options telles que le rail ou éventuellement les camions électriques – mais seulement à condition d’utiliser une électricité d’origine renouvelable. Nous suivons bien sûr avec attention les évolutions liées à l'hydrogène vert.

Quels sont les projets de la STB en matière de mobilité décarbonée ?

O.B. : Nous travaillons actuellement sur le fonctionnement de nos groupes frigorifiques : la STB vient de signer un partenariat avec Carrier pour sortir du diesel et nous sommes impatients de concrétiser ce projet innovant. Par ailleurs, nous avons investi dans une première remorque électrique pour 2024, avec une électricité issue à 80 % d'énergie verte issue de la récupération de la force motrice.

En tant que membres du Club Demeter, nous partageons régulièrement sur les carburants alternatifs et autres solutions du marché. Dès qu'une opportunité se présente, nous l'envisageons en nous assurant de l'origine de l'énergie et de l'impact environnemental global de la technologie, y compris après son utilisation.
 


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