Saint-Etienne Métropole mise sur une station privative pour ses bennes à ordures au bioGNV
En matière de gestion des déchets, Saint-Ãtienne Métropole fait le choix assumé du gaz naturel. En parallèle de l'acquisition progressive de bennes à ordures ménagères alimentées au bioGNV, la collectivité a récemment mis en service une station d'avitaillement privative avec le concours des sociétés Alkio et TSG France.
En matière de gestion des déchets, Saint-Étienne Métropole fait le choix assumé du gaz naturel. En parallèle de l’acquisition progressive de bennes à ordures ménagères alimentées au bioGNV, la collectivité a récemment mis en service une station d’avitaillement privative avec le concours des sociétés Alkio et TSG France.
A Saint-Etienne Métropole, les bennes à ordures ménagères roulent au gaz naturel depuis maintenant plusieurs années. « Au début de la mandature, le parc de bennes à ordures ménagères 100 % gasoil » nous explique Alexandre Breuil, Directeur Gestion des déchets. « On a souligné auprès des élus l’importance d’avoir une stratégie de conversion progressive du parc. Notre prestataire Suez, qui couvre un tiers du territoire, avait déjà passé une partie de ses véhicules au gaz. On trouvait donc logique que la Métropole, qui opère en régie les deux tiers restants, participe aussi à cet effort lié à la qualité de l’air sur des véhicules qui consomment et émettent beaucoup » se souvient-t-il.
Pour la fin du mandat, la Métropole s’était fixée un objectif de convertir au gaz la moitié du parc en régie. « Avec les délais d’approvisionnement et d’autres aléas, on sera plutôt au tiers qu’à la moitié » projette notre interviewé. « Au total, le parc de la régie compte 40 véhicules. On va réceptionner le 11áµ fonctionnant au gaz à la fin du mois. On a principalement de la 19 tonnes, on a une ou deux en 26 tonnes et une petite en 16 tonnes » détaille-t-il.
Une station privative confiée à Alkio et TSG France
Jusque-là, l’avitaillement se faisait en station publique, avec son lot d’incertitudes et de contraintes. « Il y avait le temps d’attente, les problématiques sur la disponibilité, et une dépendance très forte au distributeur vis-à-vis des tarifs » justifie notre interlocuteur.Malgré les incertitudes liées à l’envolée des prix du gaz, la Métropole a acté fin 2022 la création de sa propre station. Pour concevoir et accompagner ce projet complexe, la collectivité s’est appuyée sur Alkio. « Ça a été un assistant à maîtrise d’ouvrage aussi bien sur la partie programmation que consultation des opérateurs », souligne Alexandre Breuil. « Une collectivité, habituellement, ça ne construit pas des stations-service. On avait besoin de cette expertise à nos côtés » complète-t-il.
Le chantier de construction a été confié à TSG. La station est opérationnelle depuis la fin du mois de mai. Installée au dépôt de la Ville de Saint Etienne, elle permet le branchement simultané de 18 BOM en charge lente, avec une charge priorisée pour les urgences. Elle inclut également un point de charge rapide pour les utilitaires légers de la ville de Saint-Étienne, qui profite ainsi de la mutualisation de l’installation.
Un bioGNV à prix fixe et produit localement
Pour la Métropole, cette transition vers une station privative a également permis d’obtenir de nouveaux tarifs à prix fixe. « On a eu un prix intéressant qui nous permet de faire des économies par rapport au prix qu’on aurait si on continuait à aller en station publique ».Construction, maintenance… si l’investissement n’est pas neutre, la Métropole assure avoir fait le bon choix. « En sécurisant notre approvisionnement, on maitrise aussi notre destin » souligne Alexandre Breuil, annonçant un amortissement de l’installation sur trois à quatre ans, bien inférieur à la durée de vie des BOM, estimée à une dizaine d’années.
Le choix de la Métropole s’est aussi orienté vers un bioGNV produit localement. Via les garanties d’origine, celui-ci est issu de la station de Furania, qui produit du biométhane à partir de boues d’épuration. « On produit une énergie sur le territoire qu’on l’utilise pour alimenter nos camions. La boucle est bouclée ! ».
Quid de l’adaptation des chauffeurs ? Malgré la réticence persistante de certains chauffeurs sur certains territoires à forte déclivité, ces nouvelles BOM GNV sont désormais globalement bien acceptée. Pourtant, le démarrage n’a pas été simple. « Une BOM Iveco a pris feu alors que cela ne faisait qu’une semaine qu’elle tournait. Cela a été un peu rude. Mais après avis d’expert, il s’avère qu’il s’agissait d’un point chaud sur le circuit hydraulique et non d’un problème spécifique sur la motorisation gaz » nous explique Alexandre Breuil, rappelant que le risque d’incendie sur les BOM, quelle que soit la motorisation employée, restait plus élevé que sur d’autres catégories de véhicules.
« Pour le reste, la plupart des problèmes que nous avons rencontrés n'étaient pas forcément liés à la motorisation » complète-t-il, citant l’exemple de sorties d’échappement qui, différentes de celles des BOM gasoil, exposaient beaucoup plus les rippers sur les marche-pieds. « Ce sont des choses annexes au pur sujet de la motorisation, mais qui tendent à miner la confiance et à dégrader l’acceptabilité au démarrage » regrette notre interviewé.
Un avenir à construire
Sur les prochaines étapes de l’évolution du parc, le responsable de la Métropole reste prudent. « Comme nous sommes en fin de mandat, il est compliqué de se projeter sur les choix qui pourront être faits dans les années à venir. Peut-être que les élus voudront faire évoluer le mix énergétique » imagine-t-il.Pour autant, il reste convaincu de la pertinence du gaz pour la collecte des déchets. « S'il y a bien un secteur en termes de services publics où le gaz est particulièrement pertinent, c'est celui des bennes à ordure ménagères du fait de ces phases fréquentes d’arrêts et de redémarrages ». D’autant que les perspectives liées à l’arrivée de nouvelles stations publiques pourraient faciliter le passage au gaz de BOM affectées à d’autres sites du territoire. « Deux sont prévues : une dans la vallée du Gier et une dans la vallée de l’Ondaine. Cette dernière devrait sortir à l’automne ».
Photos : Alkio
- Wheeltainer déploie 50 camions Volvo FH Aero GNL pour verdir sa flotte
- A Vannes, des camions bioGNV pour transformer la pelouse des stades en biométhane
- Biométhane injecté : la production bondit de 17 % au premier trimestre 2025
- IRICC (ex Tiruert) : la filière bioGNV veut peser dans le futur mécanisme
- KEON : « La mobilité bioGNV est très importante pour nous »