Rapport DGE : les filières biocarburants montent au front
Un rapport de la DGE sur la décarbonation du transport routier favorisant l'électricité au détriment des autres filières provoque l'indignation des professionnels. Dans un communiqué commun, les filières du transport routier, des biocarburants liquides et du BioGNV appellent le gouvernement à cesser d'opposer les énergies.
Un rapport de la DGE sur la décarbonation du transport routier favorisant l’électricité au détriment des autres filières provoque l’indignation des professionnels. Dans un communiqué commun, les filières du transport routier, des biocarburants liquides et du BioGNV appellent le gouvernement à cesser d'opposer les énergies.
Les professionnels du secteur du transport continuent de réagir à l'étude sur les alternatives au diesel pour le transport routier, publié le 10 juillet dernier par la Direction Générale des entreprises (DGE). La Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) a été la première à réagir, dénonçant dans un communiqué publié mi-juillet une vision réductrice de la transition énergétique. Dans un nouveau communiqué commun, d’autres acteurs majeurs, représentant à la fois les professionnels du transport et les filières du bioGNV et des biocarburants, ont rejoint le mouvement de contestation : Esterifrance, France Mobilité Biogaz, l’UFIP Énergies et Mobilités, l’AUTF et l’OTRE.
Tous s’opposent à un document émis par la Direction générale des Entreprises (DGE) qui promeut uniquement l’électrique pour décarboner le transport routier. Les biocarburants, dont le B100, le HVO et le BioGNV, y sont présentés comme non pertinents face à la solution électrique à batteries.
Des filières discréditées à tort
Les organisations pointent des biais méthodologiques et une remise en cause injustifiée de solutions pourtant reconnues au niveau européen. Elles rappellent que les biocarburants répondent aux critères RED avec des réductions d’émissions supérieures à 50 %.Le rapport ignore également les bénéfices socio-économiques et industriels liés à la production locale de carburants, comme c’est le cas pour le BioGNV et le B100 fabriqués en France.
Surtout, elles pointent un véritable décalage par rapport à la réalité du marché. Aujourd’hui, seuls 1 500 camions électriques circulent dans l’Hexagone, sur un parc de 625 000 véhicules. Pour les professionnels, miser uniquement sur cette technologie naissante est irréaliste. D’autant que les enjeux liés aux batteries et à la dépendance aux matériaux critiques, sont étrangement occultés des conclusions du rapport.
Ne pas opposer les énergies
Alors que le diesel représente toujours plus de 90 % des immatriculations des poids lourds, les filières appellent à sortir d’une logique d’opposition entre énergies. Pour elles, la décarbonation efficiace du transport routier reposera sur un mix énergétique adapté aux réalités économiques et opérationnelles des entreprises.« Face à l’enjeu crucial de la décarbonation du secteur du transport routier de marchandises, nos filières préconisent une stratégie équilibrée fondée sur la complémentarité des solutions au sein d’un mix énergétique diversifié » appellent les associations d’une même voix.
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