Zones à faibles émissions : le gouvernement revoit sa copie, sauf pour Paris et Lyon
Face à la contestation croissante, l'exécutif revoit sa stratégie sur les zones à faibles émissions (ZFE). Seules Paris et Lyon maintiendront la réglementation actuelle.
Face à la contestation croissante, l'exécutif revoit sa stratégie sur les zones à faibles émissions (ZFE). Seules Paris et Lyon maintiendront la réglementation actuelle.
À l'issue du « Roquelaure de la qualité de l'air » tenu le 12 mai à Paris, le gouvernement a annoncé une révision de la mise en œuvre des zones à faibles émissions (ZFE) dans la plupart des agglomérations françaises. Seules Paris et Lyon continueront à appliquer pleinement les restrictions existantes. Dans les autres territoires, le niveau des restrictions pourra être décidé librement.
Ce recul partiel intervient alors que les ZFE font l’objet de vives critiques de la part de nombreux élus locaux. Ces derniers dénoncent une mesure jugée socialement injuste, susceptible de pénaliser les ménages modestes contraints de circuler avec des véhicules anciens, donc plus polluants. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a néanmoins rappelé l’enjeu de santé publique.
« La pollution de l’air est responsable d’environ neuf mois de vie en moins », a-t-elle souligné lors d’un déplacement dans une station de mesure d’AirParif. Santé publique France estime à 40 000 le nombre de décès prématurés attribuables à la pollution de l’air chaque année. Des dizaines de milliers de cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires et métaboliques pourraient être évités si les seuils recommandés par l’OMS étaient respectés.
Une situation sanitaire contrastée
Dressant un bilan global de la qualité de l'air en France, le dossier de presse gouvernemental rappelle que celle-ci s'est globalement améliorée. Les concentrations de dioxyde d’azote ont baissé de 31 % entre 2017 et 2023 dans les 42 agglomérations concernées. Toutefois, nombre d’entre elles dépassent encore les futures normes européennes prévues pour 2030 (20 µg/m³ pour le NOâ, 10 µg/m³ pour les PM2,5). Actuellement, seules Paris et Montpellier dépassent encore la norme en vigueur de 40 µg/m³ pour le dioxyde d’azote.Un calendrier politique chargé
Le débat parlementaire sur le projet de loi de simplification de la vie économique, qui avait conduit à l'amendement controversé visant à supprimer les ZFE, doit reprendre le 30 mai 2025 à l’Assemblée nationale, si le calendrier le permet.Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé son intention de déposer un nouvel amendement pour rétablir les ZFE dans le texte final.