Comment Iveco fabrique ses camions GNV ? Immersion au coeur de l'usine de Madrid
Dans son usine de Madrid, Iveco assemble jusqu'à 140 camions par jour, toutes énergies confondues. Nous avons eu l'occasion de visiter le site où naissent les camions GNC et GNL de la marque dans un processus d'assemblage ultra-maîtrisé.
Dans son usine de Madrid, Iveco assemble jusqu’à 140 camions par jour, toutes énergies confondues. Nous avons eu l’occasion de visiter le site où naissent les camions GNC et GNL de la marque dans un processus d’assemblage ultra-maîtrisé.
À quelques encablures de l’aéroport de Madrid, l’usine Iveco est l’un des sites industriels les importants d’Europe pour le fabricant de poids lourd. Dans les immenses ateliers de Barajas, la cadence est soutenue, mais rien n’est laissé au hasard. Dans ce site qui emploie près de 2 800 personnes et compte 229 postes de travail, chaque camion est unique ou presque. En tenant compte des différentes motorisations, options et équipements proposés pour couvrir les besoins spécifiques des différents métiers, plusieurs milliers de variantes peuvent y être assemblés. Pour arriver à un tel niveau de personnalisation tout en conservant une cadence industrielle, Iveco s’appuie sur une chaîne de production hautement flexible, capable d’assembler diesel, GNV ou GNL sur une seule et même chaîne de fabrication.
Chaque jour, jusqu’à 140 camions lourds sortent des lignes d’assemblage. Le site produit les modèles S-Way, T-Way et X-Way en version diesel ainsi que leurs déclinaisons GNC et GNL. A Madrid, plus de 15 000 camions sont produits chaque année, avec un taux d’exportation supérieur à 90 %. Les véhicules sont expédiés vers 22 pays, de l’Europe à l’Amérique latine.
Un processus industriel à la précision chirurgicale
La chaîne de montage débute par l'équipement de la structure du châssis, qui peut mobiliser jusqu'à trois lignes parallèles. Dans une première étape, le châssis est retourné à l’envers, une méthode qui facilite l’assemblage des éléments inférieurs. Il est ensuite remis à l’endroit pour être prêt à recevoir le groupe motopropulseur : c'est la fameuse étape du « mariage ». Qu’il soit diesel, GNC ou GNL, le moteur est intégré au millimètre près. Cette séquence, l’une des plus techniques, mobilise les ouvriers les plus expérimentés du site.Tout au long du processus, des chariots autoguidés (AGV) acheminent les pièces aux postes d’assemblage. Cette automatisation partielle optimise la fluidité du flux de production tout en assurant d’apporter la bonne pièce, au bon véhicule et au bon moment.
A préciser que les moteurs ne sont pas fabriqués sur place. Ils proviennent du site FPT de Bourbon-Lancy, en Saône-et-Loire, spécialisé dans les motorisations industrielles.
GNV : une configuration à part dans le processus
Si la ligne d’assemblage des camions GNC et GNL est en majeure partie partagée avec celle des modèles diesel, certaines étapes font l’objet de procédures dédiées. C’est notamment le cas pour le montage des réservoirs GNC qui exige une sortie temporaire de la chaîne principale. Spécifique, cette phase est à la fois plus longue et plus complexe. Contrairement aux versions diesel ou GNL, où les réservoirs sont installés une fois la cabine montée, ceux des camions GNC sont ainsi intégrés plus tôt dans le processus. Ils réintègrent ensuite le flux après l’installation des équipements.
Pour les camions GNL, les réservoirs sont montés après la cabine. Leur manipulation est toutefois plus délicate compte tenu de leur poids et de leur forme. C’est la raison pour laquelle les équipes d’Iveco ont mis au point un mécanisme pneumatique spécifique qui permet aux opérateurs de les positionner de haut en bas sans difficulté.
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