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Delphine Batho : Le gaz est la solution de référence pour le transport routier

S’exprimant lors d’une table-ronde à l’occasion du congrès national de la FNTR, Delphine Batho a appelé au développement du gaz pour le transport routier, soulignant la maturité de la technologie vis-à-vis du diesel tout en alertant sur la nécessaire mise en place de dispositifs additionnels pour assurer le développement de la filière.

« Il faut la bonne technologie en fonction des usages » a souligné Delphine Batho, auteure du récent rapport parlementaire (voir notre article) lors d’une table-ronde organisée ce jeudi 17 novembre à Montrouge dans le cadre du 71ème congrès de la Fédération Nationale des Transports Routiers. Pour la députée des deux sèvres, si l’électrique tend à s’imposer sur le segment de la voiture particulière, le gaz reste la « solution de référence » pour le transport routier avec une technologie arrivée à maturité.

« Il y a un intérêt environnemental et un intérêt économique qui sera d’autant plus manifeste que le prix du pétrole montera. Enfin, l’infrastructure  existe. Avec le gaz, on a la possibilité de passer le transport routier de marchandises aux énergies renouvelables grâce au biogaz sans nouveaux investissements. Il suffit d’injecter le biométhane dans les infrastructures existantes pour que les camions roulent à l’énergie renouvelables avec des bénéfices économiques et écologiques importants » poursuit Delphine Batho.

« L’intérêt des solutions gaz résident principalement dans l’absence de particules fines et une très forte réduction du bruit, le gaz étant deux fois moins bruyant qu’un camion diesel équivalent » souligne Edouard Sauvage, Directeur Général de GRDF, également intervenant lors de la table-ronde. Et si la solution e gaz reste une thématique relativement nouvelle pour le transport routier, il rappelle qu’elle a été largement adoptée par les collectivités où 2/3 des villes de plus de 200.000 habitants ont fait le choix du GNV.

Des contraintes de ravitaillement

Pour les transporteurs, le principal obstacle reste le manque de stations de ravitaillement comme en témoigne Virginie Prevost, Directrice Generale Associée des Transports Prevost. « Aujourd’hui, je rentre dans cette démarché d’intégrer des véhicules au gaz. En 2017, nous aurons 11 nouveaux camions en janvier et 10 en juin.  Nous sommes contraints d’aller cherche le GNL à Rungis. Hors nos flux sont essentiellement au nord de Paris. Cela va augmenter le temps de travail, de la consommation etc… ».

« Il y a déjà un certains nombre de collectivités qui prennent l’initiative d’ouvrir des stations » tempère Edouard Sauvage prenant pour exemple la récente inauguration d’une station à Toulouse (voir notre article). « On voit beaucoup de syndicats d’énergie prêts à investir. Le SIGEIF s’apprête à inaugurer une station à Bonneuil-sur-Marne. Un certain nombre d’opérateurs privés sont également de prendre le relais sous l’impulsion des politiques qu’elles soient européennes ou nationales » ajoute t-il pour illustrer la dynamique en cours.

Des dispositifs de soutien trop orientés vers les gros acteurs

 « Le problèmes à résoudre est de sortir de la logique de la poule et l’œuf. La réponse c’est les deux » estime Delphine Batho qui dénonce une politique d’accompagnement beaucoup trop orientée vers les gros opérateurs. 

« Je suis élue d’un territoire rural, les Deux-Sèvres, dans lequel les entreprises de transport sont des PME ou des TPE très importantes pour l’emploi local. On a besoin de stations locales de GNV mais, pour l’instant, les systèmes d’appel à projet mis en place au niveau national posent des critères tels que c’est inaccessible pour un territoire rural. Si on veut avoir un vrai maillage territorial ! A travers les investissements d’avenir, il faut avoir es dispositifs de soutiens accessibles aux PME et aux territoires ruraux » souligne la députée.

Autre problématique, déjà pointée du doigt par l’ancienne ministre dans son rapport, celle du surcoût à l’investissement. « Le surcoût à l’achat peut être supporté par les grosses entreprises qui en ont les moyens mais certainement pas par les petites. Là aussi, il faut qu’il y’ai des incitations qui aillent au delà du dispositif de sur amortissement qui a déjà été voté. Il faut une aide à l’investissement initial par rapport au surcoût des camions, au moins lors de cette phase de transition et en attendant qu’il y ait suffisamment de volume pour faire baisser le coût des camions ».

« Si l’état veut vraiment soutenir ce déploiement, il y a ces deux mesures à prendre.  La troisième, ce sera sur la fiscalité du gaz et notamment pour le bioGNV qui doit être reconnu comme un carburant avancé »  conclue-t-elle. 


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