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BioGNL maritime : vers une pénurie à très court terme ?

L'offre mondiale de gaz naturel bio-liquéfié (BioGNL) ne parviendra probablement pas à répondre aux besoins du transport maritime. C'est la conclusion de la récente étude de la société de recherche énergétique norvégienne Rystad Energy. Une information qui jette un pavé dans la mare, alors que le BioGNL est désormais considéré comme le meilleur outil de décarbonation de ce secteur.

L'offre mondiale de gaz naturel bio-liquéfié (BioGNL) ne parviendra probablement pas à répondre aux besoins du transport maritime. C’est la conclusion de la récente étude de la société de recherche énergétique norvégienne Rystad Energy. Une information qui jette un pavé dans la mare, alors que le BioGNL est désormais considéré comme le meilleur outil de décarbonation de ce secteur.
 
Alors que la demande de BioGNL pour le transport maritime devrait avoisiner les 16 millions de tonnes équivalent fioul d'ici 2028, Rystad Energy met en lumière que la majorité de la production de biométhane est déjà utilisée par d’autres secteurs. En effet, plus de 84 % sont employés pour la production d'électricité et 10 % sont alloués au transport routier, ne laissant disponibles que 6 % pour d'autres usages, notamment maritimes.
 

L’ensemble des biocarburants maritimes pourrait venir à manquer

Ainsi, bien que le BioGNL soit considéré comme le carburant de substitution idéal pour les navires alimentés au GNL et généralement moins cher que le biodiesel, les volumes disponibles sur le marché risquent probablement d’être largement insuffisants pour satisfaire la demande. Et comme le souligne Junlin Yu, analyste principal chez Rystad Energy, le problème est global pour les biocarburants, y compris pour « la demande de biodiesel, sans restriction, qui dépasse l'offre totale, tandis que la situation du BioGNL est également limitée, avec des défis en termes de capacité de production et d'allocation ».
 
Evolution de la demande et de l’offre en biocarburants d’ici 2035
 
À titre d’exemple, la demande du secteur maritime en biodiesel pourrait, à elle seule, dépasser 140 millions de tonnes d'ici 2028, tandis que la production devrait plafonner à seulement 40 millions de tonnes. Et cette tension entre la demande et l’offre concerne tous les biocarburants : BioGNL, mais aussi le méthanol, l'éthanol.
 

Les armateurs vont devoir batailler pour s’approvisionner en BioGNL

Une très mauvaise nouvelle, alors que seuls les biocarburants dont les émissions de gaz à effet de serre tout au long de leur cycle de vie sont suffisamment faibles seront éligibles à la nouvelle réglementation de l'Organisation maritime internationale (OMI). Le rapport de Rystad Energy alerte donc les armateurs sur la nécessité de sécuriser leurs approvisionnements pour satisfaire, à court terme, à leurs obligations réglementaires.
 
Pour les auteurs du rapport, seul un soutien de la puissance publique, pourra permettre de répondre aux besoins réels du marché (le BioGNL pourrait satisfaire jusqu'à 3 % de la demande énergétique totale pour les carburants du transport maritime en 2030 et jusqu'à 13 % en 2050). L’urgence est donc à l’accroissement de la production de biométhane. Ce d’autant plus qu’avec l’entrée en vigueur, cette année de l’initiative européenne FuelEU Maritime, la demande en BioGNL pourrait bondir pour atteindre potentiellement 12 milliards de mètres cubes d'ici 2050.
 
Changement de paradigme important pour les armateurs car, comme le souligne Junlin Yu : « dans la course à un transport maritime plus propre, la réussite ne repose pas seulement sur le choix du bon carburant, mais aussi sur sa capacité à l'obtenir avant la concurrence ».




 
 


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