Les filières se mobilisent pour le Facteur de Correction Carbone

Les filières se mobilisent pour le Facteur de Correction Carbone
Alors que les discussions autour du nouveau règlement européen sur les émissions de CO2 des véhicules lourds se poursuivent, les filières françaises du bioGNV et des biocarburants lancent une tribune pour la prise en compte du Facteur de Correction Carbone.
 
Fédérations, transporteurs, constructeurs, syndicats d’énergies, acteurs de l’écosystème… A l’approche du vote de la Commission Environnement, prévue ce lundi 23 octobre, et de la plénière prévue au Parlement européen le 20 novembre prochain, les acteurs français lancent un appel commun pour demander l’intégration de la méthode du Carbone Correction Factor (dit CCF) au futur règlement CO2 des véhicules lourds.
 
« Indispensables dans le mix futur du transport lourd, les offres électrique et hydrogène ne sont aujourd’hui pas matures. S’appuyer exclusivement sur ces solutions constitue un pari risqué quant à la capacité des fabricants à fournir une offre rapidement, à celle des transporteurs et collectivités à acquérir les véhicules, nettement plus chers » avertissent les quelque 90 signataires de la lettre qui appellent à la mise en place d'une "méthodologie technologiquement neutre".
 
Les acteurs français ne sont pas les seuls à se mobiliser. En Allemagne, un appel similaire a également été lancé il y a quelques semaines par les acteurs du monde de la logistique et du transport de voyageurs.
 
Bien moins complexe que l’ACV (Analyse du Cycle de Vie), le Facteur de Correction Carbone est déjà utilisé en Suisse depuis plusieurs années. Il permet de tenir compte de la part de renouvelable dans les carburants alternatifs en la déduisant des émissions de CO2 des véhicules. Sans modifier le principe actuel, qui consiste à ne mesurer que le CO2 émis du réservoir à la roue, la méthode permettrait de mieux prendre en compte le bioGNV et les biocarburants. Elle est également applicable aux carburants synthétiques produits grâce à la capture de CO2 de l’atmosphère.
 
Exemple : pour un véhicule GNV émettant 100 g CO2/km à l’échappement, un taux d’incorporation de 15 % de bioGNV permettrait avec la méthode CCF d’abaisser les émissions de CO2 à 85 g/km.
 
Validée par la Commission TRAN du Parlement européen en septembre, la méthode du CCF a déjà fait l’objet de plusieurs amendements. Sans pour autant l’introduire dans le projet actuel, le Conseil européen a également reconnu la méthode et appelé la Commission à « évaluer son rôle » dans le cadre de la révision du nouveau règlement, prévue dès 2027.

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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