La Poste : « Pour décarboner fortement d'ici 2030, la meilleure solution est le bioGNC »

La Poste : « Pour décarboner fortement d'ici 2030, la meilleure solution est le bioGNC »
Misant sur une stratégie multi-énergies, le groupe La Poste est revenu sur la décarbonation de sa flotte de véhicules lourds lors d’un webinaire co-organisé par la FNCCR et le salon Drive to Zero.
 
Alors que le futur règlement CO2 des poids lourds sera voté dans quelques jours, les acteurs de la mobilité se mobilisent pour appeler à une ouverture plus large du texte, aujourd’hui centré sur l’électrique et l’hydrogène. Alors qu’Ile-de-France Mobilités continue de miser sur le bioGNC dans le cadre de son programme Bus Propres, le groupe La Poste revient sur les enjeux de décarbonation de ses véhicules lourds.
 

Une stratégie multi-énergies pour le poids lourd

S’appuyant sur quelque 500 transporteurs, en grande partie régionaux, la branche Service Relais Colis du groupe La Poste opère actuellement une flotte de 5 000 poids lourds à travers la France. « On fait 26 fois le tour de la Terre tous les jours, soit 290 millions de kilomètres » introduit Anne-Laure Charpenet, Directrice Transition Energétique Transport et Livraison du groupe lors d’un webinaire dédié à la décarbonation de la mobilité lourde organisé le 3 avril dernier par la FNCCR et le salon Drive to Zero. 
 
En matière de décarbonation, le groupe a posé des objectifs assez ambitieux. « En 2030, nous devrons avoir 50 % de nos kilomètres bas carbones. Aujourd’hui nous sommes à 8 % » chiffre la représentante du groupe La Poste.
 
Si La Poste a énormément misé sur l’électrique pour sa flotte de véhicules légers, aujourd’hui constituée de quelque 30 000 utilitaires électriques à batteries, le choix a été beaucoup plus large sur le transport lourd.
« On veut juste décarboner le plus vite possible »
« Avec nos partenaires, nous avons posé notre stratégie en 2021. On a étudié rationnellement le pouvoir de décarbonation de chaque énergie en regardant les facteurs d'émission du puits à la roue en se basant sur un certain nombre d'études ACV sérieuses. Pour décarboner fortement d'ici à 2030, la meilleure solution est incontestablement le bioGNC et, dans une moindre mesure, les biocarburants avec une préférence pour le HVO » explique la représentante du groupe. « On a un TCO qui est compétitif, particulièrement depuis la fin de la crise du gaz, et qui le sera d'autant plus avec la mise en place de la TIRUERT » complète-t-elle.
 
« Il n'y a pas de rejet d'une quelconque énergie, on veut juste décarboner le plus vite possible » insiste Anne-Laure Charpenet. « Aujourd'hui, nous utilisons aussi des poids lourds électriques. On en a 9 à date et on en aura 30 à la fin de l'année pour quelques liaisons urbaines. Dès que possible, on pourra également utiliser des poids lourds hydrogène, mais cela reste très marginal » complète-t-elle.
 

« On aura besoin de toutes les énergies pour décarboner »

Comment La Poste réagit par rapport au règlement CO2 ? « A terme, pas uniquement aujourd'hui mais en 2050, voire plus, on aura besoin de toutes les énergies pour décarboner la mobilité lourde. Le chemin est encore long pour qu'on sorte du gasoil et des énergies fossiles » insiste Anne-Laure Charpenet.
 
« C'est la raison pour laquelle nous saisirons toutes les opportunités pour que le règlement CO2 soit le plus ouvert possible. Nous souhaitons être actifs sur les différentes études et clauses de revoyure. C'est dans ce sens que nous avons adhéré à l'association France Mobilité Biogaz pour porter notre parole en tant qu'entreprise, en tant que chargeur, mais aussi celle des petits transporteurs avec lesquels nous travaillons tous les jours » conclut-elle.

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