Les clés de la mobilité : 5 villes distinguées pour leurs bus GNV

Les clés de la mobilité : 5 villes distinguées pour leurs bus GNV
Dans une enquête menée par le groupe de réflexion « Les clés de la mobilité », seulement 6 des 50 villes de plus de 65.000 habitants sélectionnées ont abandonné les bus diesel, ou sont en passe de le faire, pour des modèles à énergies alternatives, principalement alimentés au GNV.
 

85 questions

A l’origine de l’étude, Athlon, gestionnaire de flottes de véhicules et spécialiste de la LLD. Ce sont les 75 plus grandes villes de France et leurs instances chargées des transports sur leurs territoires qui ont reçu une liste de 85 questions à retourner au plus vite avec leurs réponses. Avant d’établir leur classement des 50 collectivités les plus engagées dans la mobilité durable, les enquêteurs sont venus vérifier sur le terrain l’exactitude des informations communiquées.
 

Du diesel trop présent

Au sujet des transports en commun, les rédacteurs de l’enquête déplorent que le diesel soit encore bien trop représenté dans les rues des grandes villes, rendant finalement peu efficaces les politiques urbaines visant à améliorer l’impact environnemental et de santé publique des véhicules des particuliers et des professionnels.

Ainsi, 62% des villes du classement exploitent des flottes de bus composées à plus de 80% de modèles diesel. Seules 6 villes les auraient totalement éliminés : Lille, Dunkerque, Tourcoing et Roubaix dans le Nord, et, en Lorraine, Metz (57) et Nancy (54). Jolis tirs groupés ! Ils s’expliquent cependant pour Lille, Tourcoing et Roubaix : Les 3 villes sont intégrées à la même métropole et au même réseau de transport. A noter que Metz est la seule des 6 villes à ne pas avoir fait le choix de la mobilité au gaz naturel, lui préférant déjà pour 2 lignes des bus à haut niveau de service dotés d’une motorisation hybride diesel-électrique. Pas de modèles GNV actuellement en circulation pour cette ville de Lorraine.
 

Lille, Roubaix et Tourcoing

La flotte de bus au GNV du réseau Ilévia dépasse les 400 unités dans la métropole de Lille, dont près de la moitié sont alimentés au bioGNV. Une part en constante progression qui épouse le développement local des unités de méthanisation. Un premier prototype au gaz naturel a été testé en 1994, selon un projet initié 3 ans plus tôt.

En 1998 étaient mis en service des exemplaires de série alimentés avec ce même carburant alternatif. L’année 2013 est des plus symboliques pour Ilévia : toute la flotte des bus de la métropole qui inclut Roubaix et Tourcoing était convertie au GNV. Cette histoire fait de ce territoire un véritable précurseur pour la filière.
 

Dunkerque

A Dunkerque, l’exploitant DK’Bus affiche une véritable démarche vers la mobilité durable. En 2016, un gros investissement a été réalisé pour faire circuler des bus GNV. Mais en 2005 déjà, le territoire affichait une longueur d’avance en testant 2 bus alimentés à l’hythane, un mélange composé de 80% de gaz naturel et de 20% d’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables.

Une expérimentation achevée en 2010 et menée dans le cadre du programme Althytude (L’alternative hydrogène dans les transports urbains à Dunkerque). Avantages de cette solution, par rapport au GNV : -8% d’émissions de gaz à effet de serre, -10% d’oxydes d’azote, baisse de la consommation, meilleur agrément de conduite selon les chauffeurs. La cinquantaine d’anciens bus Renault Agora et Iveco Crealis GNV ont été rejoints ou remplacés par 30 nouveaux véhicules dont des modèles Urbanway d’Iveco en 12 et 18 mètres, articulés pour ces derniers.
 

Nancy

C’est une flotte d’environ 200 bus, progressivement convertie au GNV depuis 1999, qui dessert une vingtaine de communes autour de la ville lorraine aux bergamotes. La Stan (Service de transport de l’agglomération nancéienne) a fait le choix de modèles diversifiés.

Les derniers Iveco Urbanway ont rejoint ou remplacés des Heuliez GX 317 et 417 aussi alimentés au gaz naturel. Depuis 2013, 32 BHNS (bus à haut niveau de servic) Crealis Neo GNV ont été mis en service avec l’ouverture de la ligne Stanway.

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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3 Commentaires

  1. LudoPublié le 04/04/2019 à 13:20

    Metz, totalement éliminé ses bus diesel????? C’est une plaisanterie!!! Sauf erreur, hors BHNS Mettis (hybride diesel/électrique) le reste du parc est 100% diesel de €2 à €6.....

  2. ChristophePublié le 04/04/2019 à 16:53

    Question aux rédacteurs de l’étude : pour la même ville de 50 000 habitants dans une agglo de 110 000 habitants, que vaut-il mieux pour la qualité de l’air dans la ville :
    - un réseau pourri de bus électriques (un indicateur de 31 voyages par an et par habitant indique bien un réseau pourri),
    - un très bon réseau de bus diesel (un indicateur de 98 voyages par an et par habitant représentant le meilleur score pour les agglos de cette taille).
    Il est indéniable que la circulation automobile est bien supérieure dans le premier cas et que la qualité de l’air est bien meilleure dans le second cas même avec des bus diesel - à ce titre comparer Laval et La Roche sur Yon.
    La parfaite démonstration de l’incidence néfaste du diesel bashing orchestré par certains.

    A ce titre cette étude donne le classement suivant 1 Lyon, 2 Paris, 3 Rouen. Les chiffres 2015 du CEREMA concernant les TC de Lyon et Rouen (pas de valeurs pour l’IdF) :
    - Lyon : 1 400 000 habitants couverts - 320 voyages par an et par habitant.
    - Rouen : 500 000 habitants couverts - 105 voyages par an et par habitant.
    La moyenne des agglos de plus de 300 000 habitants est de 168.
    Par comparaison :
    - Nantes : 625 000 habitants couverts - 225 voyages par an et par habitant,
    - Strasbourg : 483 000 habitants couverts - 249 voyages par an et par habitant,
    - Montpellier : 449 000 habitants couverts - 188 voyages par an et par habitant.
    Selon mon propre classement de la mobilité durable, Lyon et Paris seraient bien 1er et 2ème mais Rouen ne serait pas 3ème, devancée par les 3 cités.

    De même je suis surpris que la ville de Poitiers avec le même indicateur supérieur à la moyenne et presque équivalent à celui de Rouen et employant des bus GNV ne soit pas dans le classement quand La Rochelle qui a le même indicateur deux fois inférieur soit classé.
    Pratiquant les deux villes à titre professionnel sur la même ligne de train pour moi, autant j’utilise les bus à Poitiers pour me rendre à mes RdV autant à La Rochelle j’oublie préférant une trottinette (au moins le réseau de pistes cyclables est bien développé mais cela laisse de côté les usagers qui ne peuvent pas faire du vélo).
    Etude à prendre donc avec tout le recul nécessaire, je préfère de loin me faire ma propre idée qui est très loin de celle des auteurs.

  3. GiraudPublié le 08/04/2019 à 08:23

    J’aurai aimé, avoir le classement des 50 collectivités, les plus engagées, dans la mobilité durable. Mon appréciation, à l’heure actuelle, ce sont les bus au GNV qui devraient, emportés, les marchés. Leurs fiabilités a été démontrées. L’électricité, trop peu de kilomètres parcourus. L’hydrogène, en est, encore au stade expérimental.

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