Alternat et RiverCat : naviguer vers un avenir durable avec le bioGNV ?

Alternat et RiverCat : naviguer vers un avenir durable avec le bioGNV ?
Distingués lors du dernier appel à projets de GRDF pour la décarbonation du transport fluvial et maritime côtier, Alternat et RiverCat œuvrent respectivement à promouvoir la formation, l'information et les échanges sur des initiatives de solidarité, et à redonner ses lettres de noblesse au transport fluvial de passagers. Pour favoriser l’éducation à l’environnement, il était naturel pour eux de commencer par décarboner les bateaux. C’est pourquoi Alternat et RiverCat portent conjointement le projet de transformer la motorisation de l’une des péniches de l’association en utilisant l’électricité et le bioGNV.
 

Pour un transport fluvial responsable, humain et local

Lancée dans les années 1980, Alternat est une péniche dédiée à la paix. Véritable salle polyvalente arrimée à Juvisy-sur-Orge (Essonne), elle propose aux jeunes des actions d’intérêt collectif contribuant au développement de la solidarité, de la coopération et de l’échange pacifique. Une seconde péniche Freycinet est venue s’ajouter au navire éponyme en 2008, appelée Bali. Celle-ci accueille des séjours de découverte de l’environnement fluvial autour d’un programme éducatif et pédagogique pour la paix, contre la violence et pour la préservation de l’environnement. Intimement liée à l’association, la coopérative RiverCat s’efforce de développer le transport fluvial de passagers en France, relégué au second plan depuis longtemps.

« Notre but est de proposer une alternative agréable à la voiture, et d’inciter les gens à prendre les transports en commun », explique son fondateur et président, Dany Carvalho, « notamment en passant une partie de leur trajet sur un bateau ».

Si ces deux organismes ont attiré l’attention du jury de l’appel à projets organisé par GRDF, c’est pour leur projet commun de mener une étude de faisabilité du rétrofit du bateau Bali.
 

Rétrofit ou construction ? Une étude pour déterminer la feuille de route du transport fluvial

RiverCat accompagne Alternat dans ses démarches de transition environnementale, espérant ouvrir la voie aux autres acteurs du transport fluvial. « Le rétrofit du Bali est un terrain expérimental pour nous », indique Dany Carvalho. « Cette étude va nous permettre de savoir s’il est plus intéressant de rétrofiter des bateaux d’occasion, d’en faire construire des neufs, à la fois d’un point de vue économique, mais aussi de la pollution de chaque solution. »

Les dirigeants d’Alternat et de RiverCat confessent cependant qu’ils n’avaient pas pensé tout de suite au GNV, se penchant d’abord sur une motorisation électrique ou même sur la dernière génération de diesel. Mais les bateaux d’Alternat ont besoin d’une grande autonomie pour arpenter la Seine de Juvisy à Conflans-Sainte-Honorine en passant par Paris, et poussant parfois jusqu’à la Normandie.

« Actuellement, sur le Bali, nous avons deux cuves de 1 000 litres chacune », explique Éric Sapin, Président d’Alternat. « Sachant que le bateau consomme environ 1l/km, nous pouvons naviguer pendant 2 000 km ! Et ça, ni l’électrique ni le GNV ne peuvent nous l’apporter. Le gros sujet de ce projet de rétrofit, c’est l’autonomie ».
 

Un projet qui dépend des infrastructures locales d’avitaillement

Une attention particulière est donc portée au choix du carburant. M. Sapin et M. Carvalho souhaitent privilégier le bioGNV, totalement cohérent avec leurs engagements humains et environnementaux, avec l'espoir que GRDF rouvre une de ses stations à Évry pour favoriser l’approvisionnement local.

Une condition cruciale pour le succès du rétrofit, car l'absence d'une station proche rendrait la transformation des bateaux peu viable. Fidèle à ses valeurs de transmission, Alternat prévoit déjà de valoriser l’initiative auprès du grand public à l’aide de supports pédagogiques expliquant les principes de méthanisation et de carburants d’origine naturelle.
 

Surmonter les défis technologiques et les normes européennes

La péniche construite en 1956 apporte son lot de défis aux cabinets responsables de l’étude. Le projet ambitionne de transformer l’actuelle configuration du Bali en motorisation hybride incluant un moteur électrique sur propulsion en ligne d’arbre d’hélice et un moteur gaz qui prendra la relève sur les trajets les plus longs. Mais ce n’est pas la seule difficulté : la coque rivetée du bateau impose de se plier à des réglementations très strictes, notamment sur les aspects sécuritaires, ce qui allonge les délais des études.

De plus, le gaz naturel n’étant pas stipulé dans les normes européennes, Alternat et Rivercat doivent demander des dérogations spécifiques. Malgré ces défis, l'étude avance et ses commanditaires espèrent avoir les premiers résultats d'ici à septembre 2024. S’il s’avère que le rétrofit est une bonne solution, sa réalisation ne débutera probablement pas avant 2025 ou 2026.
 


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Adeline ADELSKI Adeline ADELSKI
Journaliste
Passionnée par les enjeux de mobilité durable, Adeline aime informer et inspirer les lecteurs sur les dernières tendances et innovations dans ce domaine.

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