Résumé : le GNV aux 3e Assises des Carburants Alternatifs

Résumé : le GNV aux 3e Assises des Carburants Alternatifs
Organisées le 15 novembre dernier dans les locaux de l’ADEME à Sophia-Antipolis, les 3èmes Assises Nationales des Carburants Alternatifs ont à la fois rappelé l’importance du mix-énergétique et de la collaboration entre les différents acteurs du déploiement. Un événement qui a accueilli de nombreux témoignages d’entreprises et de collectivités ayant fait le choix du GNV.

« Collaborez… partagez votre expérience »

Député des Bouches-du-Rhône pour La République En Marche, Jean-Marc Zulesi était le grand témoin de ces 3èmes Assises Nationales des Carburants Alternatifs. Un événement auquel il a participé en intégralité, n’hésitant pas à interpeller et à questionner les intervenants tout au long des débats.

« Je compte sur vous pour être dans l'échange… La loi d’orientation des mobilités va arriver. Il faut dire ce qui marche et ce qui ne marche pas afin que je puisse avoir des propositions pour l’enrichir » a-t-il déclaré en introduction. « Il faut pousser vers un mix énergétique et c'est à vous de faire des propositions pour aller de l'avant.  Collaborez, partager votre expérience... » a-t-il insisté, appelant à une parole « libérée » tout au long des débats.

En événement ponctué de différentes interventions de l'ADEME qui ont permis de rappeler les enjeux du mix-énergétique et les résultats des différents appels à projets pour mailler le territoire en stations GNV.

Bus : Nice et la RAPT mettent les gaz

De l’hydrogène à l’électrique en passant par le gaz naturel, les collectivités étaient nombreuses à témoigner aux Assises pour justifier leurs choix technologiques.
Dans le domaine du GNV, la RAPT a pu dresser un point d’étape d’un déploiement ambitieux qui, outre la conversion des 4700 bus de l’opérateur d’ici à 2025, impose l’adaptation complète des dépots. « Aujourd’hui, nous avons 25 sites à Paris et ses alentours à équiper dans une logique monotechnolgique afin de limiter les problématiques, tant en termes de coûts que d'espace et de contraintes liées à la réglementation » a expliqué Nicolas Cartier, Directeur du programme Bus 2025 de la RATP. Une répartition entre gaz et électrique qui dépendra de différentes contraintes et notamment de l’autonomie. « Plus on a besoin d 'autonomie, plus on va aller vers le gaz. Dans les milieux avec beaucoup de riverains on privilégiera l'électrique » résume-t-il. Un mix gaz-électrique désormais un peu plus favorable au GNV. « Nous étions partis sur 80 électrique / 20 gaz au départ. On est maintenant monté sur un tiers de notre cible en gaz ».

Aujourd’hui, le parc de la RATP compte 140 bus GNV, 80 électriques. « Pour 2019, on rachète 80 bus électriques supplémentaires et on va commencer le déploiement du GNV. A partir de fin 2020, l’objectif est de monter à 600 bus par an ».

Autre témoignage : celui de la Métropole Nice Côte d’Azur dont le retour au gaz naturel est désormais acté ! D’ici à 2022, la Métropole azuréenne prévoit le déploiement de 60 nouveaux bus au gaz (voir notre article).

Territoires précurseurs : la Vendée et la région Auvergne-Rhône Alpes témoignent

Pour le syndicat d’énergie de la Vendée (SYDEV), la transition vers le GNV s’inscrit dans la continuité d’un déploiement pionnier dans le domaine des bornes de recharge et a nécessité un travail commun avec les transporteurs. « Nous sommes un département agricole dans lequel le potentiel de méthanisation est fort. Il a fallu interpeller les transporteurs, cela n’a pas été évident au départ. On a toutefois réussi à les convaincre » souligne Laurent Favreau, Vice-Président du SYDEV. Lauréat de l’AAP ADEME à hauteur de 1,4 millions d'euros, le SYDEV finance l’acquisition de camions GNV à hauteur de 10.000 euros. « Il y a aussi des aides complémentaires de GRDF qui apporte 3000 euros supplémentaires par poids-lourds » complète le représentant du SYDEV. 

Autre initiative pionnière : celle de GNVolontaire, en région Auvergne Rhône Alpes. Lancée en 2015 sous l’impulsion de GRDF et de l’ADEME, l’opération misait sur le dialogue avec les professionnels. Objectif : regrouper les transporteurs pour faire émerger les stations. "Il fallait réduire la problématique de la poule et de l'oeuf" résume Pierre Larrive, chef de projet GNV/bioGNV au sein de GRDF. Une initiative qui a rapidement permis l’émergence d’une première station, lancée en 2016 à Saint-Pierre en Faucigny, en Haute Savoie. « Depuis, deux autres stations ont vu le jour à Corbas et Saint-Etienne. Une quinzaine d’autres projets sont à l’étude » chiffre Pierre Larrive. Un déploiement accompagné par la mise en place de nouveaux outils. Aux Assises, la FNTV présentait une cartographie superposant la localisation des différents dépôts des autocars au réseau de distribution de GRDF à l’échelle régionale. Une façon de faciliter l’implantation de stations et le dialogue indispensable entre professionnels et collectivités.

Des PME engagées

Keolis, Transdev, RATP… si les grands groupes pèsent naturellement sur le déploiement des carburants alternatifs dans l’hexagone, les Assises ont permis de mettre en exergue l’engagement de plusieurs PME pionnières. Alors que les Cars Berthelet ont pu revenir sur l’exploitation de bus GNV destinés à assurer la desserte des parkings de l’aéroport de Lyon, le groupe Beltrame a offert la primeur de son déploiement à venir.

Groupe familial implanté dans le département du Var, Beltrame va faire l’acquisition de 85 autocars fonctionnant au gaz naturel d’ici à fin 2019. Un déploiement qui sera accompagné par l’installation de deux stations GNC. La première, prévue à Draguignan, sera partagée avec le groupe Pizzorno qui souhaite déployer ses BOM GNV sur le territoire varois tandis que la seconde sera installée par Proviridis sur la commune de Puget-sur-Argens. Un projet sur lequel nous aurons l’occasion de revenir plus en détails dans les semaines à venir.

Un outil européen pour Gaz-Mobilité

Intervenant lors des Assises, Gaz-Mobilite.fr a pu revenir sur l’importance des outils à destination des professionnels et présenter un projet inédit.

Prolongement européen de l’outil de cartographie des stations françaises de Gaz-Mobilité, OpenGasMap sera lancé au premier trimestre 2019. Site internet communautaire à vocation européenne, il s’adressera à la fois aux professionnels et au grand public. Objectif : accompagner la dynamique observée en faveur du gaz carburant sur l’ensemble du continent.

De belles perspectives pour la filière du véhicule utilitaire léger

Alors qu’ENEA Consulting estime que 90 % des utilitaires légers roulent aujourd’hui au diesel, le déploiement des stations pourrait enclencher le démarrage d’un segment jusqu’ici relativement discret.

« L'actu du GNV, c'est avant tout un sujet véhicules lourds. Le vrai gisement, c'est les 500.000 poids lourds qui circulent en France. L'utilitaire léger au gaz, c'est un prolongement » souligne Vincent Rousseau, Directeur Mobilité au sein de GRTgaz, qui regrette toutefois l’absence d’une offre française sur le segment.

Partager cette page
Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

A lire également

1 Commentaire

  1. FrédéricPublié le 24/11/2018 à 21:14

    Excellente idée le projet de OpenGasMap, j’ai hâte de le voir arrivé. Merci pour votre dynamisme !

Ajouter un commentaire