Transport fluvial de passagers : RivesEnReves convertit sa flotte au bioGNV

Transport fluvial de passagers : RivesEnReves convertit sa flotte au bioGNV
Spécialisée dans les balades fluviales et la gestion de ports le long de la Marne, la société RivesEnReves​ a récemment été sélectionnée par GRDF lors de son Appel à Projets pour la décarbonation du transport fluvial et maritime côtier. Elle souhaite se positionner comme un partenaire de choix pour mener des études de faisabilité sur le rétrofit des bateaux. En commençant par la conversion de sa propre flotte de 5 bateaux fluvio-maritimes.  

Le bioGNC pour une navigation plus durable

Créée en 2018 par Joël Lemercier, un véritable passionné du domaine fluvial et tout particulièrement de la Marne, RivesEnReves offre des balades en bateau entre Épernay et Paris, mais aussi des services aux plaisanciers. Pour maîtriser son impact sur l’environnement, l’entreprise débute la conversion de sa flotte au BioGNC avec le « Seine et Marne », un bateau pouvant accueillir 150 passagers, bientôt équipé de deux moteurs électriques Hydro-Armor et d’un générateur de 91KW alimenté au biogaz.

Ce qui a convaincu le jury de GRDF, c’est la maturité de Joël Lemercier et ses partenaires. Celui-ci nous confie : « On aimerait vraiment montrer que le rétrofit d’un moteur thermique diesel par un moteur GNV est non seulement faisable, mais techniquement simple. Si ce n’était pour des histoires de délais administratifs, nous serions capables de faire fonctionner le bateau dans 3 semaines ! »
 

Naviguer dans les eaux réglementaires de l'ES-TRIN avec une équipe d’experts

La norme ES-TRIN, qui réglemente les règles de sécurité applicables aux bateaux à passagers en Europe, peut représenter un défi pour les porteurs de projet du secteur fluvial et maritime, car elle ne mentionne pas le GNV à ce jour.

Rives en Rêves s’est donc entouré d’une équipe pluridisciplinaire afin d’assurer une vision à 360° : un cabinet d’architecture navale, un assureur de bateaux, un motoriste, mais également un cabinet de conseil spécialiste de la méthode de gestion des risques HAZID, et des organismes tels que la fédération Agir pour le Fluvial et la DRIEA (Direction Régionale et Interdépartementale de l'Équipement et de l'Aménagement), qui assurent une vision complète des aspects réglementaires et techniques.
 

Le « Seine et Marne » en cours de conversion vers le bioGNV

Pour s’ériger en exemple, et proposer ensuite son savoir-faire aux propriétaires de bateaux intéressés par le rétrofit, RivesEnReves a choisi l’un de ses plus gros navires. Le « Seine-et-Marne » est un ancien remorqueur à vapeur construit en 1902 et converti au diesel dans les années 1980.

« Avec ses dimensions de 5,85 mètres de large sur 32 mètres de long, il offre à la fois un espace idéal pour embarquer une motorisation hybride, et permet de naviguer sur la Marne, un fleuve qui nous tient à cœur », raconte Joël Lemercier. « C’est le candidat parfait pour le projet ! ».

En cours de changement de pavillon, le bateau va être rénové pour pouvoir stocker les réservoirs de gaz naturel comprimé sur le pont. Ainsi visibles des clients, cela permettra de faire parler du GNV ! Les travaux avancent à bon train et le « Seine et Marne » sera prêt fin mars, sans biogaz au départ. « Nous avons déjà ajouté le propulseur, refait l'intérieur et préparé les châssis pour recevoir un groupe électrogène au biogaz. Nous attendons la dérogation du Ministère pour l'installation du groupe électrogène, puis nous procéderons à l'installation des moteurs électriques sur l'arbre d'hélice et le propulseur existant. »
 

Prochaine étape : produire son bioGNV ?

Si dans un premier temps, les bateaux auront une motorisation hybride, le directeur de RivesEnReves n’attend que l’autorisation légale pour installer un moteur 100 % GNV.

Sa volonté : décarboner complètement le transport fluvial en utilisant un biogaz produit localement. « Nous sommes en train de finaliser une Convention d’Occupation Temporaire pour installer un quai de chargement où nous produirons nous-mêmes du bioGNV à l’aide d’un micro-méthaniseur. Ce projet, que nous menons depuis un an, s'inscrit parfaitement dans notre volonté de proposer une motorisation respectueuse de l'environnement. »

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Adeline ADELSKI Adeline ADELSKI
Journaliste
Passionnée par les enjeux de mobilité durable, Adeline aime informer et inspirer les lecteurs sur les dernières tendances et innovations dans ce domaine.

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2 Commentaires

  1. AlberiPublié le 06/03/2024 à 11:18

    Dans l’article, il est indiqué "un bateau (...) bientôt équipé de deux moteurs électriques Hydro-Armor et d’un générateur de 91KW alimenté au biogaz". La conversion biogaz -> électricité, nécessité une étape de plus dans la conversion de l’énergie, qui entraine des pertes de rendement. Il vaut mieux un moteur fonctionnant directement au bioGNV. Mais semble-t-il que l’aspect réglementaire ne le permet pas actuellement : "attend ’...) l’autorisation légale pour installer un moteur 100 % GNV"

  2. makiPublié le 12/03/2024 à 10:14

    Comment produit-il son propre GNV ?
    il méthanise la filtration de la pollution des rivières ?
    merci pour votre réponse.
    cordialement,
    JAL

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