En Vendée, Sovetours poursuit sereinement sa route avec le bioGNV

En Vendée, Sovetours poursuit sereinement sa route avec le bioGNV
Fondé en 1979, Sovetours assure aujourd’hui des transports scolaires, urbains, interurbains et évènementiels. Pour tous ces services, le bioGNV est déjà employé grâce à une flotte qui compte désormais une bonne soixantaine d’autocars et autobus fonctionnant avec ce carburant. Directeur d’exploitation, Bastien Raineteau présente le développement de cette énergie dans son entreprise.
 
Chez Gaz Mobilité, nous sommes témoins que Sovetours a bien commencé à s’intéresser au GNV/bioGNV dès 2015. Nous avons retrouvé dans notre stock de photos prises à l’occasion du Vendée électrique Tour de cette année-là quelques-unes présentant l’autocar Scania OmniExpress 13 mètres floqué « Vendée énergies nouvelles ». Aménagé pour recevoir 57 voyageurs assis, il arborait également les logos d’acteurs gaziers impliqués localement : GRDF, GDF Suez et AgriBioMéthane qui a ouvert la première station d’avitaillement dans le département.
 
Bastien Raineteau se souvient de cette première en France : « Nous avions à notre disposition ce véhicule du 4 au 16 juin 2015 pour effectuer une expérimentation en circuit scolaire de 30 km puis sur une ligne régulière entre Cholet et Les Sables-d’Olonne ». Passant par Les Herbiers et La Roche-sur-Yon, la boucle aller-retour totalisait environ 200 km.
 
La première intégration dans la flotte de Sovetours d’un autocar au gaz naturel est un peu plus récente : « Nous avons reçu, en 2018, un Scania Interlink de 15 mètres à deux essieux à l’arrière pour la ligne Aléop 572 entre Saint-Jean-de-Monts et La Roche-sur-Yon. Il est toujours en exploitation chez nous, assurant désormais un service sur la 510 qui relie La Roche-sur-Yon à Cholet. Nous n’avons pas rencontré de souci particulier avec ce véhicule qui nous convient parfaitement ».

47 autocars bioGNV pour Aléop

« Aléop », c’est le nom donné dans la région des Pays de la Loire à ses réseaux de transport en commun. Sous cette bannière sont regroupés les lignes de trains régionaux du territoire, la liaison maritime entre l’île d’Yeu et le continent, ainsi que les lignes d’autocars qui étaient avant l’application de la loi NOTRe sous la compétence des départements (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée).
 
« Avec le renouvellement de septembre 2022, la région a voulu pour son réseau routier Aléop une flotte fonctionnant intégralement au bioGNV. Le déploiement des nouveaux véhicules a été effectué entre février et mai 2023. Ça va donc faire un an qu’on a un parc entièrement bioGNV, à l’exception de deux autocars diesel qui desservent des arrêts éloignés d’une station d’avitaillement », précise Bastien Raineteau. Cette nouvelle organisation s’appuie sur deux modèles : « Le parc Aléop compte 47 autocars bleus qui affichent ‘Ce car roule au gaz naturel’. À part le Scania Interlink de 15 mètres reçu en 2018, ce sont des autocars de 13 mètres Iveco Crossway Low Entry et Isuzu Kendo 63 places ». À noter que Fast Concept Car, le distributeur pour la France de ces autocars du constructeur japonais, est installé en Vendée, en périphérie de La Roche-sur-Yon. Il s’est aussi investi dans la conception des modèles bioGNV.

Le scolaire et l’urbain aussi

Sovetours gère également le réseau urbain Fontélys de Fontenay-le-Comte : « Nous avons commencé à introduire en mars 2023 le bioGNV sur ce réseau avec un Iveco Urbanway de 10 mètres et de couleur verte. Il indique un message un peu différent : ‘Ce véhicule roule au biogaz’ ». Cette énergie produite dans le département est également exploitée pour le ramassage scolaire : « Dans l’agglomération de La Roche-sur-Yon, ce service compte 13 autocars blancs Isuzu reconnaissables avec la mention ‘Je roule au bioGNV’. Nous sommes véritablement dans une optique de verdissement des parcs qui permet d’accompagner les autorités organisatrices des transports dans leurs projets ».
 
Rouler au biogaz est devenu facile en Vendée : « Nous avons accès à un maillage très intéressant composé de 5 stations que nous fréquentons toutes. Elles sont situées à Mortagne-sur-Sèvre, Challans, La Roche-sur-Yon, Les Sables-d’Olonne, et Fontenay-le-Comte. Dans ces trois dernières villes, nous avons un centre d’exploitation proche du site d’avitaillement. Les chauffeurs n’ont donc que peu de kilomètres à parcourir pour effectuer le plein en bioGNV. Le quatrième centre est à Saint-Jean-de-Monts. Les autocars qui sont parqués là vont à la station de Challans ».

Rassurer les chauffeurs…

Beaucoup de femmes parmi les chauffeurs chez Sovetours : « Elles sont 40 %. Nous sommes presque à la parité. Cette situation existe dans l’entreprise depuis des années. Avec les petits volants et les boîtes de vitesses automatiques si appréciées sur les modèles fonctionnant au gaz naturel, conduire un autocar n’est plus difficile. Beaucoup de conducteurs viennent d’une reconversion professionnelle. Nous leur avons donné en interne une formation sur le gaz, en leur expliquant comment fonctionne un autocar alimenté par ce carburant ».
 
Des chauffeurs ont au début pu montrer des réticences : « Ils voyaient la bouteille de gaz à la maison et les risques de fuite. Pourtant, nous n’avons jamais rencontré de problèmes majeurs de cet ordre sur nos véhicules, jamais d’explosion ».
 
Sovetours à alors eu une idée originale : « Nous avons créé il y a un an ce que nous appelons ‘Les parenthèses’. A chaque fois, avec GRDF et Vendée Energie, une trentaine de chauffeurs prennent connaissance de l’économie circulaire du biogaz dans le département ».
 

… qui apprécient maintenant de rouler au bioGNV

Le scénario des parenthèses est déjà bien rodé : « Les chauffeurs visitent une unité de méthanisation, comme Métha-Vie au Poiré-sur-Vie ou Methabiogaz à Benet, aux portes de Niort. Ils voient comment le biogaz est fabriqué et comment il arrive à la pompe. On passe ensuite aux consignes et systèmes de sécurité dans une station. Ça se termine par un cocktail déjeunatoire. Ce temps est rassurant pour les conducteurs qui rencontrent ainsi des pros du gaz ».
 
Les réticences ont totalement disparu : « Aujourd’hui, pour les chauffeurs, les modèles fonctionnant au gaz sont des autocars comme les autres. Avec l’avantage de ne pas se salir en effectuant le plein des réservoirs. Pour seuls retours, les conducteurs trouvent que les moteurs GNV sont moins bruyants que les diesel ».
 
Sovetours est en train de réorganiser ses ateliers : « Jusqu’à présent, on s’appuyait sur les constructeurs pour la maintenance des autocars au gaz. Nous transformons nos centres pour pouvoir effectuer nous-mêmes l’entretien. Nous avons commencé à former nos mécaniciens ».
 

Evénements ponctuels

Petite nouveauté chez Sovetours : « Nous recevons une demande croissante pour assurer des services avec des autocars bioGNV en rapport avec différents événements. GRDF pousse souvent ces initiatives. Ainsi, le 23 mars dernier, deux de nos véhicules ont été mobilisés dans le cadre de la rencontre du RVBC (Roche Vendée Basket Club) et l’UFAB (Union Féminine Angers Basket) comptant pour le derby des Pays de la Loire. L’un des autocars a transporté les joueuses vendéennes et l’autre les supporters ». Le RVBC qui se réjouissaient ainsi de s’engager pour une mobilité durable n’a hélas pas gagné cette fois-ci : « Il y avait une très bonne ambiance à bord à l’aller. C’était plutôt silencieux au retour. Nous avions pris dans notre flotte deux autocars Isuzu qui font du scolaire pour l’agglomération de La Roche-sur-Yon, car les véhicules sont estampillés de la collectivité qui est partenaire du club. Chez Sovetours, nous avons tout de suite adhéré à la démarche et avons volontiers fourni les véhicules ».
 
Deux autres événements sont à l’agenda de l’entreprise : « Le premier, c'est le festival de musique à Poupet. Pour le 17 juillet 2024, nous sommes sur une dizaine d’autocars bioGNV partant et revenant à La Roche-sur-Yon, Fontenay-le-Comte, Nantes et Bressuire. Ce sera la journée du rap, avec énormément de jeunes. Ces navettes pour les festivaliers éviteront aux parents de les conduire et récupérer en voiture ». Et le troisième événement pour 2024 ? « C’est le Vendée Globe en novembre. De telles demandes vont certainement se développer pour des événements ponctuels, car nos autocars bioGNV servent les objectifs de diminuer l’empreinte carbone ».
 
Gaz Mobilité et moi-même remercions vivement Bastien Raineteau pour sa disponibilité et le temps pris à répondre à nos questions. Un grand merci également à Elisa Daviau, chargée de communication de GRDF pour les Pays de la Loire, qui a organisé le rendez-vous à notre demande.
 

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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1 Commentaire

  1. AlberiPublié le 15/05/2024 à 12:06

    Merci pour cet article autour du bioGNV inséré dans la vie et l’économie locale !

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