4 stations GNV du SDE22 dans les Côtes-d'Armor pour début 2020

4 stations GNV du SDE22 dans les Côtes-d'Armor pour début 2020
En marge de la semaine européenne de la mobilité, le syndicat de l’énergie des Côtes-d’Armor vient de lever le voile sur son projet d’implantation de 4 stations délivrant du gaz naturel comprimé dans un département que les grands opérateurs classiques ne pensent pas intégrer prochainement à leurs propres réseaux.
 

Implantations

Dinan (zone de Bel-Air), Lamballe (zone de la Tourelle), Saint-Brieuc (zone des Châtelets) et entre Châtelaudren et Guingamp (territoire de la communauté de commune Leff Armor Communauté dont le siège est à Lanvollon) : voici les 4 implantations communiquées par Jean Gaubert, lors d’une conférence de presse donnée au siège du syndicat.

Le président du SDE22 espère l’ouverture du premier site, -Dinan -, dès la fin de l’année 2019. Il fera en tout cas le nécessaire pour pouvoir inaugurer cette première station avant la fin de son mandat, au printemps 2020. « Pour 3 des sites, les terrains sont déjà bloqués, dont le choix a aussi été effectué en raison de la proximité d’un point d’arrivée du réseau gaz », assure-t-il.

 

En concertation avec les départements voisins

Le choix des implantations n’a pas été laissé au hasard. « Nous nous sommes entendus avec les syndicats de l’énergie des départements d’Ille-et-Vilaine, du Morbihan et du Finistère pour développer un réseau breton efficace. Les grands opérateurs ne sont pas intéressés par notre péninsule », rappelle Jean Gaubert qui est conscient de l’importance de mettre en place des points d’avitaillement en gaz naturel pour la mobilité.

« A terme, le maillage de stations GNV garantira aux professionnels du transport et aux autres entreprises de pouvoir s’avitailler facilement », est-il indiqué sur le document distribué aux journalistes présents. L’élu a précisé que son syndicat travaille également avec la Fédération nationale des transports routiers.
 

GNV : GNC + GNL ?

Ces stations délivreront-elles du GNC et du GNL ? A cette question posée par Gaz Mobilité, le président du SDE22 a été catégorique : « Elles ne délivreront que du gaz naturel comprimé. Nous visons le cabotage, aussi bien pour le transport des personnes que des marchandises. Construction de bâtiments, transport des cochons et volailles, etc. : 75% des poids lourds ne quittent pas la Bretagne ».

Jean Gaubert précise que les stations accueilleront également les véhicules légers, et donc les automobilistes qui investiraient dans des voitures fonctionnant au GNV. Il cite les projets de bus et bennes à ordures ménagères au gaz naturel pour l’agglomération de Saint-Brieuc.
 

Budget de 4 millions d'euros

« Le budget pour la construction de chaque station est d’un million d’euros, soit 4 millions pour les 4 sites. Il faut des infrastructures pour recevoir le gaz, et réaliser, avec 3.000 m2 de bitume, une plateforme qui supporte des camions de 35-38 tonnes. A comparer avec l’enveloppe de 1,65 millions d’euros pour notre réseau Brev’Car de recharge des véhicules électriques, composé de 172 bornes dont 8 rapides », chiffre Jean Gaubert.

Si la somme bloquée pour ce nouveau programme est plus conséquente, le président du SDE22 imagine une rentabilisation des investissements dans un délai « de 7 à 10 ans », ce qui ne lui semble en revanche pas possible pour le maillage dédié aux véhicules branchés. Le syndicat de l’énergie des Côtes-d’Armor pourrait, au besoin, compléter la liste des 4 stations GNV.
 

Mobilité durable des poids lourds

Si Jean Gaubert et le SDE22 misent sur le gaz naturel pour la mobilité durable des poids lourds, c’est parce que l’élu ne croit pas du tout ici à la propulsion électrique.

« On s’est rendu compte que l’électricité n’est pas adapté au transport lourd, en particulier à cause du poids des batteries qui viendrait diminuer la charge utile des camions », plaide Jean Gaubert. « L’interdiction de circulation des véhicules polluants dans les centres-villes de France et d’Europe impose de trouver des solutions spécifiques. Regardez ce qui se passe déjà autour de nous : Grenoble, Bordeaux, Toulouse et d’autres agglomérations se sont déjà positionnées ; la cour suprême allemande à donné raison aux villes de Stuttgart et Düsseldorf d’interdire dans un délai très court les véhicules diesel les plus anciens sur leurs territoires. Tout ça avance très vite et animera à coup sûr les débats pour les élections municipales de 2020 », détaille-t-il.
 

L’exemple de Carrefour

Le président du SDE22 a pris l’exemple de la grande distribution, et en particulier de Carrefour, pour expliquer aux journalistes présents l’importance de développer au plus vite un maillage d’avitaillement en GNV : « Carrefour à un plan d’approvisionnement sur 5 ans qui prévoit la livraison par des véhicules non ou peu polluants. Dans un 2e temps, cette exigence de Carrefour concernera aussi les fournisseurs. Ainsi, pour la viande de porc, par exemple, la Cooperl [NDLR : Coopérative des éleveurs de la région de Lamballe, spécialisée dans la production de porc et la transformation en viande porcine] devra livrer avec des véhicules GNV, les cochons devront aller à l’abattoir dans des véhicules GNV, leurs produits d’alimentation devront être distribués avec des véhicules au GNV ».
 

Importance de la communication

Jean Gaubert reconnaît qu’actuellement, sur son territoire, peu de transporteurs semblent se passionner pour le GNV. « Nous devons informer que le service va arriver. Déjà pour dépasser les a priori. Ensuite pour montrer que l’itinérance au GNV sera bientôt possible en incluant la Bretagne. Nous sommes en septembre : les transporteurs travaillent déjà sur leurs investissements 2019. Comme je l’ai vu pour 2 stations qui ouvriront bientôt dans les environs de Caen, nous disposerons sur les terrains des sites retenus un panneau annonçant : ‘Ici prochainement station GNV’ », explique-t-il.
 

Gaz vert

Le communiqué de presse distribué mardi dernier, 18 septembre 2018, rappelait les vertus de l’utilisation du gaz naturel pour la mobilité. Inutile d’en faire le détail. Citons tout de même ce passage : « En 2030, 3% des poids lourds rouleront au GNV et 20% du GNV sera du bioGNV ».

A ce sujet, Jean Gaubert a annoncé que 71 unités en Bretagne produisent du gaz vert. « Les deux tiers en font de l’électricité, ce qui n’est pas une bonne solution économique ni écologique », a-t-il commenté. La raison de cette piètre performance ? Des unités trop éloignées d’un point d’injection. « Nous étudions avec GRDF des solutions de gaz porté. Des camions passeraient dans les fermes chercher le biogaz qui serait livré au réseau à partir de points d’injection communs », conclut le président du SDE22.

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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1 Commentaire

  1. FredericPublié le 21/09/2018 à 10:54

    Le passage « En 2030, 3% des poids lourds rouleront au GNV et 20% du GNV sera du bioGNV » me semble trop peu ambitieux. Il y a moyen de faire beaucoup mieux d’autant qu’un camion est en général amorti sur 5 ans.

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