Rétrofit : un Renault Kangoo et un Dacia Duster GNV pour deux SEM de l'énergie

Rétrofit : un Renault Kangoo et un Dacia Duster GNV pour deux SEM de l'énergie
Abandonnés par les constructeurs, les voitures particulières et les utilitaires légers sont les parents pauvres de la mobilité au GNV/bioGNV. En Vendée et dans les Côtes-d’Armor, des sociétés d’économie mixte dédiées à l’énergie, montrent l’exemple en passant par l’installateur Borel pour obtenir des modèles adaptés à leurs besoins.
 
J’ai bientôt 58 ans et pourtant je n’étais pas encore en âge d’avoir le permis de conduire que le nom de Borel m’était déjà familier au sujet de la conversion au GPL des voitures particulières. L’entreprise localisée dans le secteur de Grenoble (38) a suivi au fil des années la bonne route en s’ouvrant au Superéthanol-E85 et au GNV/bioGNV. S’intéresser à la mobilité au gaz naturel est une très bonne idée puisque des syndicats de l’énergie et des sociétés d’économie mixte affiliées trouvent ainsi un catalogue particulièrement étoffé.

Sans vouloir être exhaustif, on trouve du côté des utilitaires des Citroën Berlingo, Renault Kangoo, Toyota Proace, Ford Transit, etc. La liste des voitures particulières est particulièrement riche. Borel propose ainsi des Dacia Sandero, Logan et Duster GNV. Avec le Losange en calandre, ce sont les Megane, Clio, Captur, Arkana et Austral qui peuvent être alimentées au gaz naturel. Les Citroën C3, C4 et C5, mais aussi chez Peugeot les 208, 308, 2008 et 3008 s’ajoutent à la liste. Vous ne trouvez pas là-dedans le véhicule qui vous intéresse ? Contactez directement l’entreprise Borel : elle devrait vous proposer une solution.
 

Renault Kangoo GNV en Bretagne

Pour la SEM Energies 22 dont le syndicat de l’énergie des Côtes-d’Armor (SDE22) est actionnaire à hauteur de 60 %, le choix s’est porté sur un Renault Kangoo. « Au départ, nous cherchions un Caddy TGI, mais il n’était plus disponible auprès de Volkswagen. Notre parc compte déjà neuf voitures particulières de la marque, obtenues en concession. Ce sont huit Polo et une Up! », commente Vivien Lazuech, chargé de mission GNV et gaz renouvelables chez Energies 22. L’offre en véhicules légers fonctionnant au GNV s’est encore réduite chez les constructeurs l’année dernière : « Nous voulions un utilitaire. Nous avons alors contacté Borel. C’est ensuite allé très vite. Commandé en décembre 2023, nous avons reçu notre Renault Kangoo GNV fin janvier avec les papiers à jour, à temps pour l’exposer au salon Bio360 de Nantes à la fin de ce même mois ».


C’est un modèle neuf sur lequel Borel a réalisé une installation GNV en première monte : « Oui, c'est une adaptation, mais pas un rétrofit sur des véhicules qui ont déjà été exploités et que Faral à Laval propose par exemple. Notre utilitaire est en configuration trois places devant, avec une motorisation 1,3 l TCe 100 ch. Il a coûté 27 000 euros HT avec toutes les options. C’est le prix de l’essence à 5 % près ».
 

Dacia Duster GNV en Vendée

Avec une approche assez similaire, Vendée Energie a choisi un autre modèle, plus adapté à ses besoins. « Parmi les critères importants, nous souhaitions une voiture avec une garde au sol plus élevée. Le véhicule devant permettre d’accéder aux champs photovoltaïques au sol et aux éoliennes, nous sommes amenés à emprunter des chemins d’exploitation non bitumés. Avec la Citroën C3 que nous avions auparavant, j’ai souvent frotté dessous, obligeant à l’emmener au garage ensuite », explique Sylvain Marion, chargé d’exploitation chez Vendée Energie, et principal utilisateur de l’engin. C’est là aussi d’abord auprès des constructeurs que la recherche du véhicule a été effectuée :

« Nous avons en particulier regardé chez Seat qui propose l’offre la plus complète en véhicules légers GNV. L’Arona TGI aurait pu correspondre, mais il y avait un vrai manque de disponibilité ». D’où l’idée de chercher une autre solution : « Nous nous sommes tournés vers Borel, avec déjà l’idée du Dacia Duster. C’est la première fois que nous passons par cette entreprise. Nous avons commandé notre exemplaire neuf en septembre 2023, livré fin octobre ».

 

300 km d’autonomie au GNV avec le Kangoo

Sur le Renault Kangoo choisi par Energies 22, la réserve de GNV peut s’étendre de 9 à 26 kg. « Nous avons une bonbonne standard de 14,5 kg pour une autonomie de 300 km, et 650 en comptant le réservoir d’essence de 54 litres d’origine », chiffre Vivien Lazuech. Le véhicule est aménagé pour transporter de l’outillage : « Il est utilisé par un de nos techniciens qui effectue des opérations de maintenance sur des infrastructures en rapport avec les énergies renouvelables. Il parcourt en général de l’ordre de 200 km à la journée. L’autonomie n’est donc pas un problème avec cet utilitaire, car elle est similaire à notre précédent véhicule. A l’inverse des poids lourds, nous consommons moins au GNV qu’à l’essence ».

Le département est bien maillé en stations d’avitaillement : « Nous exploitons celles de Trégueux, Châtelaudren-Plouagat, Quévert, mais aussi, dans le Morbihan, celle de Lorient-Caudan. Souple à conduire, le Kangoo est alimenté uniquement en bioGNV garanti par des certificats d’origine et tarifé actuellement 1,798 TTC le kilo. Nous essayons de trouver une solution pour obtenir du bioGNV en direct ».
 
Avec un moteur d’une cylindrée identique, le Dacia de Vendée Energie offre une puissance supérieure. « Notre Duster embarque aussi un moteur 1,3 l TCe qui développe une puissance de 130 ch. Ce n’est pas le modèle à motricité intégrale. Pour une question de TVA et un besoin en volume, nous avons fait retirer la banquette à l’arrière », indique Sylvain Marion.

La bonbonne prend cependant de la place dans le coffre : « Oui et ça pourrait être un frein pour certains professionnels. L’espace est en revanche suffisant pour nos équipements de sécurité comme les harnais, longes, bottes, etc. qui nous permettent d’intervenir sur les sites ». Si le Duster a, lui aussi, conservé son réservoir d’essence, le chargé d’exploitation vendéen n’a pour l’instant utilisé le véhicule qu’en alimentation au gaz naturel : « Selon la température, le réservoir contient entre 14 et 15 kg de GNV. Ce qui me permet d’avoir une autonomie de 350 km sur autoroute et de 300 en ville. Mensuellement, le véhicule parcourt environ 2 500 km. Ca varie beaucoup selon les jours, entre 30 et 500 km. Ce n’est pas un foudre de guerre, mais les reprises sont bonnes et le Duster est agréable à conduire ».
 

Et le rétrofit sur des véhicules déjà exploités ?

 Avant de commander un Renault Kangoo neuf, Energies 22 a aussi envisagé d’autres solutions : « Nous avons regardé le rétrofit pour un de nos Kangoo diesel. Faral sait le faire, mais ce n’est pas encore homologué. Nous avons plusieurs véhicules essence et diesel que nous aimerions bien convertir au bioGNV plutôt que de les mettre à la benne. Ce serait une bonne solution pour économiser des métaux et d’autres matières premières », met en avant Vivien Lazuech.

Du fait d’une flotte restreinte, cette possibilité n’a pas été imaginée en Vendée. « Pour un effectif de 17 employés, nous avons une Renault Zoé depuis 10 ans qui a bénéficié d’un échange de batterie pour une meilleure capacité énergétique, une Citroën C3 essence, une voiture hybride pour la direction, et deux Seat Arona TGI », liste Sylvain Marion. Le choix pour un modèle fonctionnant au GNV était toutefois évident : « C’était acquis de longue date. Vendée Energie est producteur actionnaire d’unités de méthanisation agricoles et collectives. Nous comptons déjà sept stations d’avitaillement, localisées à La Roche-sur-Yon, la Chaize-le-Vicomte, Les Essarts, Les Sables-d’Olonne, Challans, Fontenay-le-Comte, et Les Herbiers actuellement en construction ».
 

Des acteurs impliqués

Vivien Lazuech connaît bien le sujet de la mobilité au gaz naturel : « J’ai bien voyagé en Amérique du Sud où beaucoup de voitures roulent au GNV, notamment en Uruguay, au Chili, en Argentine et au Pérou. Dans ces deux derniers pays, la mobilité au gaz naturel est vraiment très démocratisée ». Ce sont principalement les professionnels qui s’intéressent à la mobilité GNV. Toutefois, le Costarmoricain d’adoption y pense pour lui-même : « Je suis actuellement en pleine réflexion sur le sujet pour ma vieille Renault Megane essence. Son compteur totalise 150 000 km. Mais avec le rétrofit, le réservoir GNV va prendre pas mal de volume sur le coffre ».
 

Support de communication

Dans les deux départements, l’adoption d’une voiture GNV neuve par l’intermédiaire de Borel constitue un excellent support de communication. « A cause de la baisse de l’offre en véhicules légers au GNV chez les constructeurs, les collectivités et petites entreprises se découragent, passant à l’électrique pour décarboner leurs flottes. Les propositions de Borel devraient pouvoir les intéresser », estime Vivien Lazuech. Il a deux exemples dans les Côtes-d’Armor : « Installée juste en face de la station de Châtelaudren-Plouagat, l’entreprise Le Du nous a demandé de faire un essai et serait déjà en discussion pour commander auprès de Borel. Parmi les collectivités, nous avons Leff Armor Communauté qui veut aussi jouer le jeu du bioGNV, car c’est un territoire rural qui croit vraiment au biogaz. Elle a commencé les démarches en ce sens ».

Même expérience en Vendée, comme nous l’explique Sylvain Marion : « On nous pose régulièrement des questions sur notre Duster GNV. Des entreprises réfléchissent à procéder comme nous. Intervenant dans les champs photovoltaïques, l’une d’elles souhaiterait un Duster 4x4 qui existe bien au catalogue de Borel. Cette entreprise a de l’avenir devant elle, car il y a une vraie attente de pas mal de collectivités dans le Grand Ouest - pas seulement en Vendée - avec des véhicules parfois spécifiques que Borel peut fournir ».
 

Un événement intéressant à venir

A noter que dans les Côtes-d’Armor, Energies 22 a programmé le mardi 16 avril 2024 dès 11 h 00 une rencontre intéressante dans le cadre de l’inauguration de la station multi-énergies de Châtelaudren-Plouagat. Sous réserve, les entreprises et collectivités pourront rencontrer Borel et Faral, mais aussi une société qui sera passée par le premier pour s’équiper en véhicules légers GNV/bioGNV. Seront exposés lors de cette journée des voitures et utilitaires BioGNV adaptés ou d’origine. La SEM du SDE22 devrait prochainement envoyer les invitations avec un programme plus avancé.
 
Gaz Mobilité et moi-même remercions vivement Vivien Lazuech et Sylvain Marion pour leur disponibilité et le temps pris à répondre à nos questions.
 


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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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2 Commentaires

  1. AlberiPublié le 21/03/2024 à 17:24

    Article-interview intéressant, qui montre la carence en terme de véhicule neuf 1ère monte en GNV.
    Heureusement Borel est là pour les véhicules neufs 2nde monte.
    Energies 22 : « Nous avons regardé le rétrofit pour un de nos Kangoo diesel. Faral sait le faire, mais ce n’est pas encore homologué.". Et là, il est urgent que le rétrofit soit homologué...

  2. CitroenPublié le 25/03/2024 à 22:20

    Bonjour
    Tres interessant mais encore faudrait il que nos "elites"europennes renoncent au monopole vehicules
    Electriques et que le departement de la Vendee remette la gratuite de la carte grise.

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