Règlement CO2 : Le Parlement vote la réduction des émissions de CO2 des véhicules lourds

Règlement CO2 : Le Parlement vote la réduction des émissions de CO2 des véhicules lourds
Crédit photo : Unplah
Ce mercredi 10 avril, les eurodéputés ont adopté de nouvelles mesures visant à renforcer les objectifs de réduction des émissions de CO2 des nouveaux véhicules lourds.

Approuvé par les députés européens avec 341 voix pour, 268 contre et 14 abstentions, le texte valide les objectifs de réduction de CO2 sur lesquels s'étaient déjà accordés le Conseil et le Parlement en début d’année.

Les émissions de CO2 des gros camions (y compris les véhicules à usage professionnel, comme les camions poubelles, les bennes ou les bétonnières) et les bus devront ainsi être réduites de 45 % pour la période 2030-2034, de 65 % pour 2035-2039 et de 90 % à partir de 2040. Applicables aux camions et autocars de plus de 7,5 tonnes, ces derniers s’ajoutent à celui de 15 % déjà prévu pour 2025 dans le règlement actuel.

Concernant les bus urbains, les objectifs sont plus ambitieux avec un objectif de réduction de 90 % d'ici à 2030 avant un passage à du zéro émission dès 2035.

L’ensemble des objectifs restent fixés sur les émissions à l’échappement, ce qui revient à pousser deux grandes technologies : l’électrique à batteries et l’hydrogène.

Une révision attendue d’ici au 31 décembre 2027

Si la version actuelle du texte n’est clairement pas en faveur des biocarburants, la clause de revoyure, imposée à la Commission d’ici au 31 décembre 2027 pour évaluer l’impact des objectifs fixés, se veut beaucoup plus ouverte au mix-énergétique.

Outre une analyse des véhicules et infrastructures déployés, le rapport de la Commission devra notamment analyser le rôle du « Carbon Correction Factor » dans les méthodes de calculs, l’intégration des véhicules neutres en CO2, mais aussi l’introduction d’une méthodologie basée sur l’ACV, un calcul des émissions CO2 du puits à la roue.

S’y ajoute une prise en compte des investissements engagés par les pouvoirs publics dans le domaine des bus fonctionnant au biométhane qui pourrait permettre d’apporter une « exemption temporaire » aux collectivités déjà engagées dans la technologie.  Le Conseil doit encore approuver formellement l'accord avant qu'il puisse entrer en vigueur.



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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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1 Commentaire

  1. ChristophePublié le 12/04/2024 à 08:42

    Encore une "belle" position dogmatique de l’Europe qui ne veut pas intégrer qu’il est préférable de décarboner par le type de moyen utilisé que décarboner le moyen.
    Il est préférable de marcher que de prendre sa voiture, comme il est préférable de prendre le bus / car que sa voiture (même si le car est diesel et la voiture électrique).
    Dans mon département une entreprise en charge de la DSP car régionaux vient de rentrer un car électrique. Il a été communiqué que ce car serait testé sur la ligne la plus fréquentée et avec la plus forte desserte. Prenant cette ligne régulièrement à différents horaires j’ai été surpris de ne pas le voir. Je me suis renseigné un peu. Il est capable de faire au mieux 2 allers et retours sur cette ligne sans recharger quand les bus gaz actuels (biogaz par certificats) peuvent faire jusqu’à 3 allers et retours dans la journée en les enchaînant avec moins d’1 h de battement. Donc il faut plus d’un bus électrique pour remplacer un bus gaz.
    Autre problématique, les batteries étant dans la soute, celle-ci est réduite cantonnant son usage à du scolaire ou du navettage mais excluant les lundi et vendredi pour les internes.
    Quand on sait que les cars gaz amènent déjà des contraintes (autonomie entre 500 et 700 km) par rapport au diesel en terme d’autonomie mais aussi de temps de trajet (le couple moins important et plus haut perché fait perdre du temps dans les côtes).
    Pourtant autour de Bordeaux on voit bien que des lignes de cars express rencontrent leur public, et donc permettent de réduire l’utilisation de la voiture, quand il y a suffisamment de liaisons et que c’est aussi rapide de porte à porte que la voiture.
    Sur notre fameuse liaison, il y a pourtant 12 liaisons par jour et par sens, mais le temps de trajet étant plus long qu’en voiture, les cars transportent essentiellement des captifs à commencer par des scolaires.

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