Témoignage : GT Solutions, le transporteur qui croit au GNV

Témoignage : GT Solutions, le transporteur qui croit au GNV
Depuis 75 ans, l’entreprise familiale bordelaise offre des prestations de location de véhicules industriels avec conducteurs. Aujourd’hui, ses services se sont diversifiés pour proposer également la distribution et l’affrètement. Mais surtout, GT Solutions est l’une des pionnières en matière de mobilité au gaz naturel. Depuis 2008, une partie des poids lourds roule au GNC. Directeur technique et achats, Romuald Chemin revient avec nous sur cette expérience réussie.

Combien de véhicules GNV possède la flotte GT Solutions ?

Romuald Chemin : Nous sommes tout juste en train d’atteindre les 100 véhicules au gaz naturel comprimé (GNC). Les premiers sont entrés dans la flotte en 2008 : à cette époque, nous avions commandé 12 camions. Aujourd’hui, 6 % de nos moteurs roulent au gaz naturel.

Qu’est-ce qui a motivé ce changement de carburant ?

R.C. : En 2007, nous avons fait partie des 8 premières entreprises à co-construire la charte d’engagement volontaire de réduction de CO2 pour les transporteurs routiers, avec le ministère des Transports. Nous avons mené des discussions autour des différentes alternatives au diesel et, pour nous, le gaz naturel est la seule alternative industrielle maîtrisée sur l’ensemble de la chaîne de valeurs. Avec le GNV, on sait où on va en termes de TCO. C’est une solution qui nous convient.

Quels types de véhicules GNV roulent sous les couleurs de GT Solutions ?

R.C. : Au départ, nous n’avions que des porteurs frigorifiques 26 tonnes. Aujourd’hui, quasiment toute notre gamme de véhicules est disponible en version gaz : du 3,5 t au 32 t, des tracteurs aux porteurs, camions réfrigérés, plateaux grue, fourgons, porte-caisse mobile… L’offre est telle qu’on est en capacité de configurer presque tous les véhicules. Nous avons choisi la technologie GNC pour faciliter l’approvisionnement.


Êtes-vous satisfaits des performances des véhicules GNV ?

R.C. : Oui, tout est maîtrisé, de l’achat jusqu’à la maintenance. Le taux de panne est le même que les véhicules diesel et les conducteurs sont très satisfaits de conduire un véhicule propre et silencieux. Cela contribue à verdir leur image, celle de nos clients, et donc la nôtre. 

Rencontrez-vous des difficultés d’approvisionnement dans certains territoires ?

R.C. : Certaines régions ne sont pas encore très bien équipées. C’est le cas notamment de la Bretagne ou de la zone de Valenciennes. Lorsqu’on définit un contrat avec un client, on réfléchit à la possibilité de leur proposer le transport GNV en fonction de la durée des trajets et de la présence ou non de stations. Depuis 2008, le maillage s’est considérablement amélioré, aujourd’hui on arrive globalement à avoir du GNV partout, même si dans certains stations les temps d’attente peuvent être longs.

Comment pourrait-on généraliser l’adoption du GNV dans toute la profession ?

R.C. : Je crois que l’un des principaux freins est le manque de visibilité dans le temps. L’écart de prix entre le diesel et le GNV est très fluctuant, sur six mois ou un an on observe de grosses variations. La stabilité des différentes mesures comme la TICPE et le suramortissement aident à atténuer le surcoût des véhicules, mais le prix de la molécule reste trop variable. Je pense toutefois que l’élargissement des ZFE et la prise de conscience environnementale vont lever les réticences. En ce moment, on a une vraie opportunité d’avancer, il faut mettre les bouchées doubles car on n’a pas encore d’autre alternative suffisamment mature au diesel. Et il y a de plus en plus d’offre de bioGNC, qui a un bilan carbone vraiment très intéressant.

Quels-sont les projets de GT Solutions en matière de carburants alternatifs ?

R.C. : Pour chaque nouveau contrat, nous proposons au client un cahier des charges avec une offre GNV, pour lui montrer l’intérêt de cette technologie. Nous avons décidé d’avoir quelques véhicules d’avance, notamment des tracteurs GNV, et nous avons reconditionné un porteur grue pour les présenter aux clients. Ils pourront ainsi les tester en conditions d’exploitation et se rendre compte par eux-mêmes de l’efficacité du gaz naturel. En parallèle, nous continuons de nous intéresser aux autres énergies, car on ne sait pas si le GNV est un carburant de transition ou s’il va perdurer dans le temps. On regarde l’électrique, l’hydrogène etc. Je pense que l’avenir est à un mix énergétique, mais pour le moment, le bioGNV n’a pas à rougir de ses performances. 

Partager cette page

A lire également

Ajouter un commentaire