Bus et autocars : Verbus mise sur le gaz pour décarboner sa flotte
Spécialisé dans le transport de voyageurs, le groupe Verbus a fait beaucoup de route depuis sa création en 1983. Acteur solide et innovant des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, l’entreprise a choisi de faire rouler une partie de ses autobus au biogaz en 2020. Un choix que son PDG Clément Verdié ne regrette absolument pas, mais dont les projets sont malheureusement gelés à moyen terme en raison de la volatilité des prix. Il nous raconte les raisons de cette décision, et renouvelle sa foi en les carburants alternatifs.
Pouvez-vous nous présenter l'activité de Verbus ?
Clément Verdié : Verbus est spécialisé dans le transport de voyageurs, couvrant les domaines interurbain, urbain, le transport occasionnel et le grand tourisme. Nous opérons principalement dans les régions de Montpellier à Bordeaux, avec un parc de 650 véhicules.
Qu'est-ce qui a suscité l'intérêt de Verbus pour les véhicules roulant au GNV ?
C.V. : Nous avons commencé à nous intéresser au GNV en 2020, dans le cadre de nos lignes régulières interurbaines. Ces lignes effectuent des trajets quotidiens dans des zones locales où nous avons construit des stations GNV pour le ravitaillement. Le GNV présente un impact environnemental nettement inférieur par rapport au gazole. Nous agissons en tant que force de proposition pour nos clients, c’est pourquoi nous avons souhaité les sensibiliser à l'importance des technologies permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour certains d’entre eux, la demande d’un verdissement du transport était déjà présente. Le GNV s'est avéré être une solution tout à fait pertinente pour répondre à ces exigences croissantes même si, comme j’aime à le rappeler, les transports en commun permettent par définition de réduire les GES, puisqu’ils évitent l’utilisation de la voiture individuelle. En 2022, nous avons également intégré des véhicules urbains fonctionnant au GNV sur nos sites propres.
Quelle est la proportion de véhicules GNV dans la flotte Verbus ?
C.V. : Actuellement, notre flotte comprend 26 véhicules GNV, ce qui représente environ 4 % de l'ensemble. 13 véhicules interurbains roulent au gaz naturel (des Scania Interlink et des Iveco Crossway), et 13 autobus MAN Lion’s City assurent la desserte urbaine avec une hybridation légère, ce qui permet de réduire encore davantage les émissions polluantes.
Êtes-vous satisfaits des performances de ces véhicules ?
C.V. : Oui, nous sommes pleinement satisfaits des performances de ces véhicules. Les technologies utilisées sont maîtrisées et leur fiabilité est comparable à celle des véhicules fonctionnant au gazole, du moins pour les modèles que nous avons sélectionnés. Nous croyons en un mix énergétique pour remplacer le gazole, et le GNV est une solution très pertinente pour les lignes à fort kilométrage.
Comment se déroule l'approvisionnement en GNV ?
C.V. : Environ 90 % de notre approvisionnement est effectué en interne. Nous disposons d'une station à Belin-Béliet (Gironde), et une autre est en cours de construction à Colomiers (Haute-Garonne). Cela faisait partie de notre stratégie dès le départ afin de réduire les coûts d'approvisionnement, car cette étape occupe les chauffeurs pendant une durée considérable. En effectuant notre approvisionnement en interne, nous réalisons des économies significatives.
Verbus a conclu des contrats avec les distributeurs pour acheter un pourcentage de bioGNV dans le volume de carburant utilisé, généralement entre 10 et 30 %. Tous les distributeurs ne sont pas en mesure de fournir exclusivement du bioGNV, donc nous devons faire un compromis entre sa disponibilité et son coût légèrement plus élevé. Notre objectif reste d'augmenter progressivement la part du bioGNV au fil des années.
La stratégie de Verbus visant à décarboner sa flotte a-t-elle évolué face à l'augmentation des prix du gaz ?
C.V. : Oui, inévitablement, nous avons ralenti nos investissements dans les véhicules fonctionnant au gaz en raison de l'augmentation des prix. Jusqu'en 2021, le GNV était presque aussi compétitif que le gazole, mais la situation a considérablement changé. Les nouveaux tarifs remettent en question le modèle économique. Les contrats que nous avons déjà signés sont devenus déficitaires, et nous nous demandons quelle sera la position de nos clients à l’avenir. Les autorités organisatrices continueront-elles à financer cette technologie ? Nous croyons fermement en son potentiel sur le plan environnemental, mais son avenir dépendra des politiques publiques.
Les décideurs doivent approfondir leurs connaissances sur le sujet, consulter des experts et croiser les sources d'information plutôt que de pousser l’électrique ou l’hydrogène à tout prix. Ayant participé à plusieurs groupes de travail sur les énergies nouvelles, j'ai l'impression que certains paramètres sont négligés dans la réflexion. On se concentre trop sur les émissions de CO2 liées à la consommation du carburant, sans prendre en compte celles qui sont liées à la fabrication, à la fin de vie, à l'extraction des matériaux ou au type d'électricité utilisé. Sur l'ensemble du cycle de vie, les véhicules électriques ne sont pas aussi vertueux qu'on pourrait le croire. Un mix énergétique semble être une meilleure solution.
Quels autres carburants alternatifs utilisez-vous chez Verbus ?
C.V. : Nous avons exploré l'électrique et les biocarburants. L'électrique convient très bien aux véhicules de petite taille (jusqu'à 10-15 places) et à une utilisation spécifique nécessitant une faible autonomie. Cependant, le coût est un facteur clé. Les véhicules électriques sont beaucoup plus chers à l'achat et les prix de l'électricité ont explosé au cours de l'année écoulée, ce qui les rend moins compétitifs par rapport au gazole. Nous sommes confrontés aux mêmes défis liés à la volatilité des prix de l'énergie. Les grands donneurs d'ordre doivent s'engager pour que l'électrique et le gaz deviennent viables pour des opérateurs comme nous.
En ce qui concerne les biocarburants, nous avons des avis mitigés sur leur impact environnemental. Certains sont plus performants que d'autres, et certains biocarburants bénéficient d'une publicité excessive. Je crois en cette solution, car elle peut apporter des réponses rapides et efficaces, mais il est nécessaire de développer des outils de mesure et de comparaison pertinents. Nous avons investi dans le XTL, qui semble comparable au GNV/bioGNV selon les études que nous avons réalisées. Cependant, la question du coût à moyen et long terme se pose également, ce qui est le cas pour toutes les énergies alternatives.
Quels sont les projets de Verbus en matière de GNV ?
C.V. : Actuellement, nous n'avons aucun projet en cours dans ces domaines. Nous croyons au potentiel du gaz naturel, et surtout du bioGNV, pour décarboner nos activités, mais nous avons dû mettre nos initiatives en attente, en espérant pouvoir y revenir si les conditions économiques le permettent.
Pouvez-vous nous présenter l'activité de Verbus ?
Clément Verdié : Verbus est spécialisé dans le transport de voyageurs, couvrant les domaines interurbain, urbain, le transport occasionnel et le grand tourisme. Nous opérons principalement dans les régions de Montpellier à Bordeaux, avec un parc de 650 véhicules.
Qu'est-ce qui a suscité l'intérêt de Verbus pour les véhicules roulant au GNV ?
C.V. : Nous avons commencé à nous intéresser au GNV en 2020, dans le cadre de nos lignes régulières interurbaines. Ces lignes effectuent des trajets quotidiens dans des zones locales où nous avons construit des stations GNV pour le ravitaillement. Le GNV présente un impact environnemental nettement inférieur par rapport au gazole. Nous agissons en tant que force de proposition pour nos clients, c’est pourquoi nous avons souhaité les sensibiliser à l'importance des technologies permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour certains d’entre eux, la demande d’un verdissement du transport était déjà présente. Le GNV s'est avéré être une solution tout à fait pertinente pour répondre à ces exigences croissantes même si, comme j’aime à le rappeler, les transports en commun permettent par définition de réduire les GES, puisqu’ils évitent l’utilisation de la voiture individuelle. En 2022, nous avons également intégré des véhicules urbains fonctionnant au GNV sur nos sites propres.
Quelle est la proportion de véhicules GNV dans la flotte Verbus ?
C.V. : Actuellement, notre flotte comprend 26 véhicules GNV, ce qui représente environ 4 % de l'ensemble. 13 véhicules interurbains roulent au gaz naturel (des Scania Interlink et des Iveco Crossway), et 13 autobus MAN Lion’s City assurent la desserte urbaine avec une hybridation légère, ce qui permet de réduire encore davantage les émissions polluantes.
Êtes-vous satisfaits des performances de ces véhicules ?
C.V. : Oui, nous sommes pleinement satisfaits des performances de ces véhicules. Les technologies utilisées sont maîtrisées et leur fiabilité est comparable à celle des véhicules fonctionnant au gazole, du moins pour les modèles que nous avons sélectionnés. Nous croyons en un mix énergétique pour remplacer le gazole, et le GNV est une solution très pertinente pour les lignes à fort kilométrage.
Comment se déroule l'approvisionnement en GNV ?
C.V. : Environ 90 % de notre approvisionnement est effectué en interne. Nous disposons d'une station à Belin-Béliet (Gironde), et une autre est en cours de construction à Colomiers (Haute-Garonne). Cela faisait partie de notre stratégie dès le départ afin de réduire les coûts d'approvisionnement, car cette étape occupe les chauffeurs pendant une durée considérable. En effectuant notre approvisionnement en interne, nous réalisons des économies significatives.
Verbus a conclu des contrats avec les distributeurs pour acheter un pourcentage de bioGNV dans le volume de carburant utilisé, généralement entre 10 et 30 %. Tous les distributeurs ne sont pas en mesure de fournir exclusivement du bioGNV, donc nous devons faire un compromis entre sa disponibilité et son coût légèrement plus élevé. Notre objectif reste d'augmenter progressivement la part du bioGNV au fil des années.
La stratégie de Verbus visant à décarboner sa flotte a-t-elle évolué face à l'augmentation des prix du gaz ?
C.V. : Oui, inévitablement, nous avons ralenti nos investissements dans les véhicules fonctionnant au gaz en raison de l'augmentation des prix. Jusqu'en 2021, le GNV était presque aussi compétitif que le gazole, mais la situation a considérablement changé. Les nouveaux tarifs remettent en question le modèle économique. Les contrats que nous avons déjà signés sont devenus déficitaires, et nous nous demandons quelle sera la position de nos clients à l’avenir. Les autorités organisatrices continueront-elles à financer cette technologie ? Nous croyons fermement en son potentiel sur le plan environnemental, mais son avenir dépendra des politiques publiques.
Les décideurs doivent approfondir leurs connaissances sur le sujet, consulter des experts et croiser les sources d'information plutôt que de pousser l’électrique ou l’hydrogène à tout prix. Ayant participé à plusieurs groupes de travail sur les énergies nouvelles, j'ai l'impression que certains paramètres sont négligés dans la réflexion. On se concentre trop sur les émissions de CO2 liées à la consommation du carburant, sans prendre en compte celles qui sont liées à la fabrication, à la fin de vie, à l'extraction des matériaux ou au type d'électricité utilisé. Sur l'ensemble du cycle de vie, les véhicules électriques ne sont pas aussi vertueux qu'on pourrait le croire. Un mix énergétique semble être une meilleure solution.
Quels autres carburants alternatifs utilisez-vous chez Verbus ?
C.V. : Nous avons exploré l'électrique et les biocarburants. L'électrique convient très bien aux véhicules de petite taille (jusqu'à 10-15 places) et à une utilisation spécifique nécessitant une faible autonomie. Cependant, le coût est un facteur clé. Les véhicules électriques sont beaucoup plus chers à l'achat et les prix de l'électricité ont explosé au cours de l'année écoulée, ce qui les rend moins compétitifs par rapport au gazole. Nous sommes confrontés aux mêmes défis liés à la volatilité des prix de l'énergie. Les grands donneurs d'ordre doivent s'engager pour que l'électrique et le gaz deviennent viables pour des opérateurs comme nous.
En ce qui concerne les biocarburants, nous avons des avis mitigés sur leur impact environnemental. Certains sont plus performants que d'autres, et certains biocarburants bénéficient d'une publicité excessive. Je crois en cette solution, car elle peut apporter des réponses rapides et efficaces, mais il est nécessaire de développer des outils de mesure et de comparaison pertinents. Nous avons investi dans le XTL, qui semble comparable au GNV/bioGNV selon les études que nous avons réalisées. Cependant, la question du coût à moyen et long terme se pose également, ce qui est le cas pour toutes les énergies alternatives.
Quels sont les projets de Verbus en matière de GNV ?
C.V. : Actuellement, nous n'avons aucun projet en cours dans ces domaines. Nous croyons au potentiel du gaz naturel, et surtout du bioGNV, pour décarboner nos activités, mais nous avons dû mettre nos initiatives en attente, en espérant pouvoir y revenir si les conditions économiques le permettent.
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