Fusion Fiat-Renault : Pourquoi pas le développement d'une gamme GNV ?

Fusion Fiat-Renault : Pourquoi pas le développement d'une gamme GNV ?
L’évocation d’une éventuelle fusion des groupes FCA (Fiat Chrysler Automobile) et Renault semble automatiquement mettre en avant le développement d’une gamme électrique au catalogue Fiat. Et pourquoi pas des voitures GNV chez Renault ?
 

L’Europe n’oublie pas le GNV

Si les instances européennes n’oublient pas le GNV, et surtout sa déclinaison en bioGNV via la valorisation des déchets dans une spirale vertueuse de l’économie circulaire et locale, du côté de la presse, du public, et de nombreux constructeurs, la mobilité au gaz semble ignorée. Quand elle n’est pas tout simplement taxée d’être assimilable, de façon immuable et définitive, aux solutions employant l’essence ou le gazole. De plus en plus d’acteurs supportant en France les programmes de méthanisation se font entendre pour déplorer l’absence de constructeurs français dans la boucle, aussi bien pour les poids lourds que pour les véhicules légers - utilitaires et voitures particulières.
 

Renault = électrique / Dacia = GPL

Dans les grandes lignes, Renault pousse ses pions sur le plateau de la mobilité durable principalement avec ses véhicules électriques. Avant que l’alliance avec Nissan ait du plomb dans l’aile, l’entente pour le développement de gammes branchées parallèles était de mise. Un peu comme dans un couple où les points communs seraient finalement trop nombreux et invalidant pour un développement véritablement serein et épanouissant.
 
L’arrivée de Mitsubishi ouvrait à peine plus l’horizon, juste un peu à la marge, avec le genre hybride rechargeable. Le gaz, le groupe Renault connaît quand même, mais pas forcément sous ses meilleurs atours. Principalement via sa filiale Dacia, le Losange s’est un peu coincé sur le GPL dont la réelle déclinaison vers du bioGPL est possible, mais pas encore validée au niveau européen, et bien loin de l’être a priori.
 

Fiat = GNV

En Italie, le GNV n’a jamais cessé d’être désirable et utilisé. Pour l’anecdote, on doit même à cette situation la durabilité, sur plus de 70 ans, de la seule station française (Denis-Farge à Saint-Girons dans l’Ariège) à avoir distribué sans discontinuer du GNV.
 
Avant le 1er septembre 2018, Fiat proposait 5 modèles fonctionnant au gaz naturel : 500L, Doblo, Fiorino, Punto et Panda. L’arrivée de la norme Euro 6c, a réduit le catalogue GNV de la Fabbrica Italiana Automobili Torino à la seule petite citadine sur le segment VP.
 

Vilain petit canard ?

Pour autant, il ne faudrait pas réduire Fiat à la place de vilain petit canard de l’industrie automobile. Certes le constructeur italien, en retard sur l’impact CO2 de sa gamme, a dû acheter très cher des quotas électriques à Tesla. Et la fusion avec Renault devrait gommer la situation. Mais il ne faudrait pas réduire l’aspect désirable de l’affaire, pour Renault, à la seule ouverture de l’éventuel futur grand groupe aux marchés américains, et en particulier sud-américains, des pickups et autres 4x4.
 
L’avenir de l’automobile ne se joue sur le long terme qu’avec les énergies alternatives. Et là, Fiat possède aussi une véritable expérience qui devrait séduire Renault… à condition que le Losange ne se place pas dans l’habituelle attitude de monologue qui le caractérise. Ce que Fiat peut amener à la politique de développement du groupe élargi vers la mobilité durable, c’est une filière complémentaire, un véritable élargissement des possibles et des savoir-faire.
 

Panda électrique vs Twingo GNV

A l’origine, Renault et Fiat sont des marques populaires de voitures. Les petits gabarits n’ont pas que l’avantage de s’approprier des places interdites aux grosses berlines ou SUV et de s’extraire plus facilement d’un embouteillage. Moins lourdes, elles ont besoin de moins d’énergie. Et elles sont surtout les modèles susceptibles de fidéliser une clientèle.
 
Aujourd’hui, c’est le groupe Volkswagen qui, à travers plusieurs de ses marques, tire son épingle du jeu de la mobilité au gaz naturel en Europe concernant les voitures particulières. En cas de fusion avec FCA, Renault pourrait disposer d’un atout majeur pour rivaliser avec l’allemand sur ce terrain, alors que ce dernier cherche à chahuter le losange sur celui de la mobilité électrique avec son ambitieux programme branché. A Renault de saisir l’occasion, alors que Nissan se place en mariée capricieuse.

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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1 Commentaire

  1. AlainPublié le 30/05/2019 à 18:51

    Le rachat d’Opel par PSA a enterré les modèles GNV à savoir Combo, Zafira, Astra et Crossland X (qui est mort avant même d’arrivé sur le marché)! Bref Dacia test le GNV sur sa Sandero mais il faut bien avouer que vu l’autonomie des nouveaux modèles monovalent si le GNV n’obtient pas le même soutien que l’électrique son émergence pour les VL restera faible voir inexistante! Fiat ayant abandonné tous ses modèles GNV rien n’encourage Renault à reprendre cette technologie pour ses voitures! Au passage vu la fiabilité chez FCA, Renault a du pain sur la planche pour redresser la barre!

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