De la gestion des déchets à la mobilité durable, le Sydeme s'engage pour le GNV

Le Syndicat des Déchets Ménagers de Moselle-Est (Sydeme) s’efforce depuis plus de 13 ans d’intégrer la durabilité à chaque étape de sa chaîne de valeur. Très tôt, le GNV s’est imposé comme une évidence pour décarboner le transport des déchets ménagers. Derrière cet engagement, on retrouve Valérie Gangloff, Responsable des pôles Transport, Flotte automobile et Maintenance du Sydeme, qui nous raconte leur expérience du GNV et les projets futurs de cette transition énergétique réussie.
Nous avons même complètement renouvelé notre flotte dix ans plus tard. Certes, les débuts ont été complexes : ces véhicules étaient très innovants à l’époque et nous avons essuyé quelques plâtres, en collaboration avec IVECO. Mais aujourd’hui, les performances se sont considérablement améliorées, et nos chauffeurs sont satisfaits.

Par ailleurs, des aides financières pour l’acquisition de véhicules GNV seraient un levier important pour soutenir les petites collectivités et les entreprises. Et bien sûr, une meilleure communication sur les avantages du gaz naturel serait bienvenue, car cette énergie offre d’excellents résultats, mais reste trop méconnue.
Quelle est la mission du Sydeme et dans quelle zone géographique intervenez-vous ?
Valérie Gangloff : Le Sydeme assure le transport, le traitement, le tri et la valorisation des déchets ménagers. Cette mission s'inscrit dans une démarche globale de préservation de l'environnement, de la collecte des déchets – en collaboration avec nos collectivités adhérentes - jusqu'à leur transformation, en veillant à limiter au maximum l'empreinte écologique de chaque étape Nous couvrons dix intercommunalités, qui représentent 364 000 habitants en Moselle-Est et en Alsace Bossue.Quand et pourquoi le Sydeme a-t-il décidé de décarboner sa flotte de véhicules ?
V.G. : Les engagements du Sydeme sont très forts, c’est pourquoi il était important de réduire les émissions de gaz à effet de serre en alignant nos pratiques de transport avec nos objectifs de valorisation durable des déchets. On a donc cherché une alternative au gazole. En 2011, nous avons lancé une réflexion sur les énergies décarbonées et avons comparé les marchés. Nos premiers camions GNV ont été livrés en 2012, aussi bien des poids lourds que des utilitaires.Nous avons même complètement renouvelé notre flotte dix ans plus tard. Certes, les débuts ont été complexes : ces véhicules étaient très innovants à l’époque et nous avons essuyé quelques plâtres, en collaboration avec IVECO. Mais aujourd’hui, les performances se sont considérablement améliorées, et nos chauffeurs sont satisfaits.
Quelle est la part du GNV dans le mix énergétique de votre flotte ? Utilisez-vous d’autres énergies décarbonées ?
V.G. : Toute notre flotte de poids lourds fonctionne au GNV, ainsi qu’une grande partie de nos utilitaires, soit au moins 80 % de l’ensemble. Nous ne retirons pas prématurément nos anciens véhicules, mais tout renouvellement se fait au gaz depuis plus de 12 ans. À un moment, nous avions testé un véhicule à hydrogène, mais la solution ne s’est pas révélée pertinente. Quant aux véhicules légers du Sydeme, ils incluent quelques hybrides essence.Pourquoi avoir choisi le GNV plutôt que d’autres énergies comme l’électrique ou l’hydrogène ?
V.G. : En 2011, nous n’avions pas beaucoup d’alternatives pour les poids lourds ! L’électrique ne faisait pas encore parler de lui. Mais surtout, le Sydeme produit du biogaz par méthanisation des biodéchets, et bien que celui-ci soit injecté dans le réseau, il est logique pour nous de l’utiliser. Nous avons toujours promu une approche d’économie circulaire : nous valorisons nos propres ressources de manière écoresponsable, tout en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles.Comment se passe l’approvisionnement de votre flotte en GNV ?
V.G. : Nos trajets étant principalement régionaux, nous pouvons nous appuyer sur des stations locales. Jusqu’à l’année dernière, nous avions une station d’avitaillement au siège du Sydeme, mais celle-ci va bientôt être démantelée. Nous nous approvisionnons donc principalement à la station de Sarreguemines. Il y a de plus en plus d’infrastructures sur nos itinéraires, ce qui facilite l’avitaillement par rapport aux débuts, où les options étaient très limitées. Mais bien sûr, nous devons toujours organiser les itinéraires des tournées en fonction de l’emplacement des stations.
Êtes-vous satisfaite des performances des véhicules GNV ?
V.G. : Après des débuts marqués par des problèmes techniques et des limitations de puissance, la situation s’est nettement améliorée. La flotte récente de poids lourds, acquise il y a deux ans, fonctionne très bien. Les chauffeurs sont satisfaits, et nous n’entendons plus de plaintes.Quels défis avez-vous rencontrés dans le développement et l’utilisation de votre flotte GNV ?
V.G. : Nous avons dû sensibiliser nos chauffeurs à une conduite différente, mais ils s’y sont rapidement adaptés. Il est vrai que les véhicules sont plus coûteux à l’achat, mais l’engagement environnemental du Sydeme et le fait que nous produisons du gaz localement rendaient ce choix évident. Cela s’inscrit dans la cohérence globale de notre mission.Vous avez fait don de vos anciens camions à des lycées techniques. Pourquoi cette initiative ?
V.G. : En effet, nous avons donné deux camions au lycée des métiers de Talange, un autre au lycée professionnel Henri Fertet à Gray (Haute-Saône), ainsi qu’au CFA automobile de Mâcon (Saône-et-Loire). Nous avons également donné un camion GNV aux pompiers de la région pour les former à la gestion du gaz en cas d’incendie. Sensibiliser et former les jeunes fait partie de nos engagements depuis toujours, c’est aussi pour ça qu’on intervient dans les écoles pour enseigner le tri des déchets aux enfants. Ces dons ne sont pas seulement un moyen de recycler nos anciens véhicules, mais aussi de transmettre aux jeunes générations les valeurs de durabilité et de préservation de l’environnement, au cœur de la raison d’être du Sydeme.
Selon vous, quelles devraient être les priorités des pouvoirs publics pour accompagner la transition énergétique des transports ?
V.G. : Le développement massif d’infrastructures pour les énergies décarbonées comme le GNV est essentiel. Aujourd’hui, il reste difficile de trouver du GNV dans les stations-service, alors que les bornes électriques se multiplient. Ça commence à évoluer, notamment grâce à des stations multi-énergies que l’on voit se construire dans les agglomérations voisines, mais je trouve que ça reste insuffisant.Par ailleurs, des aides financières pour l’acquisition de véhicules GNV seraient un levier important pour soutenir les petites collectivités et les entreprises. Et bien sûr, une meilleure communication sur les avantages du gaz naturel serait bienvenue, car cette énergie offre d’excellents résultats, mais reste trop méconnue.
Quels sont les projets futurs de Sydeme en matière de mobilité durable ?
V.G. : Nous continuons à développer notre flotte GNV et attendons trois nouveaux tracteurs au printemps pour le transport des grues qui vident les bornes d’apport volontaire. Pour aller encore plus loin, nous regardons les autres carburants, à commencer par le B10, qui semble intéressant. La volonté du Sydeme reste de protéger l’environnement en adoptant les solutions les plus propres possibles, tant pour nos installations que pour nos véhicules, donc nous sommes tournés vers l’avenir.Un média soutenu par ses partenaires
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