Iveco : « en poids-lourds de plus de 16 tonnes, 30 % de nos ventes sont au gaz »

Iveco : « en poids-lourds de plus de 16 tonnes, 30 % de nos ventes sont au gaz »
Directeur Général d’Iveco France, Thierry Kilidjean revient avec Gaz-Mobilité sur l’offre et les résultats de la marque dans le domaine du GNV.

Si le GNV revient sur le devant de la scène depuis quelques années, l’engagement d’Iveco ne date clairement pas d'hier. « Nos premiers véhicules ont été mis en service en 1996. C’e n’e t pas quelque chose que nous avons démarré il y a 5 ans car il fallait penser aux contraintes environnementales » se rappelle Thierry Kilidjean Directeur Général de la marque italienne pour la France. Une filière gaz qui a longtemps vécu de ses activités liées à l’autobus urbain et qui s'ouvre désormais de plus en plus vers le transport de marchandises.
 
« Sur le transport routier, le 1er tracteur GNC plus de 16 tonnes a été livré Mauffray en 2010. Depuis notre gamme a évolué. A l’époque on parlait de 300 chevaux de puissance. En 2016, nous sommes passés à 400 chevaux et en 2018 à 460. Aujourd’hui, le gaz est capable d’assurer les mêmes missions que le diesel, notamment grâce au GNL pour la longue distance » souligne le représentant de la marque.

Devenue la spécialité du constructeur, cette offre gaz séduit de plus en plus les professionnels. « Sur le segment des poids-lourds de plus de 16 tonnes, le gaz représente environ 30 % de nos ventes » chiffre notre interviewé. Sur les quelques 1200 poids-lourds de plus de 16 tonnes au gaz immatriculés en France en 2018, Iveco s’accapare 75 % du marché, devançant Scania (12 à 13 %).

De beaux résultats même si énormément de travail reste à faire. « Tous les clients qui devaient passer au gaz l’ont fait pour des contraintes imposées par leurs clients finaux. Pour ceux qui n’ont pas encore essayé ou qui n’ont pas d’obligation, il y a encore un argumentaire à faire pour convaincre. Quand on sait que 47000 poids-lourds de plus de 16 tonnes sont vendus chaque année, il y a du potentiel » souligne Thierry Kilidjean. Pour le représentant d’Iveco, le GNV pourrait représenter « au minimum » 10 % des ventes de poids-lourds d’ici 2023-2025, soit quatre fois plus qu’aujourd’hui.

Une démocratisation du gaz carburant qui passe aussi par la diversification de l’offre. « La concurrence est saine. A partir du moment où il n’y a pas qu’Iveco qui parle de gaz, cela crédibilise le discours » juge notre interlocuteur.

Des efforts pour réduire les coûts

Car le coût total de possession (TCO) est une question centrale pour les professionnels, Iveco consent à faire des efforts, notamment sur la partie distribution où la marque vient de lancer une nouvelle offre. Baptisée TCO Parity, celle-ci est tournée autour de l’Eurocargo NP et sur la partie GNC. Pourquoi ce modèle en particulier ? Tout simplement car pour amortir le surcout initial du gaz naturel, il faut rouler. Plus on roule, plus la solution s’avère rentable. Facile à résoudre dans le cadre de missions longue distance, l’équation s’avère plus délicate dans le milieu de la distribution où les camions roulent moins.


« L’effort que fait Iveco est important. On a réduit de façon considérables nos marges et travaillé sur tous les coûts interne pour faire une offre packagée permettant d’avoir un coût quasi identique au diesel » explique notre interviewé. La garantie de la chaine cinématique est ainsi portée à trois ans tandis que l’achat du véhicule s’accompagne de contrats de maintenance et réparation ultra performants permettant de réduire le TCO de près de 7 % selon le constructeur.  

Des leviers à activer pour lancer l’utilitaire

Si le GNV connait un succès croissant sur le segment des poids-lourds, sa progression est plus modérée sur la partie utilitaire. « Sur 18.000 Iveco Daily écoulés par an, on va faire 700 ou 800 exemplaires au gaz » chiffre Thierry Kilidjean. « En poids-lourds où il y a de vraies environnementales, les transporteurs ont l’habitude de faire évoluer leur gamme. L’utilitaire s’adresse à une clientèle plus diluée. Les monopossesseurs tels que les artisans sont moins sensibilisés à ces problématiques de normes. Tant qu’ils ne seront pas véritablement contraints, ils n’iront pas vraiment ‘switcher’ vers des véhicules au gaz » juge-t-il.

Une situation qui pourrait toutefois changer rapidement au cours des prochaines années. « On voit que cela s’accélère sur Paris avec Crit’Air mais aussi dans d’autres villes ou les restrictions de circulation se mettent en place » constate-t-il.  



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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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