Un premier bus hybride rechargeable GNV pour le réseau grenoblois

Un premier bus hybride rechargeable GNV pour le réseau grenoblois
Industrialisé par Safra à Albi, ce prototype électrique équipé d’un prolongateur d’autonomie au gaz naturel sera mis à l’essai à compter de novembre 2020 sur une ligne péri-urbaine du réseau grenoblois.
 
Associant Safra, Transdev, le SMTC et la SEMITAG, cette commande du premier bus électrique hybride gaz rechargeable français a été officialisée ce mardi 1er octobre à l’occasion des Rencontres Nationales du Transports Public à Nantes.
 

Jusqu’à 250 km par jour

Pour créer ce premier prototype, Safra s’est basé sur le Businova, un modèle qu’il commercialise depuis 2011 et qu’il décline déjà dans des versions électriques et hydrogène.
 
Techniquement, le prototype adopte une configuration hybride série dans laquelle seul le moteur électrique de 250 kW sert à animer les roues. En complément, un moteur GNV intervient en tant que prolongateur d’autonomie. Tournant à régime constant, il vient recharger le pack batteries de 162 kWh lorsque l’autonomie vient à faiblir. Un « range extender » qui s’alimente à partir de deux réservoirs dans lesquels est stocké du gaz naturel à 200 bars de pression. Placés sur le toit pour ne pas nuire à l’habitabilité, ces derniers totalisent 150 litres de capacité, soit 60 kilos.
 
Une technologie qui permet de s’affranchir des limites d’autonomie des bus électriques actuels. Avec son prolongateur d’autonomie capable de fonctionner au GNV ou au biogaz, le prototype de Safra peut rouler jusqu’à 250 kilomètres par jour.

Pour Christine CHARY, Directrice des Partenariats du groupe Transdev, la technologie s’avère surtout pertinente sur les lignes périurbaines où le coût du passage au tout électrique peut être compliqué en matière d’infrastructures mais aussi d’un point de vue opérationnel.


 

A partir de novembre 2020

Limité à une largeur de 2,35m, soit 20 centimètres de moins qu’un bus classique, le prototype de Safra sera expérimenté sur le réseau grenoblois à compter du mois de novembre 2020. Il sera affecté à la ligne 21 du réseau TAG. Longue de 8 kilomètres, celle-ci assure la liaison entre deux villes du sud-ouest grenoblois, Seyssins à Claix.
 
« Nous ferons le bilan en termes de performances mais aussi en termes d’usage et d’exploitation. L’objectif est de voir comment ce bus s’intègre dans le fonctionnement global du réseau » détaille Christine CHARY. « Nous ferons un premier en février et un second plus complet à l’été 2021 » poursuit-elle. Une expérimentation dont le suivi sera assuré par LEMON, le laboratoire d’expérimentation des mobilités de l’agglomération grenobloise fondé en 2014 à l’initiative du SMTC.  
 
Si l’expérimentation s’avère concluante, la SEMITAG envisage de commander 5 à 8 véhicules à SAFRA pour équiper une ligne entière de son réseau. Une façon de poursuivre son engagement en faveur du gaz naturel. Forte d’un parc de 229 véhicules, la SEMITAG compte déjà 53 % de bus fonctionnant au GNV et 25 % équipés d’une technologie hybride diesel-électrique.
 

Partager cette page
Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

A lire également

1 Commentaire

  1. ChristophePublié le 02/10/2019 à 15:23

    Dommage de passer à côté de la conception fort ingénieuse de ce bus.
    Comme sur un bus classique, on a un essieu avant et un essieu arrière.
    Mais l’ingéniosité a été de faire la partie arrière ("belvédère") accueillant les passagers en console (accessible par un escalier) pour dégager la place en dessous et pouvoir y installer une "remorque". De fait il y a un troisième essieu et le PTAC est augmenté d’environ 1 t.
    Cette remorque accueille les équipements propres aux différentes versions :
    - PHEV : batterie 132 kWh et moteur thermique,
    - électrique : batterie plus conséquente,
    - PAC H2 : batterie 132 kWh et PAC.
    De ce fait la charge utile n’est pas obérée soit plus de 65 passagers "réels" pas les "potentiels" de 50 kg de certains constructeurs de bus électriques.

    Ce bus, avec sa capacité en passagers conservée, est une vraie réponse à la pollution dans les villes.
    Un trajet en bus sera toujours moins polluant qu’un trajet en voiture, fusse-t-elle électrique.

Ajouter un commentaire