Châtellerault : la station bioGNV de Sorégies s'ouvre au public

Trois ans après sa mise en service, la station bioGNV de Sorégies s’ouvre à tout public. Retour sur un projet ambitieux qui permet à l'opérateur d'élargir son offre.

Acteur local de l’énergie historiquement implanté dans la Vienne, Sorégies vient de franchir une nouvelle étape avec sa station GNV de Châtellerault. Jusqu’ici réservée aux clients sous contrat, l’installation s’ouvre désormais au grand public.

Verdir la mobilité lourde

À l’origine du projet, une ambition forte du groupe d’accompagner la transition énergétique du secteur des transports. « Tout est parti d'une volonté de rechercher des solutions en matière de décarbonation de la mobilité, notamment pour le transport lourd », explique Philippe Jallais, Responsable de l’initiation des projets chez Sorégies.

Une étude est alors menée avec l’Aftral et GRDF pour identifier les zones pertinentes pour l’implantation d’une première station. Deux territoires sont évalués, mais Châtellerault se distingue rapidement, grâce à un fort soutien du territoire. « Il y a eu des prises de contact avec la ville de Châtellerault et l'agglomération qui ont confirmé leur appétence pour ce type de solution pour les transports en commun et les bennes à ordures ménagères », se souvient notre interlocuteur. À l’époque, Sorégies s’est aussi rapprochée des transporteurs locaux pour obtenir des lettres d’intention.

Une construction rapide

Ce n’est qu’une fois le potentiel économique validé que Sorégies engage la construction de la station, avec le soutien financier de la Région Nouvelle-Aquitaine.

Le chantier avance vite : six mois de travaux entre terrassement et mise en service. Le contexte géopolitique mondial avec la guerre en Ukraine qui éclate début 2022 et la flambée du prix des énergies à l’été 2022, soit seulement quelques semaines avant l’ouverture, inquiètent alors, mais Sorégies, qui avait déjà sourcé les volumes convenus pour ces clients, garantit des prix satisfaisants.

Une clientèle professionnelle fidèle

Avec une clientèle locale, Sorégies a pu compter sur une flotte d’une vingtaine de véhicules pour faire fonctionner en continu sa station. Elle a profité de ces trois premières années de fonctionnement pour garantir un haut niveau de disponibilité.

Après quelques aléas côté clients, liés à des délais de livraison de véhicules neufs, le bilan est globalement positif. « La trajectoire que l'on suit en matière de volumes d'avitaillement est complètement en phase avec ce qu'on avait imaginé, mais avec du décalage », résume Philippe Jallais.

Une ouverture publique très attendue

Désormais, les conditions sont réunies pour ouvrir la station à tout public, avec un signal prix toujours intéressant.

Pour Sorégies, il s’agit maintenant de faire croître les volumes d’avitaillement. « On a été plutôt modestes dans nos prévisions vis-à-vis de cette ouverture », admet Philippe Jallais. « Outre des attentes de particuliers, on a eu des contacts avec des transporteurs internationaux qui se sont déclarés être intéressés notamment pour de la réassurance sur leurs trajets réguliers ». Des hausses de volume de 5 % pour 2026 et de 10 % pour 2027 sont projetées.

La station sera accessible via badge ou carte bancaire. « Les prix grand public seront affichés sur un prix totem », résume Philippe Touron, Responsable du Service Commercial Gaz et Infrastructures de Services Energétiques.

De la charge lente à venir

Si Sorégies ne projette pas aujourd’hui de déployer d’autres stations bioGNV, le groupe prévoit de faire évoluer l’installation de Châtellerault.

« Il y a le projet d'intégrer de la charge lente puisque les locaux de Keolis sont juste derrière notre station », explique Philippe Touron. « C'est une opération portée par Grand Châtellerault qui devrait pouvoir se réaliser en 2026... L'idée, c'est de libérer de la capacité en journée sur la station et que la recharge des bus se fasse la nuit », complète-t-il.
   

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