Transport routier & GNV : GRDF et la FNTR expliquent leur partenariat

Transport routier & GNV : GRDF et la FNTR expliquent leur partenariat
Début novembre, GRDF et la Fédération Nationale des Transporteurs Routiers (FNTR) ont signé une convention visant à développer l’usage du gaz carburant (GNV) dans les transports routiers. Véronique Bel, Chef de projet Mobilité au sein de GRDF et Nicolas Paulissen, délégué général de la FNTR, reviennent pour nous sur les grandes lignes de ce partenariat.

« L’objectif principal de ce partenariat est d’établir un écosystème favorable à l’utilisation du GNV et du bioGNV dans le secteur du transport routier de marchandises. GRDF se positionnant en tant que facilitateur de cette démarche » résume Véronique Bel.

Une demande initiée par les transporteurs

« C’est à la demande de nos syndicats que nous avons décidé d’un partenariat avec GRDF. Il y avait un intérêt manifesté en région par les chefs d’entreprise et un besoin d’une coordination au niveau national » précise Nicolas Paulissen.

« Nous nous inscrivons dans le mix-énergétique. A chaque transport son énergie ! Le diesel restera un carburant extrêmement utilisé mais, aujourd’hui, nous pouvons aussi recourir à des énergies alternative et le GNV est  une solution pour la moyenne et longue distance ».

Sensibiliser et fédérer les acteurs

En lien avec les différentes entités locales, départementales et régionales et sous l’égide d’une coordination menée à l’échelle nationale, GRDF et la FNTR vont s’atteler à mettre en place des actions d’information à destination des transporteurs. Si des événements ont déjà été organisés dans certains territoires, notamment en Bourgogne et en Bretagne, il s’agit d’avoir un discours pédagogique à destination des professionnels et de partager les « bonnes pratiques » comme l’initiative GNVolontaire  en Rhône Alpes.

« De nombreux adhérents sont intéressés sur le terrain ! Ce partenariat avec GRDF permettra aux professionnels d’avoir toute l’information nécessaire pour les renseigner » souligne Nicolas Paulissen.

Pour GRDF,  il s’agit également de mieux appréhender les problématiques propres au milieu du transport routier. « Le monde des transporteurs est un monde que nous découvrons,  aussi, nous sommes dans une démarche d’écoute et de co-construction» explique Véronique Bel. « Notre collaboration avec la FNTR nous permettra d’adapter notre accompagnement à ce secteur porteur pour le GNV et ainsi de répondre aux besoins des transporteurs- utilisateurs.

Développer l’offre et les stations

Pour Nicolas Paulissen, « le manque de stations de publiques et l’offre encore limitée » représentent aujourd’hui les deux principaux obstacles à l’essor de la filière. « Il faut briser le cercle vicieux ! ».

Si les discussions avec les différents constructeurs sont en cours via l’AFGNV pour développer l’offre disponible, le déploiement des stations pourrait s’inspirer du succès de la démarche GNVolontaire en Rhône Alpes.

« Il s’agirait de dupliquer cette démarche en faisant correspondre demande et offre sur un territoire donné pour avoir suffisamment de véhicules et ainsi  faire émerger une station. Nous devons localiser et mutualiser les besoins » souligne Véronique Bel.

« Avec 15 à 20 camions, nous avons suffisamment de véhicules pour avoir l’équilibre économique de la station qui s’installe. Il doit absolument y avoir un réseau suffisants de stations GNV pour que les entreprises s’y intéressent » ajoute Nicolas Paulissen.

Favoriser les retours d’expérience

Si les retours d’expériences sont encore rares, la FNTR compte sur les résultats du projet rhônalpin Equilibre, attendus en 2016, pour donner une meilleure visibilité sur les bénéfices écologiques et économiques liés au gaz naturel.

« Le projet Equilibre permettra d’apporter un retour d’expérience des transporteurs sur les conditions d’utilisation du GNV. C’est un point important pour pouvoir assurer son développement au sein de la profession. Au-delà des avantages écologiques certains du GNV, il faut également un équilibre économique » explique Nicolas Paulissen.

Mobiliser les pouvoirs publics

« Acteurs du gaz et utilisateurs, c’est ensemble que nos messages auront le plus de poids. L’objectif est de mobiliser les pouvoirs publics et de porter les dispositifs incitatifs mais aussi d’assurer une visibilité sur la fiscalité du GNV et du bioGNV » souligne Véronique Bel.

« Nous devons travailler à trouver des fonds pour permettre aux expérimentations régionales de se développer. Si on souhaite soutenir les expériences de terrain, il faut aussi donner les moyens à ces expérimentations » ajoute Nicolas Paulissen.

Programme d’investissements d’avenir, fond de transition énergétique etc… plusieurs pistes sont déjà évoquées et devront être discutée avec les pouvoirs publics. Objectif : lever le frein du surcoût initial des camions GNV par rapport au diesel, aujourd’hui situé autour de 30.000 € pour les gros porteurs ou tracteurs routiers, pour encourager leur développement dans les flottes.

Côté fiscalité, GRDF et la FNTR militent pour une différenciation entre GNV et bio-GNV et appellent à plus de clarté pour débloquer les investissements des transporteurs. « Nos investissements se déroulent sur le moyen et le long terme,  la fiscalité est importante et nous  souhaitons avoir une visibilité sur plusieurs années » explique Nicolas Paulissen. « Nous avons également besoin d’aides à l’investissement. En ce sens, l’amendement passé à l’Assemblée Nationale est un signal tout à fait positif ».

«  Ce qui est important est de travailler à la construction d’une filière en rassemblant les acteurs et que tous aillent dans le même sens. Les pouvoirs publics seront plus sensibles aux demandes d’une filière constituée que d’acteurs isolés » conclut Nicolas Paulissen.

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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