Quelles ambitions pour Primagaz sur le marché français du GNV ?

Quelles ambitions pour Primagaz sur le marché français  du GNV ?
Société fondée en 1938 désormais propriété du groupe néerlandais SHV Energy, Primagaz souhaite investir le marché du GNV. Avec François Brunero, Directeur Business Development de Primagaz, Gaz Mobilité revient sur les ambitions de la société en France et à l’international.

Une légitimité à investir le marché

Si Primagaz n’est pas un acteur déjà identifié dans la filière du GNV, notamment en France, la société revendique son expérience dans la distribution d’un autre carburant gazeux, le GPL, qu’elle exploite dans l’hexagone depuis 1979. A ce jour, Primagaz opère plus de 500 stations publiques, le plus souvent en marque blanche pour le compte des distributeurs de carburants. « En France, nous avons plus d’un million de « décrochés » par an. Matériel, surveillance, intervention d’urgence, sécurité… ce sont des éléments que nous maîtrisons depuis plusieurs années avec le GPL » souligne François Brunero.

Primagaz revendique également une certaine expérience dans le domaine du GNL. « En France, nous sommes sur ce segment depuis fin 2012 avec aujourd’hui 25 à 30 % de parts de marché en GLN porté » complète François Brunero.

« Le groupe a notamment crée une filiale dédiée en Belgique, baptisée Prima LNG, facilitant le transport du GNL au démarrage de la filière en faisant l’acquisition de camions dédiés à l’acheminement du GNL. On a 19 véhicules en propre pour distribuer le GNL à travers l’Europe, dont 13 affectés en France. Pour nous, le fait de croiser ces deux expériences nous donne une certaine légitimité » conclu François Brunero.

Des modules GNL rattachés aux stations-services existantes

L’idée de Primagaz est de transposer le modèle utilisé pour le GPL en se reposant sur les distributeurs de carburants pour déployer des modules GNL sur des stations-services déjà existantes. Une solution qui offre de nombreux avantages sur le foncier mais aussi sur la monétique, les transporteurs pouvant conserver la même carte de paiement que celle utilisée pour les autres carburants.

« Grâce aux relations entretenues avec les distributeurs de carburants depuis 20 ans, on connait assez bien les réseaux et les maillages. Cela nous permet d’identifier des stations bien ciblées, capables d’accueillir des poids-lourds et situées à proximité d’un certain nombre de donneurs d’ordre et de précurseurs sur ce nouveau marché » précise François Brunero.

Six à dix stations en France d’ici fin 2018

Si Primagaz nous indique avoir déposé un dossier européens en début d’année pour obtenir des financements du programme TEN-T, la société n’attend pas forcément ces subsides pour commencer à avancer sur ses différents projets.

« Entre mi-2016 et fin 2018, on pourrait avoir entre 6  et 10 stations sur l’ensemble du territoire français » précise François Brunero. Des déploiements qui viendraient compléter le maillage du groupe SHV Energy à l’échelle européenne telles les 8 stations déjà existantes en Angleterre, et les 3 initiées avec PitPoint au Benelux.

Des stations GNV non raccordées au réseau

Si les stations déployées par Primagaz seront pour la plupart amenées à proposer du gaz naturel sous forme comprimée et liquéfiée, la société reste sur des stations « autonomes » et non raccordées au réseau.

« Le gaz réseau est un monde qu’on ne connait pas et sur lequel nous n’avons pas de légitimité immédiate » souligne François Brunero. « Nous sommes dans une logique ou nous partons du GNL pour distribuer du GNL et du GNC comme carburant ».

Distributeur… et utilisateur

Au-delà de la distribution de GNL, Primagaz pourrait être également l’un des premiers utilisateurs de ses stations.

« Nous sommes aussi donneurs d’ordre d’une flotte de 500 camions pour distribuer nos produits en France. Nous orientons nos transporteurs à utiliser une partie de cette flotte au GNL afin d’être nous-même à l’initiative des premiers volumes dans certaines stations » explique François Brunero.

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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