Bus hybrides GNV : le retour d'expérience de la ville de Barcelone

Bus hybrides GNV : le retour d'expérience de la ville de Barcelone
Malmö, Strasbourg, Madrid etc… Alors que de nombreux projets d’hybridation de véhicules GNV voient le jour à travers l’Europe, GRDF a invité début septembre une délégation d’élus et de responsables d’exploitation de cinq villes françaises à découvrir la technologie expérimentée à Barcelone. L’occasion de revenir sur la démarche écologique de la capitale Catalane.

Depuis 2001

Pour Barcelone, le choix du gaz naturel remonte au début des années 2000. A cette époque, le choix du GNV restait le plus pertinent face au manque de maturité des autres solutions alternatives (électrique, hydrogène et hybride).

Pour la capitale catalane, la conversion d’une partie de la flotte a permis de réduire de 90% les polluants locaux. En 2010, Transports Metropolitans de Barcelona (TMB) comptait 411 bus GNV sur une flotte constituée de 1060 véhicules.

Un engagement qui reste d’actualité en 2016 puisque la flotte de TMB est aujourd’hui composée de 38% de bus au GNV, dont 30% de modèles articulés. TMB a par ailleurs lancé un nouvel appel d’offres pour le renouvellement de sa flotte et rester sur une proportion de 35 à 40 % de véhicules au gaz naturel.

2010 : les premiers pas vers l’hybride

C’est en 2010 que Barcelone débute ses réflexions autour de l’hybridation. A l’époque, aucune solution n’existe et TMB décide de s’associer avec Iveco/Irisbus et Siemens pour développer un premier prototype de bus hybride diesel. Financé à 50 % par des subventions, le projet a permis de confirmer l’intérêt économique de la solution avec un TCO identique entre bus diesel et bus diesel hybride.

Fort de la réussite de cette première expérimentation, TMB décide de passer au stade supérieur en lançant l’expérimentation de 13 modèles hybrides associant motorisation GNC et électrique.

Système hybride série

Les bus expérimentés à Barcelone sont dotés d’une hybridation dite « série ». Cela signifie que le moteur GNV ne sert pas à animer le véhicule et se contente de faire office de « range extender » pour alimenter le moteur électrique.

L’un des principaux intérêts du système est de pouvoir démarrer en mode « 100 % électrique » grâce à un système KERS stockant l’énergie dans des batteries super-capacités pour ensuite la restituer dans des phases où le moteur thermique a tendance à être le plus sollicité et donc le plus gourmand en énergie.
 
De fait, les bus hybrides restent plus adaptés et surtout plus efficients sur des parcours comportant de nombreux arrêts. D’où l’intérêt pour l’opérateur et la collectivité de choisir les lignes les plus adaptées à l’usage pour optimiser le bilan économique et environnemental de l’hybridation.
 
Quant aux coûts du système, il est aujourd’hui évalué à environ 120.000 € et consiste en un équipement des modèles GNC existants faute d’offre de la part des constructeurs sur le segment.
 

Le meilleur des deux mondes

En alliant fonctionnement 100 % électrique lors des phases de démarrages à l’efficience de la motorisation GNC, l’expérimentation barcelonaise présente d’excellents résultats. Selon TMB, l’hybridation des véhicules a permis de réduire la consommation de carburant de 30 à 40% selon les mois de l’année par rapport à un bus GNC « classique ».
 
« Chez GRDF, nous croyons en la solution hybride gaz. Elle propose une alternative technologique crédible pour les collectivités convaincues par les bienfaits du GNV, qui se devraient d’électrifier leur flotte » explique Clément PICHOT, Chargé de mission GNV, Responsable filière Bus et Car, au sein de GRDF.
 
« Afin de promouvoir cette technologie innovante et d’en mesurer les avantages et inconvénients, nous avons organisé début septembre, avec une délégation d’élus, d’opérateurs et de responsables d’exploitation de six villes françaises, un voyage d’étude à Barcelone. Il en ressort de très belles perspectives pour l’avenir » ajoute t-il.
 

D’autres projets en cours

Au-delà des technologies hybrides et GNC, les transports de Barcelone ont largement ouvert le spectre sur toute la partie électrique. Intégrés au projet européen ZeEUS, TMB expérimente notamment les bus électriques du constructeur espagnol Irizar et ceux du chinois BYD.

TMB a également investi dans deux bus articulés électriques fournis par le constructeur polonais Solaris et dont la charge s’effectue via un système de pantographes aux terminus.

Quant au GNC, TMB cherche à étendre l’autonomie de ses bus et travaille à augmenter la pression des bouteilles pour les faire passer de 200 à 250 bars.

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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