GNL maritime et fluvial : les acteurs appellent le gouvernement à soutenir la filière

GNL maritime et fluvial : les acteurs appellent le gouvernement à soutenir la filière
Intervenant lors d’une table ronde dédiée aux perspectives du GNL maritime et fluvial organisée lors du Congrès du Gaz à Paris, les représentants de la filière ont appelé le gouvernement et l’Europe à mettre en place les incitatifs nécessaires au décollage du marché.

Alors que le GNL est aujourd’hui considéré par beaucoup comme la seule alternative dans le secteur maritime et fluvial, la table-ronde portée par le groupe de travail GNL de l’AFG a permis de faire remonter un certain nombre de freins qui bloquent le développement de la filière.

Des incitatifs indispensables

Pour Jean-Marc Roué, Président d'Armateurs de France, si l’infrastructure pour le ravitaillement des navires est indispensable, c’est également d’incitatifs financiers dont la profession a besoin. « Si on souhaite que les armateurs s'équipent, il faut que l'état français et/ou l'Europe mettent en place des mesures d'aides à l'investissement » a-t-il déclaré. Objectif : accompagner l’acquisition ou la conversion des navires en réduisant le surcoût par rapport aux motorisations « classiques ». 

« La conversion est chère notamment en raison de la place que prend la citerne qui remplace la cuve fioul. Son espace est multiplié par trois ce qui réduit le volume de chargement et la rentabilité du transport » ajoute François Bouriot, Délégué général du Comité des Armateurs Fluviaux.

« Très concrètement, l'outil d'incitation, c’est l’ADEME qui doit le porter. Il faut le faire maintenant car c'est ce qui sera décidé pour les 30 à 40 ans à venir (la durée de vie moyenne d’un navire ndlr) » a souligné Jean-Marc Roué, estimant qu’il fallait désormais cesser les recherches pour passer à une phase concrète de déploiement. « N’allons pas faire de révolution là ou il n'y en a pas à faire, le GNL est le carburant qu'il nous faut » a-t-il insisté.

Une réglementation qui doit évoluer

A ce manque d’incitatifs viennent s’ajouter différentes contraintes réglementaires, notamment dans le domaine fluvial où l’utilisation de navires propulsés au GNL n’est pas encore autorisée.

« Pour utiliser le GNL carburant, il faut aussi faire évoluer la réglementation » note François Bouriot qui évoque un nouveau cadre européen qui devrait lever l’interdiction à compter de décembre 2018.

Pour la profession, il y a clairement urgence dans cette transition. « L'avantage écologique du maritime se réduit par rapport au routier avec ses nouvelles normes telles l'Euro 6. En termes de Nox et de particules, le transport fluvial et maritime se dégrade fortement » avertit François Bouriot, Délégué général du Comité des Armateurs Fluviaux.

Une mobilisation nécessaire

« Tous les acteurs de la filière doivent encore se mobiliser pour pousser le développement du GNL. Sur le routier, les projets ont démarré à la même époque et le marché a décollé. C’est beaucoup plus compliqué sur le fluvial et le maritime » note Bernard Brousse, représentant du groupe Engie.

« Le GNL est disponible. C'est la solution pour répondre aux réglementaires actuelles et à venir. On traite avec le GNL de nombreux soucis de santé publique. Les armateurs sont prêts à investir. Dès que le signal sera donné on pourra très vite démarrer » a souligné Jean-Marc Roué.

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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