Reportage : Grosse affluence à la station bioGNV de La Roche-sur-Yon

Reportage : Grosse affluence à la station bioGNV de La Roche-sur-Yon
Vendredi 16 septembre 2022, le départ du rallye des ambassadeurs de la mobilité durable inscrit au 9e Vendée énergie Tour était donné tout à proximité de la station multi-énergies vertes de La Roche-sur-Yon. Nous ne nous attendions pas à un tel trafic aux distributeurs bioGNV à 8 h 30.
 
Officiellement inaugurée début décembre dernier, la station multi-énergies vertes installée tout près de l’ancien site Michelin de Vendée porte une dimension très symbolique. Elle distribue 3 carburants alternatifs décarbonés produits à proximité. Les voitures électriques reçoivent une énergie de plus en plus fournie par les panneaux photovoltaïques qui vont progressivement couvrir tous les parkings en place, en construction ou à venir de plus de 2 500 m2 dans le département.

L’hydrogène provient de l’électrolyseur de Bouin, par échange de conteneurs. Le gaz est produit avec de l’eau de mer en exploitant des éoliennes proches. Quant au bioGNV, des sites de méthanisation vendéens, comme Métha-Vie localisé à quelques kilomètres sur la commune du Poiré-sur-Vie, accompagnent le développement des camions et autocars conçus pour fonctionner au gaz naturel.
 

Le bioGNV bien représenté au VET

A 8 h 30, ce vendredi 16 septembre 2022, les participants au rallye du Vendée énergie Tour étaient massivement regroupés devant une table recouverte de viennoiserie et de boissons chaudes. En plus des vélos à assistance électrique (nouveauté de l’édition 2022), un peu moins de 50 voitures et utilitaires légers attendaient sur le parking, dont 8 fonctionnant à l’hydrogène, et une quinzaine au bioGNV. Un record pour ces 2 énergies dans cette manifestation dont on célèbrera la dixième édition l’année prochaine. Etaient disséminés des Seat Leon et Arona, Volkswagen Polo et Up, Iveco Daily, Fiat 500, Punto, Fiorino et Ducato à alimenter avec du gaz de méthanisation.

Tout ce parc, auquel il faudrait rajouter quelques véhicules présents mais qui n’ont pas participé au rallye, comme le tracteur routier Scania du lycée Rosa Parks de la Roche sur-Yon, a démontré une fois de plus l’attachement des élus vendéens et des dirigeants du conseil départemental, du SyDEV et de Vendée énergie pour la mobilité au bioGNV.
 

Grosse affluence à la station

A 8 h 30, les bleus - premier des 3 groupes en voitures et utilitaires légers à prendre le départ - attendaient le coup de sifflet individuel de l’équipe de Tour véhicules électriques qui organise et anime sur le terrain le rallye. A cette heure-là, les 2 bornes de recharge 150 kW étaient prises d’assaut par quelques concurrents ayant besoin d’un complément avant de prendre la route. Du côté de l’hydrogène : 1 autobus…diesel… en stationnement.

Entre ces 2 espaces, les 2 distributeurs n’arrêtaient pas de débiter du bioGNV. Deux voitures particulières, un utilitaire léger, un camion semi-remorque et 3 autocars ont mobilisé les pistes jusqu’à notre propre départ pour le rallye. Encore un signe que la station multi-énergies vertes de La Roche-sur-Yon est idéalement placée sur la route Nantes-Bordeaux, et que le gaz de méthanisation pour la mobilité est une réalité qui se développe toujours davantage dans le département. Lors des temps attentes, les différents conducteurs n’ont pas hésité à communiquer entre eux, un peu comme le font les motards, amateurs de voitures anciennes, et un peu toutes les petites communautés d’usagers de la route.

Les stations GNV sont beaucoup plus propres
Les 4 véhicules lourds étaient conduits par des femmes. Celle des transports TBPFM a dû attendre son tour pendant de longues minutes. Le diesel, elle a connu avant de se voir confier un modèle Iveco fonctionnant au GNV. Elle ne ferait pas machine arrière. « Les stations GNV sont beaucoup plus propres. On n’emmène pas d’odeur de gazole dans le camion chaque fois qu’on fait le plein », apprécie-t-elle. « Un camion GNV ne se conduit pas comme un diesel. On n’a pas la même souplesse de moteur. Ca se conduit plutôt comme une voiture essence. On s’y fait très bien », témoigne-t-elle.

Des problèmes spécifiques avec cette énergie alternative, elle n’en a pas connu. Pour elle, les véhicules sont fiables. Alors, du bioGNV aussi pour sa voiture personnelle ? « Non, je ne pense pas. Je cherche cependant bien une voiture plus vertueuse pour l’environnement. En ce moment, je regarde les offres en hybrides rechargeables », nous a-t-elle confié.
 
Notre entretien a été interrompu trop rapidement par les inquiétudes d’une des conductrices d’autocar : une légère fuite de gaz se faisait sentir au niveau de la buse de remplissage. Puisque plusieurs spécialistes de terrain de la mobilité GNV étaient inscrits au rallye, dont des représentants de Vendée énergie, nous nous sommes activés à rechercher une personne capable d’apporter une solution rapide et sûre au problème. Pour ma part, j’ai déjà connu une telle situation avec mes précédentes voitures GPL. Un problème de bille anti-retour qui pouvait se résoudre en rebranchant le pistolet et en le retirant. Avec l’appui de quelques participants au Vendée énergie Tour qui roulent au quotidien au GNV, c’est l’opération que nous avons conseillée à la conductrice en recherche d’un moyen d’arrêter au plus vite la fuite. Tout peut également vite rentrer dans l’ordre automatiquement au bout de quelques minutes, avec le bon déclenchement des systèmes de sécurité sur le véhicule. Mais en attendant, le gaz s’échappe.

  
Dans le cas de l’autocar, cet incident est de nature à apporter de l’eau au moulin des détracteurs de la mobilité GNV. Ils dénoncent les fuites de méthane qui sont bien plus lourdes sur le dérèglement climatique, à volumes équivalents, que les émissions de CO2. Toute la filière s’évertue à traquer et supprimer ces émanations accidentelles qui demeurent heureusement rares lors d’un remplissage et vont le devenir davantage encore avec les nouveaux systèmes de contrôle. Le hasard a voulu que nous soyons là à ce moment-là.

Pour exemple, la conductrice du camion Iveco, que nous avons interrogée à ce sujet au cours du malheureux événement, n’avait jamais rencontré cette situation. La fuite était légère. Il fallait mettre le nez au-dessus de la buse de remplissage pour la déceler. C’est pourquoi le responsable de flotte a demandé le retour immédiat de l’autocar concerné au dépôt tout proche. Cet épisode justifie tout à fait l’odorisation du gaz naturel, y compris pour la mobilité. Il n’est pas une raison pour pointer cette alternative intéressante au gazole, mais bien plus un appel à continuer de traquer et supprimer les fuites sur toute la chaîne.
 

1,057 euro le kg de bioGNV

A 1,057 euro, le kilogramme de bioGNV était particulièrement accessible mi-septembre dernier à la station multi-énergies vertes de La Roche-sur-Yon dont l'opérateur profite toujours d'un contrat à tarif fixe conclu avant l'envolée des carburants. C’est particulièrement bas par rapport à d'autres stations où les totems peuvent afficher plus de 3 €/kg. D’où la grogne et les doutes chez les transporteurs concernés.

En mars précédent, l’AFGNV avait d’ailleurs appelé dans une lettre ouverte le Premier ministre à soutenir la filière. Depuis avril, un coup de pouce est accordé par le gouvernement pour contenir les prix des carburants. La mesure a été reconduite au 1er septembre. Concernant le GNV/bioGNV, la remise est de 0,36 euro HT le kg, soit 0,43 euro TTC. C’est indiqué de façon très visible sur les distributeurs de la station vendéenne. Avec les disparités, le risque de saturation des stations affichant des prix particulièrement bas est réel. En fonction du dimensionnement de leurs équipements de stockage et de compression, les temps d’attente peuvent être révisés parfois très fortement à la hausse.



Station GNV Vendée GNV La Roche sur Yon

Route de Nantes
85000 La Roche sur Yon

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Philippe SCHWOERER Philippe SCHWOERER
Journaliste
Très tôt sensibilisé aux économies d'énergie, Philippe défend une mobilité durable plurielle à travers ses articles publiés dans plusieurs médias en ligne.

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