BioGNV, électrique, HVO... Scania défend sa vision multi-énergies

BioGNV, électrique, HVO... Scania défend sa vision multi-énergies
Lors de la présentation du Panorama du bioGNV 2025, Gilles Baustert, directeur marketing et communication de Scania France, a défendu une vision pragmatique et multi-énergies de la transition énergétique. Face aux exigences européennes sur la baisse des émissions, le constructeur suédois affirme son engagement sur tous les fronts, dont celui du biométhane.
« On est obligé de courir tous les lièvres à la fois »
« Chez Scania, on n'a pas du tout d'ambition de favoriser tel ou tel carburant. Ce n'est pas notre mission » D’emblée, Gilles Baustert tient à rappeler que le rôle du constructeur n’est pas de choisir pour ses clients, mais de les accompagner dans la diversité des solutions disponibles. « On est obligé de courir tous les lièvres à la fois » résume le représentant de Scania.

Contraint comme ses concurrents à de fortes réductions d’émissions de CO2, le constructeur mise sur toutes les énergies pour décarboner. Chaque gramme compte… car en cas de dépassement, les sanctions s’annoncent particulièrement lourdes. « À hauteur de 4 250 € par gramme de CO2 par tonne/kilomètre et par véhicule. Si Scania dépasse de 1% l'objectif annuel qui lui est assigné, ça lui coûte 100 millions d'euros » chiffre le représentant de Scania.

Electrique : des objectifs hors de portée ?

«  Ce que dit le législateur, c'est qu'il va falloir drastiquement baisser nos émissions de CO2 :  jusqu'à moins 90 % en 2040 », rappelle Gilles Baustert. Cette trajectoire imposée par la réglementation européenne contraint l’ensemble des constructeurs à accélérer sur l’électrification, quitte à s’y précipiter. « On va aller vers une forte électrification des ventes. À horizon 2030, il faut que 50 % des véhicules que nous vendrons soient électriques ».

 Il y a 5 ans, nous ne savions pas ce qu'était un véhicule électrique 

Gilles Baustert, directeur marketing et communication de Scania France

Problème : à date, les immatriculations de camions électriques ne se comptent que sur les doigts de la main. En 2024, elles n’ont représenté que 0.2 % des ventes au sein du groupe Scania. Autrement dit, l’écart entre les objectifs et la réalité du marché reste abyssal. « Il y a 5 ans, nous ne savions pas ce qu'était un véhicule électrique et dans cinq ans, on souhaite en vendre 50 %. C’est un défi qui est énorme » pointe le représentant de Scania.

S’il a largement investi dans le développement de son offre électrique, le constructeur reste confronté à d’autres contraintes extérieures. « Il faut qu’il y ait une infrastructure publique disponible, et aussi des aides conséquentes pour les clients. Aujourd’hui, toutes ces conditions ne sont pas réunies » pointe le représentant de Scania qui alerte sur un autre problème : celui de la demande ! Si l’offre est là et que les clients n’achètent pas, que va-t-il se passer ? Un point d’inquiétude que nous avions également relevé lors de l’intervention de Solène Grange, Directrice générale d’Iveco France, lors des Assises de la décarbonation des bus organisées par la Région Ile-de-France.

BioGNV : une énergie bien ancrée dans l’écosystème Scania

En matière de décarbonation, Scania prend les choses avec pragmatisme : 50 % d’électrique veut aussi dire 50 % d’autres énergies. Sur ce point, le gaz reste en bonne position au sein de l’offre Scania.

« Le biogaz et le gaz, quelle que soit sa forme, est présent sur tous les segments » rappelle Gilles Baustert. Avec Volvo Trucks et Iveco, Scania reste ainsi l’un des constructeurs les plus engagés sur le GNV et le bioGNV.

« Spécifiquement sur le GNC et le GNL, nous avons quatre moteurs. Il n'y a pas beaucoup de constructeurs qui, ces deux dernières années, ont lancé deux nouveaux moteurs, le 420 et le 460 gaz. Tout cela pour dire que nous croyons énormément au développement de cette filière » a tenu à rassurer le représentant de Scania.

Une transition énergétique qui impacte toute la chaine
Chez Scania, la transition énergétique ne se limite pas aux véhicules eux-mêmes. Elle touche toute la chaîne de production, de la conception à l’après-vente. « Quand on met une énergie alternative, que ce soit du gaz, du biodiesel, de l’éthanol, du HVO ou de l’électrique, il faut avoir un réseau qui puisse répondre à la demande d'intervention et d'entretien du client. Il faut adapter les bâtiments pour pouvoir recevoir et faire l'entretien de ces véhicules et il faut former le personnel » liste Gilles Baustert.
L’outil industriel s’adapte également. Dans son usine suédoise, Scania produit sur la même ligne modèles électriques et thermiques. Un principe de modularité qui permet au constructeur d’être particulièrement flexible en fonction de la demande.

L’énergie n’est pas le seul levier de décarbonation

Pour Scania, la décarbonation passe aussi par des leviers opérationnels trop souvent négligés. « On fait vraiment un focus sur les énergies elles-mêmes, mais il y a d’autres piliers dont on parle peu » pointe le représentant de Scania qui cite les enjeux de remplissage des camions et les outils embarqués « de plus en plus performants ». S'ajoute la formation indispensable des chauffeurs. « Aujourd’hui, un mauvais conducteur gomme 10 ans de développement moteur d'un ingénieur en bureau d'études » estime Gilles Baustert.

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