Engie lancera ses premières stations GNV sur autoroute en 2021

Engie lancera ses premières stations GNV sur autoroute en 2021
Gaz-Mobilité poursuit son état des lieux des acteurs de la filière GNV française avec GNVERT, l'offre de mobilité durable gaz d'ENGIE Solutions.

Acteur historique du GNV en France, ENGIE affiche des ambitions particulièrement fortes dans le domaine de la mobilité au gaz naturel. Directrice Commerciale Adjointe de GNVERT, l’offre de mobilité durable gaz d’ENGIE Solutions, Laure-Anne Mounet revient sur l’année écoulée et sur les projets du groupe pour 2021
 
Quelle est la place de GNVERT au sein du groupe ENGIE ?

GNVERT est définie aujourd’hui comme l’offre de mobilité durable gaz d’ENGIE Solutions. Historiquement, GNVERT a toujours été présent sur le carburant gaz naturel.

Nous sommes une filiale française mais restons en appui des autres entités du groupe qui travaillent sur la mobilité gaz à l’échelle européenne.


2020 a été une année particulière pour tous. Quels ont été les impacts de la Covid-19 sur les activités de GNVERT ?

La Covid a heureusement eu un impact limité sur le fonctionnement des stations. Nous avons réussi à garder ouvert l’ensemble du réseau sans interruption.

En revanche, l’impact a été plus ressenti sur nos chantiers, sans pour autant interrompre complètement leur activité. La fermeture des frontières a limité l’accès de nos fournisseurs étrangers au territoire. Le retard est en train d’être rattrapé. Nous avons réalisé un certain nombre d’ouvertures fin 2020. D’autres sont déjà planifiées pour ce début d’année.


En matière de déploiements, quel est le bilan 2020 de GNVERT ?

En incluant les stations privatives, nous avons mis en service une quinzaine de stations sur 2020. Nous avons notamment ouvert trois stations GNL dans le cadre du programme européen connect2LNG. Installées à Hauconcourt (57), Sorigny (37) et Roye (80), celles-ci accueillent beaucoup detransporteurs étrangers.

A l’échelle européenne, nous avons aussi réalisé quelques belles installations. Nous nous sommes notamment associés à Iveco pour déployer une station GNLC à Turin, en Italie, en février dernier.
Nous avons aussi déployé des solutions sur le GNL. Chez des clients comme XPO Logistics, nous installons des stations privatives plus petites. Mises en place dans une optique de démarrage, celles-ci engagent des volumes moins importants et peuvent servir des flottes à partir de 10 camions. Une solution qui peut être transitoire vers une station publique.


En 2020, GNVERT a décidé de fermer plusieurs stations. Pourquoi ce choix ?

Nous avons réalisé six fermetures de stations publiques sur 2020. A l’origine, ces stations avaient été ouvertes dans l’optique d’un marché orienté vers la mobilité légère. En pratique, en France, c’est vers la mobilité lourde, particulièrement avantagée par les propriétés du gaz naturel, que le marché s’est tourné.

Ces stations n’étaient donc plus adaptées aux besoins du marché. En termes de localisation et d’espace mais aussi vis-à-vis de nos normes de qualité, notamment sur la redondance des équipements. D’où notre décision de les fermer progressivement.

 
Quels sont les objectifs d’ENGIE Solutions pour 2021 ?

Nous prévoyons à nouveau l’ouverture de nombreuses stations. Sur le GNL, nous allons mettre en service des installations sur Angers, Clermont-Ferrand et Chelles en région parisienne. En GNC, les stations de Quimper, Evreux et le Mans sont prévues pour ce début d’année. Nous allons également démarrer les travaux de nos premières stations GNL/GNC sur autoroute.

Nous allons aussi progresser sur l’interopérabilité. Aujourd’hui, la carte bancaire et le badge ENGIE sont les seuls moyens autorisés sur nos stations. Demain, nous donnerons aussi accès aux cartes partenaires. Cela s’inscrit dans une logique de modernisation de nos stations.

Nous voulons aussi des stations plus vertes. Depuis le 1er janvier, l’ensemble de nos stations est alimenté avec de l’électricité 100 % renouvelable, notamment pour l’alimentation des compresseurs.


Quid du bioGNC et du bioGNL ?

Aujourd’hui, toutes nos stations GNC proposent du bioGNC. Le bioGNL c’est aussi une demande de nos clients. C’est en train de se développer dans d’autres pays. En Italie, il y a des subventions importantes qui permettent de rendre les projets à peu près rentables. En France, il n’y a pas d’accompagnement de ce type ce qui veut dire que le bioGNL coûterait très cher à produire. En plus du gaz et de la garantie d’origine, il faut ajouter un surcoût à la liquéfaction de l’ordre de 20 centimes par kilo. Au niveau réglementaire, il y a des discussions en cours pour rendre le bioGNL plus réaliste d’un point de vue économique.

Le bio est l’avenir du Gaz Naturel Véhicule. Nous y arrivons déjà sur le GNC, il faut aussi y parvenir sur le GNL.



La disponibilité des stations est un enjeu clé pour les transporteurs. Comment ENGIE Solutions gère cet aspect ?

Une solution que l’on applique de plus en plus systématiquement pour éviter et prévenir les pannes, c’est la redondance des équipements. Pour le GNL, nous avons investi dans des stations mobiles qui peuvent être déployées dans un temps assez rapide si nécessaire.

Nous sommes également en train de moderniser notre outil de supervision pour intervenir de manière plus réactive. Aujourd’hui nos clients sont informés par mail en cas de dysfonctionnement. Le nouveau système sera bien plus automatisé. Une application web est aussi en cours de développement.


Pour ses nouveaux déploiements, GNVERT s’oriente aussi vers des stations multi-énergies ?

Effectivement. De plus en plus systématiquement, nous plaçons des bornes de recharge électrique sur nos stations GNV.

L’autre axe de développement, c’est l’hydrogène qui reste un marché émergent, et un axe de croissance très important . La problématique reste toutefois celle de l’œuf et de la poule. Les exploitants souhaitent avoir des usages garantis pour lancer un investissement et les utilisateurs veulent être sûr d’avoir un point d’avitaillement pour investir. Pour que cela fonctionne, il faut développer des écosystèmes.

Néanmoins, le développement à grande échelle de l’hydrogène ne sera pas immédiat. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre l’hydrogène pour décarboner le transport. Nous avons  besoin du (bio)GNV comme énergie de transition. Il demeurera pour longtemps indispensable.

 
 

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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1 Commentaire

  1. PhilippePublié le 02/02/2021 à 13:08

    En espérant que GNVert entretiendra mieux ces nouvelles stations que les anciennes, quasiment à l’abandon (Aix, Valence, Sophia-Antipolis,..) qui ont fini par fermer...
    Je trouve étonnant que la réouverture d’une station sur les Alpes-Maritimes, haut lieu du tourisme italien, allemand, hollandais,...ne soit pas à l’ordre du jour.
    A l’époque où celle de Sophia fonctionnait, il fallait voir parfois les files d’attente (2 à 3 véhicules) d’Italiens voulant faire le plein, la station la plus proche en Ligurie étant à Imperia, quasiment 100 km....

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