Gaz carburant : les ambitions de GNVert détaillées par Philippe Van Deven, Directeur Général

Gaz carburant : les ambitions de GNVert détaillées par Philippe Van Deven, Directeur Général
Filiale du groupe Engie, GNVert est l’un des pionniers français du gaz carburant. Avec Philippe Van Deven, Directeur Général de GNVert, Gaz-Mobilité revient sur le positionnement de la société et ses projets futurs en matière de déploiement.

Combien de stations opère aujourd’hui GNVert ? Quel est son positionnement sur le marché ?

« Filiale du groupe Engie, GNVert est une société fondée en 1998 et l’acteur historique du GNV en France.

Entre stations publiques et privées, on parle aujourd’hui d’environ 200 stations opérationnelles en France sans compter les ARD (appareils de remplissage à domicile ndlr) qui ont connu un petit succès dans le début des années 2000. Sur ces 200 stations, GNVert en opère 140, la plupart dédiées à un seul client et d’autres mutualisées grâce au badge GNVert. Sur la partie publique, nous opérons 40 stations où le paiement par carte bancaire est possible.

Aujourd’hui, nous nous positionnons de plus en plus sur l’ensemble des mobilités durables. Il s’agit évidemment du GNV – tant sous sa forme comprimée (GNC) que liquéfiée (GNL) – mais aussi d’autres filières comme l’hydrogène avec une première station inaugurée à Lyon en 2015.

En synergie avec d’autres entités du groupe Engie, nous allons également proposer dans le futur des stations multi-carburants alternatifs : gaz, hydrogène, électrique etc… »



Alors que la filière décolle, de nombreux groupes investissent le marché. Comment GNVert accueille cette concurrence ?

« C’est certainement la meilleure nouvelle de ces deux à trois dernières années ! Pendant 15 ans nous avons été le seul acteur sur le segment. Etre seul, offre des avantages mais présente de nombreuses difficultés pour développer le marché. La concurrence est d’abord venue sur le GNL avec les acteurs espagnols où le GNL porté est très développé mais également de nouvelles structures françaises. Sur le GNC, la concurrence est également présente avec l’arrivée de  nouveaux acteurs cherchant à diversifier leurs activités.

Cette concurrence est bénéfique et tend à dynamiser le marché. La France est d’ailleurs devenue en 2015 le premier marché européen pour la vente de poids lourds au gaz naturel  et également le marché avec la plus forte croissance. Cela est de bonne augure pour 2016 ! »

En réponse à la Directive Européenne AFI, l’AFGNV vient de présenter un premier schéma de déploiement pour les stations GNC et GNL en France. C’est une étape importante pour la filière ?

« Il est primordial d’avoir un plan concerté et la coordination de l’AFGNV est vraiment essentielle sur un marché en développement. Il ne suffit pas de déployer les stations, il faut des clients, des donneurs d’ordre et c’est l’ensemble de cet écosystème qui assurera le bon fonctionnement de la filière. Cette Directive est importante, il faut un plan à la fois réaliste et ambitieux.

Mais au-delà des stations, l’autre enjeu majeur en France reste la fiscalité. Aujourd’hui, la construction d’une station coûte environ 1 million d’euros avec des frais de fonctionnement très élevés amenant un retour sur investissements  se situant entre  10 et 15 ans, sachant que la durée de vie d’une station est de 15 à 20 ans. La  modification importante de la taxation pourrait perturber, voire anéantir, le marché et mettre en péril les investissements qui ont été décidés. En France, nous avons une visibilité  faible et sans   engagement. Si la TICPE a évolué favorablement cette année, elle peut le faire inversement l’année suivante. C’est un risque que d’autres pays européens sont parvenus à régler simplement. En Angleterre, le gouvernement a donné un engagement sur 10 ans en figeant le différentiel de taxation entre gaz et diesel. C’est rassurant à la fois pour les opérateurs et pour les transporteurs ».

Dans le domaine du GNL, GNVert travaille avec des financements européens ?

« Effectivement, la station de Rungis a été financée dans le cadre du projet européen Blue Corridors. Amorcé il y a trois ans, celui-ci visait un objectif de 14 stations GNL en Europe pour  initier un réseau de distribution de GNL carburant en Europe . En France, nous avons été parmi les derniers à déployer car la réglementation permettant l’homologation des camions, notamment concernant les réservoirs, n’a été transposée en France que fin 2014.

Notre participation au dispositif Blue Corridors prévoit la mise en place de trois stations réparties entre les villes de Rungis, Nîmes et Lyon. A ce jour, celle de Rungis est déjà fonctionnelle et nous avons une  station temporaire déjà en opération à Nîmes en attente de la station définitive. Pour Nîmes et Lyon, les stations définitives seront déployées courant 2016. A noter que toutes nos stations GNL intègrent également le GNLC.

Quels sont vos projets en matière de stations GNC ?

« Sur le GNC, nous sommes sur une accélération de nos déploiements et nous travaillons sur plusieurs projets. Une station sera bientôt ouverte à St Pierre en Faucigny dans le cadre du projet Equilibre et une station est en cours de construction à Toulouse. D’autres projets de stations dédiées sont également en cours de finalisation : St Herblain (44), La Courneuve (93) et Combs la Ville (77)

En Ile de France, nous allons ouvrir une station GNC-BioGNC sur le MIN de Rungis suite à un appel d’offres remporté avec la SEMMARIS. Nous venons également de recevoir une validation du groupe pour un déploiement massif en Ile-de-France avec une trentaine de stations poids lourds à installer dans les deux à trois prochaines années ».

Quelles sont vos ambitions en matière de bioGNV ?

« Aujourd’hui, toutes nos stations publiques proposent du bioGNV avec deux offres distinctent :
  • L’EcoGNC avec un mélange constitué à 30 % de biométhane et un surcoût de l’ordre de 5 % par rapport à du GNC
  • Le BioGNC, 100 % renouvelable, avec un surcoût de l’ordre de 15 % »  
GNVert a-t-il également des ambitions à l’échelle internationale ?

« A l’échelle européenne, la stratégie est portée par le groupe Engie avec une nouvelle organisation, actée depuis le 1er janvier 2016, qui place la mobilité comme l’un des sujets importants pour le groupe qui veut se positionner comme leader en Europe de la transition énergétique .

La volonté d’Engie est de parvenir à répliquer le succès de GNVert à 5 à 6 pays européens pour commencer. Des annonces devraient intervenir au cours des prochaines semaines. »

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Michaël TORREGROSSA Michaël TORREGROSSA
Rédacteur en chef
Persuadé que la mobilité du future sera multi-énergies, Michaël est le rédacteur en chef et fondateur de Gaz Mobilité.

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