GD4S appelle à accélérer le développement des gaz verts en Europe

Lors de la première édition de Biomethane Connect Europe, organisée à Paris, GD4S a rappelé la nécessité d'un cadre stable pour développer le biométhane en Europe.
 
La première édition de la conférence Biomethane Connect Europe s’est tenue le 27 mars 2025 à Paris. Placée sous le haut patronage de la Présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne, elle a rassemblé les principaux distributeurs de gaz du continent. Objectif : faire du biométhane un levier central de la transition énergétique.
 
Organisée à l’initiative de GD4S (Gas Distributors for Sustainability), association qui fédère 11 opérateurs gaziers présents dans 9 pays de l’UE, cette rencontre s’inscrit dans la continuité du plan REPowerEU. Lancé en 2022, celui-ci avait fixé un objectif de production de 35 milliards de m³ de biométhane d'ici à 2030.
 

Un appel à une action politique coordonnée

Laurence Poirier-Dietz, présidente de GD4S et directrice générale de GRDF, a plaidé pour un engagement renforcé des institutions européennes. « L’Europe doit choisir d’accélérer sur les gaz renouvelables. Nos infrastructures sont prêtes, les solutions existent, mais un cadre politique stable est indispensable », a-t-elle déclaré.

 
Afin de structurer une stratégie européenne ambitieuse, GD4S identifie cinq axes d’action prioritaires :

1. Mettre en place un cadre réglementaire stable

Il est urgent d’éliminer les freins administratifs et financiers qui ralentissent l’injection de biométhane dans les réseaux. Cette énergie doit être reconnue comme un véritable outil de décarbonation au sein des mécanismes de marché. Une visibilité réglementaire sur le long terme est essentielle pour rassurer les investisseurs.

2. Définir des objectifs nationaux différenciés

GD4S propose de décliner les ambitions européennes au niveau national, en tenant compte des spécificités locales. Le potentiel de production, la consommation actuelle de gaz et les réalités agricoles ou industrielles doivent guider la mise en œuvre de trajectoires adaptées à chaque pays membre.

3. Stimuler l’investissement et la production

L’association appelle à la création d’obligations d’incorporation de biométhane, de mécanismes incitatifs pour les producteurs et de dispositifs de financement ciblés. Ces mesures doivent s’accompagner d’un renforcement des infrastructures de distribution, afin d’accueillir l’augmentation des volumes injectés.

4. Garantir la neutralité technologique

GD4S défend la liberté de choix pour les consommateurs : particuliers, industriels ou collectivités doivent pouvoir opter pour la solution de décarbonation la plus adaptée à leur situation, qu’il s’agisse d’électricité, de chaleur ou de gaz renouvelable. Aucun vecteur énergétique ne doit être écarté a priori.

5. Assurer une accessibilité équitable

Le biométhane constitue une solution compétitive, locale et immédiatement disponible, notamment dans les territoires ruraux ou peu denses. Il offre une alternative réaliste dans les zones où l’électrification est difficile. GD4S souhaite qu’il soit pleinement intégré dans les politiques de transition énergétique à l’échelle européenne.
 
« Le biométhane est un contributeur essentiel à la décarbonation de l’énergie en Europe, avec de nombreuses externalités positives en termes d’emploi, d’économie circulaire, de sécurité d’approvisionnement et de souveraineté. Pour en accélérer le développement, la filière attend une reconnaissance du biométhane en tant qu’énergie décarbonée, qui passe par un cadre réglementaire clair et des actions concrètes » a expliqué Jeroen Sanders, vice-président de GD4S.

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