Livre Blanc : tout savoir sur la gazéification hydrothermale

Livre Blanc : tout savoir sur la gazéification hydrothermale
Cette technologie innovante est mise à l’honneur dans un livre blanc qui dresse un état des lieux sur l’avancement de la filière en Europe et un panorama des déchets organiques visés en France. Quelle est cette technique de traitement et de valorisation des déchets qui produit des gaz renouvelables et bas-carbone ? Un point sur la gazéification hydrothermale.  

Principe général de la gazéification hydrothermale

La gazéification hydrothermale est un procédé de conversion thermochimique à haute pression (210 à 350 bars) et à haute température (360 à 700 °C) s’adressant particulièrement aux déchets organiques contenant où étant mélangeables à de l’eau.
 
Cette technologie permet la production de méthane et de dihydrogène, la destruction de polluants et pathogènes (virus, bactéries, organismes pathogènes, résidus médicamenteux, etc.), tout en préservant l’eau et les composants minéraux valorisables (métaux, phosphore, azote, etc.) contenus dans l’intrant.
 

 

Quels déchets sont concernés ?

La gazéification hydrothermale vise avant tout les déchets organiques d’origine biogénique, c’est-à-dire qui n’ont pas été en contact avec des déchets d’origine fossile :
  • déchets agricoles (dont les effluents d’élevage),
  • déchets des industries agroalimentaires,
  • boues issues des stations d’épuration d’eaux usées,
  • boues de dragage et curage,
  • nombreux déchets organiques et effluents urbains (déchets organiques ménagers et biodéchets issus de la restauration),
  • digestats issus d’installations de méthanisation.
D’autres déchets d’origine fossile, tels que les plastiques peu souillés, solvants, huiles, déchets d’industries chimiques non recyclables peuvent également être traités par gazéification hydrothermale.
 
En fait, presque tous les déchets organiques qui sont destinés à l’incinération, à l’enfouissement ou au stockage des déchets peuvent être utilisés, évitant ainsi un coût environnemental élevé.
 

Une solution complémentaire aux autres filières de production de gaz renouvelable

Dans ce livre blanc réalisé par près de 50 acteurs de la filière(1) réunis à l’initiative de GRTgaz au sein d’un groupe de travail national, on apprend que « La gazéification hydrothermale se place comme une nouvelle voie de traitement et de valorisation de nombreux déchets organiques humides ou mélangeables à de l’eau, en tant que solution complémentaire ou alternative en fonction du type de déchets, de leur origine biogénique ou fossile et de leur composition (mélangé ou pas, présence de polluants, de pathogènes, de micro-organismes) ».
 
La Gazéification Hydrothermale peut également s’intégrer en aval des autres filières, par exemple d’une installation de méthanisation, pour en valoriser les digestats.
 
D’après le livre blanc, « la gazéification hydrothermale crée de nombreuses synergies, bénéfices et externalités positives au niveau territorial ». C’est une technologie viable, propre et ancrée dans l’économie circulaire.
 

Une technologie encore inégalement développée en Europe

Le panorama des projets et la maturité de la technologie varient selon les pays et les développeurs concernés. Certains sont encore au stade du prototype, d’autres travaillent déjà̀ avec des pilotes préindustriels (comme l’Allemagne, pionnière de la gazéification hydrothermale en Europe) ou des démonstrateurs industriels. L’acteur le plus avancé se trouve aux Pays-Bas et lance son premier projet industriel capable de valoriser 120 000 t/ an de déchets.
 
Le livre blanc donne le détail des développeurs de la gazéification hydrothermale en Europe et dans le monde, qu’ils soient privés ou publics.

 

De nombreux défis à relever avant de passer à l’échelle industrielle

Plusieurs freins technologiques restent à lever afin d’industrialiser la technologie :
  • optimiser la récupération et la gestion de la chaleur dans le procédé,
  • maîtriser la séparation des solides inorganiques (sels minéraux, métaux, etc.) pour faciliter la gazéification de la matière organique,
  • optimiser le taux de conversion du carbone pour chaque type ou mélange d’intrants,
  • maîtriser les risques de corrosion et la tenue mécanique des matériaux,
  • définir les bons paramètres opératoires pour optimiser la récupération des sortants gazeux, liquides et solides.
Outre ces freins technologiques, il faudra également des aides financières spécifiques afin de permettre aux développeurs de la filière gazéification hydrothermale de monter en puissance.
Pour plus d’informations, vous pouvez télécharger le livre blanc sur le site de GRTgaz.
  1. Les membres du Groupe de Travail national sur la gazéification hydrothermale : GRTgaz, GRDF, AFG, AFRY, AMORCE, Agence de l’Eau Loire-Bretagne, Arol Energy, Artelia Industrie, Bioeconomy For Change, BiogazVallée, Cerema Ouest, Clever Values, CARENE (Agglomération de Saint-Nazaire), Chambre d’Agriculture Pays de la Loire, CEA Liten, Engie Lab, DG Skid, Gazfio, IMT Mines Albi, Inéris, Inovertis, Khimod, Leroux&Lotz Technologies, Naldeo, Naskeo, Nevezus, N01zet, Prodeval, GreenMac, Banzo, GreenConsult, S3D, Saur, Suez, SIEL (Territoire d’Energie Loire), SETEC, SER, Sofresid, Tereos, Tenerrdis, Top Industrie, TreaTech, Voltigital, Veolia, VINCI Environnement, Yélé Consulting.
  2. SDES, Bilan énergétique de la France édition 2022.
 

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