Camions GNC VS camions GNL : quelle technologie choisir pour les poids lourds ?

Camions GNC VS camions GNL : quelle technologie choisir pour les poids lourds ?
Si le gaz naturel comprimé (GNC) est disponible pour les voitures particulières, les utilitaires légers et les poids lourds, seuls ces derniers peuvent exploiter la formule liquide (GNL). Opter pour l’un ou l’autre dépend de l’usage que l’on veut faire des camions. Et c’est surtout l’autonomie souhaitée à la journée qui va guider le choix à effectuer… à condition de disposer des bonnes stations sur les itinéraires habituellement empruntés.

SOMMAIRE

Le GNC pour les courtes et moyennes distances

Dans son état habituel, le gaz naturel contient moins d’énergie par volume que l’essence et le gazole. Il faut donc le soumettre à une contrainte pour qu’il soit en mesure d’en contenir suffisamment afin de faire avancer un véhicule sur des distances acceptables. On peut le comprimer sous 200 dans un réservoir dédié. Il faut alors 5 litres de GNC pour retrouver l’énergie contenue dans 1 litre de gazole. On comprend de suite que cette solution est à adopter de préférence pour des engins qui ont à effectuer des tournées relativement courtes, comme les bennes à ordures, les véhicules de messagerie ou encore les autobus.
 
Toutefois, sur des tracteurs routiers avec semi-remorque et même sur certains porteurs, il est aujourd’hui possible d’obtenir une autonomie de l’ordre de 700-800 kilomètres en jouant sur la contenance des réservoirs. De quoi augmenter les cas d’usage du GNC.
   

Le GNL pour l’autonomie

Si c’est insuffisant, il faut donc opter pour le GNL qui permet aux camions de disposer d’un rayon d’action supérieur à 1.000 kilomètres. En rendant liquide le gaz, à -162°C, on obtient du gaz naturel liquide dont il suffit de seulement 1,7 litre pour retrouver l’énergie d’un litre de gazole.
 
Si le GNL offre une meilleure autonomie aux véhicules équipés pour fonctionner avec, pourquoi ne pas utiliser exclusivement cette formule ? Tout simplement parce que le gaz naturel liquide doit être consommé dans un délai relativement court afin qu’il ne se réchauffe pas dans les réservoirs. Ces derniers sont d’ailleurs conçus avec un très grand souci d’isolation, avec une double paroi, comme dans les plus efficaces bouteilles thermos.
 
En outre, le réseau des points d’avitaillement en GNC est plus développé que celui en GNL. C’est d’ailleurs pourquoi certains modèles de tracteurs routiers équipés pour rouler au gaz naturel liquide dispose également d’un système avec un réservoir permettant de parcourir environ 150 kilomètres au GNC.
   

Des scénarios différents pour faire le plein

GNL ou GNC : remplir les réservoirs impose a minima de respecter les mêmes règles de sécurité que celles affichées dans les stations-service à proximité des pompes d’essence et de gazole. Il est donc interdit de fumer, d’utiliser un téléphone portable, ou d’émettre une flamme vive (allumette, briquet). Le véhicule doit être parfaitement immobilisé (frein de parking) et son moteur arrêté.
 
Faire le plein en GNV n’est pas plus compliqué que de remplir un réservoir d’essence ou de gazole, dès lors que l’on est familiarisé avec le système de verrouillage du pistolet sur l’embout du véhicule et avec le(s) bouton(s) de remplissage à disposition sur le distributeur.
 
Les étapes à suivre : S’identifier à la borne de paiement avec une carte permettant le règlement de l’opération, ouvrir le coffret contenant l’embout d’avitaillement, fixer sur ce dernier le pistolet du distributeur, appuyer sur le bouton de remplissage jusqu’à l’arrêt automatique (sauf à vouloir interrompre prématurément l’opération), raccrocher le pistolet sur le support prévu à cet effet sur le distributeur, refermer le coffret, et récupérer le ticket de caisse sur la borne.
 

Spécificités du GNL

Faire le plein de GNL demande des précautions toutes particulières liées à la cryogénie. Il est nécessaire de revêtir divers équipements de sécurité : des gants cryogéniques, de longs vêtements (manches et pantalon), des chaussures fermées et un écran facial de préférence à des lunettes de protection. Il s’agit de se protéger contre les brûlures et les risques de congélation dus aux très basses températures.


 
Un danger à ne surtout pas négliger, car il suffit de poser un doigt ou une autre partie du corps non protégée sur une canalisation pour qu’elle se « soude » au métal. Après s’être identifié à la borne, il faut raccorder le câble de terre de la station à l’endroit prévu sur le réservoir ou à une pièce métallique non peinte de sa suspension. Cette opération permet d’éliminer tout risque d’arc électrique. Ensuite, pour une parfaite étanchéité, il convient, après avoir retiré les divers bouchons et embouts de protection, de procéder au nettoyage rapide (chiffon, pistolet à air comprimé) de 4 raccords : l’orifice de remplissage et le collecteur à baïonnette de retour de vapeur sur le véhicule ; les 2 connecteurs qui leur correspondent au bout des 2 flexibles du distributeur.
 
Les connecteurs pour le GNL sont totalement différents de ceux pour le GNC. Les systèmes de verrouillage le sont aussi : clenches à pousser ou assemblage par vissage. Pour faire le plein, la manipulation est la même que pour le gaz naturel comprimé (voir ci-dessus). A la fin de l’opération, on débranche les 2 flexibles, et on nettoie à nouveau les 4 raccords avant de remettre les bouchons et embouts de protection. On enlève également la prise de terre qui avait été raccordée au réservoir et que l’on repose sur le support prévu à cet effet. On récupère ensuite le ticket de caisse. Comme on peut le voir, la procédure de remplissage des réservoirs en GNL est plus lourde que pour le GNC. Une habitude à acquérir cependant facilement.


 

Emissions

Par rapport au gazole et du puits à la roue, les émissions de CO2 sont réduites entre 6 et 15% avec le GNL et de 16% avec le GNC lorsqu’il est consommé par le moteur d’un poids lourd. Des chiffres qui peuvent être améliorés en incorporant une part de biogaz. Utilisée à 100%, cette formule est plus vertueuse et gomme quasiment en totalité l’impact carbone à l’utilisation, le CO2 absorbé par les végétaux méthanisés compensant celui relâché par le véhicule. Attention toutefois : en France, le développement de la filière bioGNC est bien moins avancée que celle du bioGNL.
 
Autre gros avantage de l’utilisation du GNL et du GNC dans les poids-lourds, en comparaison avec le gazole : une réduction des particules de l’ordre de 96%, et d’environ 70% des émissions d’oxydes d’azote.



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