Rétrofit bioGNV : tout ce que vous devez savoir !
On entend parler de plus en plus fréquemment du rétrofit des véhicules diesel en véhicules électriques à batterie ou à pile à combustible hydrogène, en particulier autour du sujet des Zones à Faibles Émissions (ZFE). Mais cette technologie innovante et écologique existe également dans le domaine des véhicules fonctionnant au gaz naturel.
Par ailleurs, en évitant la construction d’un véhicule neuf, on limite la consommation de matières premières et d’énergie associées.
D’autres solutions permettent de conserver le moteur d’origine en modifiant ses injecteurs, ses culasses et ses pistons et en utilisant du gazole et du GNV : c’est la technologie multi-carburants (ou Dual-Fuel). Ce procédé utilise une quantité minime de gazole (environ 10 % du carburant total), utilisé pour allumer le gaz.
Le rétrofit complet, quant à lui, consiste à remplacer l'ensemble du système de propulsion par un système fonctionnant au bioGNV. Cette solution permet une utilisation optimale du réservoir de carburant, mais elle est plus coûteuse.
Avant de se lancer de le rétrofit, il convient de se demander si c’est la solution la plus appropriée ou s’il vaut mieux acheter directement un véhicule GNV neuf. La réponse à cette question dépend de l’état global du véhicule, de la valeur de ses équipements et, bien entendu, de l’existence d’une offre similaire accessible et pertinente en véhicule neuf.
Les usages les plus pertinents du rétrofit bioGNV ont été identifiés dans le livre blanc réalisé par un groupe d’acteurs des transports routiers :
Le parc des utilitaires est composé de 6 millions de véhicules, quasiment tous alimentés au diesel. Le rétrofit bioGNV est particulièrement adapté pour ces modèles, surtout pour les métiers qui ne peuvent pas utiliser de véhicules électriques, comme le BTP, le transport frigorifique, les ambulances ou les minibus de transport de personnes à mobilité réduite.
On estime à environ 600 000 le nombre de véhicules utilitaires légers dont l’anticipation du changement de motorisation devrait se poser dans les années à venir.
Le parc total est de 70 000 autocars en France, dont environ 6 000 pourraient se reconvertir au bioGNV dès aujourd’hui, suivis de 2 000 unités potentielles tous les ans pendant 10 ans.
Le Centre de Recherche en Machines Thermiques (CRMT) a établi une grille d’analyse pour évaluer de manière rapide la pertinence technico-économique d’un projet de rétrofit BioGNV pour un cas d’usage donné. Chaque paramètre donne des points, et la note finale s’interprète comme ci-après :
Grâce au rétrofit bioGNV, on réduit aussi considérablement les émissions de particules fines, nocives pour la santé car responsables de nombreux problèmes respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques. Le bioGNV produit jusqu'à 95 % de moins de particules fines que le diesel.
Si on s’intéresse à l’Analyse de Cycle de Vie, qui prend en compte les émissions de CO2 dues à la fabrication du véhicule, au transport du carburant, à son utilisation et à sa mise au rebut, on constate que changer de moteur thermique pour 10 ans d’exploitation du véhicule au GNV plutôt qu’au diesel donne de meilleurs résultats en termes d’émissions de GES.
Source : ADEME - Évaluation environnementale du rétrofit GNV et bioGNV pour des véhicules diesel – janvier 2023
Enfin, le rétrofit bioGNV contribue à réduire la dépendance aux énergies fossiles. En utilisant du bioGNV produit à partir de matières organiques renouvelables, il est possible de réduire la consommation de pétrole et de gaz naturel, qui sont des ressources limitées et polluantes, tout en contribuant à l’économie circulaire et locale.
Enfin, le CRMT est l’un des premiers organismes français à se lancer sur le marché du rétrofit bioGNV, en remplaçant des moteurs diesel par des moteurs au gaz, et travaille notamment sur le rétrofit d’autocars scolaires.
SOMMAIRE
- Le rétrofit, c’est quoi ?
- Les avantages du rétrofit bioGNV
- Les différents types de rétrofit bioGNV
- Rétrofit bioGNV, pour quels usages ?
- Rétrofit bioGNV : quels bénéfices sur l'environnement ?
- Les acteurs du rétrofit en France
Le rétrofit, c’est quoi ?
Le rétrofit est une technique qui consiste à modifier un véhicule à moteur thermique pour le rendre plus respectueux de l'environnement. Dans le cadre du rétrofit GNV, il s'agit de remplacer le moteur diesel d'un véhicule par un moteur fonctionnant au gaz naturel (GNV) ou au biogaz. Cette opération de conversion permet ainsi de moderniser des véhicules vieillissants au lieu de les remplacer par des neufs alors qu’ils sont encore en état de marche.Les avantages du rétrofit bioGNV
Le rétrofit bioGNV présente de nombreux avantages, tant sur le plan économique qu'environnemental.Avantages économiques du rétrofit bioGNV
Le coût du rétrofit est inférieur à celui de l'achat d'un nouveau véhicule. De plus, le bioGNV étant moins cher que le diesel, les économies de carburant peuvent être importantes. Enfin, le rétrofit ayant lieu à proximité du lieu d’entreposage des véhicules, il permet de créer de l’emploi local, ce qui est bénéfique sur le plan économique.Avantages environnementaux du rétrofit bioGNV
Le rétrofit permet de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre (GES) et de particules fines. Le bioGNV étant produit à partir de matières organiques renouvelables, il présente un bilan carbone très favorable. De plus, le bioGNV produit très peu de particules fines, ce qui contribue à améliorer la qualité de l'air.Par ailleurs, en évitant la construction d’un véhicule neuf, on limite la consommation de matières premières et d’énergie associées.
Les différents types de rétrofit bioGNV
Le rétrofit sans changement de moteur
Il n’est pas toujours nécessaire de modifier le moteur pour rétrofiter un véhicule. Certains modèles thermiques peuvent être équipés de nouveaux injecteurs et d’un boîtier électronique de gestion, grâce à un kit GNV (à l’instar des kits GPL ou bioéthanol).D’autres solutions permettent de conserver le moteur d’origine en modifiant ses injecteurs, ses culasses et ses pistons et en utilisant du gazole et du GNV : c’est la technologie multi-carburants (ou Dual-Fuel). Ce procédé utilise une quantité minime de gazole (environ 10 % du carburant total), utilisé pour allumer le gaz.
Le rétrofit avec changement de moteur
Le plus courant est le rétrofit partiel, qui consiste à remplacer uniquement le moteur diesel par un moteur fonctionnant au bioGNV. Cette solution est la plus économique, mais elle présente l'inconvénient de ne pas permettre l'utilisation de la totalité du réservoir de carburant.Le rétrofit complet, quant à lui, consiste à remplacer l'ensemble du système de propulsion par un système fonctionnant au bioGNV. Cette solution permet une utilisation optimale du réservoir de carburant, mais elle est plus coûteuse.
Rétrofit bioGNV, pour quels usages ?
Le rétrofit bioGNV peut être utilisé pour différents types de véhicules, tels que les poids lourds, les bus et les véhicules utilitaires. Il est particulièrement adapté aux flottes de véhicules urbains, pour lesquelles les émissions de particules fines et de GES ont un impact important sur la qualité de l'air.Avant de se lancer de le rétrofit, il convient de se demander si c’est la solution la plus appropriée ou s’il vaut mieux acheter directement un véhicule GNV neuf. La réponse à cette question dépend de l’état global du véhicule, de la valeur de ses équipements et, bien entendu, de l’existence d’une offre similaire accessible et pertinente en véhicule neuf.
Les usages les plus pertinents du rétrofit bioGNV ont été identifiés dans le livre blanc réalisé par un groupe d’acteurs des transports routiers :
Rétrofit des véhicules utilitaires légers
La généralisation des ZFE dans le cadre de la loi Climat Résilience obligera les utilisateurs de VUL (moins de 3,5 t) à choisir entre un véhicule propre ou pas de véhicule du tout avant le 31 décembre 2024 (ou plus tôt selon les agglomérations).Le parc des utilitaires est composé de 6 millions de véhicules, quasiment tous alimentés au diesel. Le rétrofit bioGNV est particulièrement adapté pour ces modèles, surtout pour les métiers qui ne peuvent pas utiliser de véhicules électriques, comme le BTP, le transport frigorifique, les ambulances ou les minibus de transport de personnes à mobilité réduite.
On estime à environ 600 000 le nombre de véhicules utilitaires légers dont l’anticipation du changement de motorisation devrait se poser dans les années à venir.
Rétrofit des autocars
Les autocars de transport scolaire affichent un faible kilométrage (autour de 20 000 km/an), ce qui fait qu’ils sont en général en très bon état à la fin de leur contrat d’exploitation (8 ans en moyenne). Ces autocars sont alors de bons candidats au rétrofit bioGNV, d’autant plus que l’espace disponible en soute permettra de stocker les bouteilles de gaz naturel comprimé.Le parc total est de 70 000 autocars en France, dont environ 6 000 pourraient se reconvertir au bioGNV dès aujourd’hui, suivis de 2 000 unités potentielles tous les ans pendant 10 ans.
Rétrofit des poids lourds
Autonomie, poids, prix : le bioGNV est tout à fait adapté aux véhicules lourds qui effectuent des moyennes distances. Mais le rétrofit demande un investissement important pour développer le premier kit sur un prototype. Ce coût est impacté par l’adaptation du bloc moteur, mais aussi par les réservoirs GNV dont le prix est inversement proportionnel au poids.Le Centre de Recherche en Machines Thermiques (CRMT) a établi une grille d’analyse pour évaluer de manière rapide la pertinence technico-économique d’un projet de rétrofit BioGNV pour un cas d’usage donné. Chaque paramètre donne des points, et la note finale s’interprète comme ci-après :
- Note finale ≥ 28 points : cas d’usage favorable au rétrofit.
- Note finale comprise entre 24 et 27 points : cas d’usage plutôt favorable au rétrofit.
- Note finale comprise entre 21 et 23 points : le cas d’usage semble peu favorable au rétrofit.
- Note finale < 21 points : le cas d’usage est peu favorable au rétrofit.
Rétrofit bioGNV : quels bénéfices sur l'environnement ?
Le rétrofit bioGNV permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), qui sont la principale cause du réchauffement climatique. En effet, le bioGNV produit jusqu'à 90 % de moins de GES que le diesel.Grâce au rétrofit bioGNV, on réduit aussi considérablement les émissions de particules fines, nocives pour la santé car responsables de nombreux problèmes respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques. Le bioGNV produit jusqu'à 95 % de moins de particules fines que le diesel.
Si on s’intéresse à l’Analyse de Cycle de Vie, qui prend en compte les émissions de CO2 dues à la fabrication du véhicule, au transport du carburant, à son utilisation et à sa mise au rebut, on constate que changer de moteur thermique pour 10 ans d’exploitation du véhicule au GNV plutôt qu’au diesel donne de meilleurs résultats en termes d’émissions de GES.
Source : ADEME - Évaluation environnementale du rétrofit GNV et bioGNV pour des véhicules diesel – janvier 2023
Enfin, le rétrofit bioGNV contribue à réduire la dépendance aux énergies fossiles. En utilisant du bioGNV produit à partir de matières organiques renouvelables, il est possible de réduire la consommation de pétrole et de gaz naturel, qui sont des ressources limitées et polluantes, tout en contribuant à l’économie circulaire et locale.
Les acteurs du rétrofit en France
Plusieurs acteurs sont impliqués dans le développement du rétrofit bioGNV. On peut citer, par exemple Lyptech et Faral Automotive, qui proposent une conversion d’utilitaires diesel compris entre 2,6 et 3,5 tonnes au bioGNV via un kit Dual-Fuel. Borel et RM Gaz, quant à eux, installent des kits GNV sur des voitures et des utilitaires à essence en conservant le moteur d’origine.Enfin, le CRMT est l’un des premiers organismes français à se lancer sur le marché du rétrofit bioGNV, en remplaçant des moteurs diesel par des moteurs au gaz, et travaille notamment sur le rétrofit d’autocars scolaires.