Bientôt des bateaux de pêche fonctionnant au biogaz ?
Illustration : format d'embarcation que le projet souhaite développer en version GNC
L'Armement Coopératif Artisanal du Nord (ACANOR) fait partie des trois lauréats de l’appel projets « BioGNV fluvial et maritime côtier » lancé par GRDF. Retour sur ce projet pionnier piloté par France Pêche Durable & Responsable, structure associative nationale, visant à concevoir et à construire un premier bateau de pêche fonctionnant au biométhane.
Le biogaz investit les eaux. Alors que les projets se multiplient sur le secteur fluvial, le maritime s’intéresse également à la solution. Outre l’utilisation de GNL pour les gros paquebots, le GNC est également à l’étude pour de plus petites embarcations. C’est le cas pour l’association France Pêche Durable & Responsable qui pilote un projet de construction d’un bateau de pêche alimenté au biogaz.
L’association n’en est pas à sa première initiative. Sur la période 2012-2015, elle avait déjà lancé une initiative de rétrofit, Fish2EcoEnergy, qui n’avait finalement pas pu aboutir à l’exploitation du navire au GNC. « Aujourd’hui, il y a un nouvel élan. Nous avons relancé des études théoriques et nous nous sommes rendus compte qu’il y avait une faisabilité plus réelle. D’où l’idée de relancer le projet et de répondre à l’appel à projets lancé par GRDF en début d’année et pour lequel nous avons été retenus » explique Corentine Piton, chargée de missions au sein de l’association.
« L’initiative est symbolique car il s’agit d’un vrai projet de filière » se félicite Arancha Boden, chef de projet au sein de la direction stratégie de GRDF. « Ce projet est intéressant parce qu'il projette les usages du GNC sur le maritime avec une approche similaire à celle du transport routier de marchandises où il existe une véritable complémentarité entre GNL et GNC. Dans le domaine maritime, le GNL est très utilisé pour le transport longue distance mais le GNC a aussi un rôle à jouer pour les applications côtières » poursuit-elle.
Choix du moteur, dimensionnement des réservoirs… au-delà des aspects purement techniques, la réglementation reste l’un des principaux enjeux de cette première phase du projet. « L’enjeu est de franchir l’étape réglementaire Ce que nous voulons avec ce projet, c’est lever toutes les barrières pour qu’un armateur ait toutes les clés pour la mise en production d’un navire au gaz dans des délais comparables à ceux d’un navire diesel » détaille Corentine Piton.
« Sur le gaz mais aussi sur d’autres technologies alternatives au diesel, les freins sont encore trop importants en France » regrette Richard Lecoupeau, dirigeant de 2C-Consulting. « Les autorités doivent en prendre conscience. Si on veut que la transition se passe vite, il faut que l’Etat prépare tous les marchés à accueillir d’autres énergies. On peut avoir les meilleures technologies et les meilleures idées du monde, s’il faut 5 ans pour faire bouger les projets, on ne pourra pas avancer ! » prévient-il.
« Avec cette première phase, on souhaite poser des concepts et les challenger réglementairement pour lever tous les verrous techniques et règlementaires » complète Richard Lecoupeau. « Les niveaux de puissance des bateaux de pêche sont encore plus élevés qu’en fluvial. Par chance pour nous, il y a déjà des moteurs qui existent et la réglementation sur le maritime est un peu moins contraignante que sur le fluvial »
Côté budget, l’investissement global reste à définir. « On a un premier chiffrage à 90 000 € pour les pré-études mais on se rend déjà compte qu’on aura besoin d’un peu plus de moyens » explique la représentante de France Pêche Durable & Responsable. « Nous sommes en train de solliciter le Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l'aquaculture (FEAMPA) pour obtenir d’autres financements » poursuit-elle.
A quelle échéance verrons-nous ce premier bateau de pêche au gaz à l’eau ? « Pour la première phase, on s’est donné entre 6 mois et 1 an en intégrant les discussions avec les autorités qui peuvent prendre beaucoup de temps. Il faudra ensuite 2 ans pour parvenir à sortir un plan finalisé du bateau et deux ans de plus pour la construction, ce qui nous amène à un horizon 2026-2028 ».
Le biogaz investit les eaux. Alors que les projets se multiplient sur le secteur fluvial, le maritime s’intéresse également à la solution. Outre l’utilisation de GNL pour les gros paquebots, le GNC est également à l’étude pour de plus petites embarcations. C’est le cas pour l’association France Pêche Durable & Responsable qui pilote un projet de construction d’un bateau de pêche alimenté au biogaz.
L’association n’en est pas à sa première initiative. Sur la période 2012-2015, elle avait déjà lancé une initiative de rétrofit, Fish2EcoEnergy, qui n’avait finalement pas pu aboutir à l’exploitation du navire au GNC. « Aujourd’hui, il y a un nouvel élan. Nous avons relancé des études théoriques et nous nous sommes rendus compte qu’il y avait une faisabilité plus réelle. D’où l’idée de relancer le projet et de répondre à l’appel à projets lancé par GRDF en début d’année et pour lequel nous avons été retenus » explique Corentine Piton, chargée de missions au sein de l’association.
« L’initiative est symbolique car il s’agit d’un vrai projet de filière » se félicite Arancha Boden, chef de projet au sein de la direction stratégie de GRDF. « Ce projet est intéressant parce qu'il projette les usages du GNC sur le maritime avec une approche similaire à celle du transport routier de marchandises où il existe une véritable complémentarité entre GNL et GNC. Dans le domaine maritime, le GNL est très utilisé pour le transport longue distance mais le GNC a aussi un rôle à jouer pour les applications côtières » poursuit-elle.
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Lever les freins de la réglementation
« L’ambition est de concevoir un bateau de pêche et d’identifier tous les freins qu’il faudrait lever pour installer un système gaz et permettre un développement de la filière à plus grande échelle » résume la représentante de France Pêche Durable & Responsable. « A ce stade, le consortium n’est pas encore complet. Nous avons le bureau d’études 2C-Consulting sur la partie motorisation et stockage GNC et un groupe d’experts mais il nous faut encore trouver un architecte naval qui, une fois la phase d’étude terminée, se chargera de construire le navire » poursuit-elle.Choix du moteur, dimensionnement des réservoirs… au-delà des aspects purement techniques, la réglementation reste l’un des principaux enjeux de cette première phase du projet. « L’enjeu est de franchir l’étape réglementaire Ce que nous voulons avec ce projet, c’est lever toutes les barrières pour qu’un armateur ait toutes les clés pour la mise en production d’un navire au gaz dans des délais comparables à ceux d’un navire diesel » détaille Corentine Piton.
« Sur le gaz mais aussi sur d’autres technologies alternatives au diesel, les freins sont encore trop importants en France » regrette Richard Lecoupeau, dirigeant de 2C-Consulting. « Les autorités doivent en prendre conscience. Si on veut que la transition se passe vite, il faut que l’Etat prépare tous les marchés à accueillir d’autres énergies. On peut avoir les meilleures technologies et les meilleures idées du monde, s’il faut 5 ans pour faire bouger les projets, on ne pourra pas avancer ! » prévient-il.
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Une initiative menée sur le long terme
« La première phase du projet va consister à une pré-étude. L’objectif de recenser les différents composants et, pour chacun d’eux, identifier les freins techniques et réglementaires à lever » résume Corentine Piton. « Pour cette phase d’étude, nous sommes partis sur deux types de bateaux de type drague/chalut : un petit de 12 mètres pour de la pêche journalière et un second un peu plus grand de 16 mètres qui est intéressant à étudier car on passe sur une autre catégorie de réglementation. Dans un second temps, on s’intéressera aux bateaux de pêches au large avec d’autres enjeux en matière de stockage et d’autonomie » poursuit-elle.« Avec cette première phase, on souhaite poser des concepts et les challenger réglementairement pour lever tous les verrous techniques et règlementaires » complète Richard Lecoupeau. « Les niveaux de puissance des bateaux de pêche sont encore plus élevés qu’en fluvial. Par chance pour nous, il y a déjà des moteurs qui existent et la réglementation sur le maritime est un peu moins contraignante que sur le fluvial »
Côté budget, l’investissement global reste à définir. « On a un premier chiffrage à 90 000 € pour les pré-études mais on se rend déjà compte qu’on aura besoin d’un peu plus de moyens » explique la représentante de France Pêche Durable & Responsable. « Nous sommes en train de solliciter le Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l'aquaculture (FEAMPA) pour obtenir d’autres financements » poursuit-elle.
A quelle échéance verrons-nous ce premier bateau de pêche au gaz à l’eau ? « Pour la première phase, on s’est donné entre 6 mois et 1 an en intégrant les discussions avec les autorités qui peuvent prendre beaucoup de temps. Il faudra ensuite 2 ans pour parvenir à sortir un plan finalisé du bateau et deux ans de plus pour la construction, ce qui nous amène à un horizon 2026-2028 ».
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