Biogaz Vallée et le développement du biogaz et du bioGNV en France
Créée en novembre 2011 sous l’impulsion d’industriels et du Conseil général de l’Aube, la Biogaz Vallée se présente sur son site Web comme le cluster français dédié à la méthanisation. Entretien avec son directeur, Grégory Lannou.
Alors ministre chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique, Eric Besson commentait ainsi l’épisode : « Le nouveau dispositif de soutien public à la méthanisation est une opportunité à saisir pour constituer une filière française intégrée, porteuse de valeur ajoutée et créatrice d’emplois industriels qualifiés ».
Elle apporte « un soutien opérationnel à tous les niveaux : diffusion et partage des nouveaux savoir-faire et connaissances, communication et mise en relation avec les acteurs de la filière, montage de formations spécifiques (exploitation, maintenance...), lancement de nouveaux projets de Recherche et Développement, accueil et accompagnement des entreprises innovantes en phase de création ou de développement, recherche de financements pour accompagner les créateurs d’entreprise et les porteurs de projets innovants ».
Ce dernier avantage n’est pas à négliger, au regard du contexte géopolitique des plus complexes qui entoure le commerce des produits fossiles, et en particulier du pétrole.
« Production d’électricité, de chaleur, ou distribué pour la mobilité, le champs des possibles pour le biogaz en substitution est très vaste », confirme le directeur de la Biogaz Vallée.
« Il existe pas moins de 30 projets actuellement pour l’injection du biogaz dans le réseau », chiffre-t-il. « Le biométhane est identique au gaz qui circule dans le réseau, il fallait qu’il soit en capacité de le recevoir, au moyen d’un bon nombre de techniques à l’œuvre », résume nore interlocuteur.
La portée est majeure, au point que le document soit intitulé : « Les stockeurs français lèvent le dernier verrou à la libre circulation du biométhane sur l’ensemble du réseau gazier ». En application, GRTgaz a lancé 2 sites pilotes rebours à Pontivy (56) et Pouzauges (Vendée), qui auront vocation à absorber les surplus de ce gaz lorsque la production locale dépasse la demande.
Voilà qui devrait permettre de débloquer un certain nombre de projets ! Autre scénario évoqué par Grégory Lannou, le principe du « power to gas, utilisé pour stocker l’énergie des sources renouvelables intermittentes sous forme de gaz ».
Il estime : « Le potentiel de la France concernant le biogaz est le plus important d’Europe. Il cite quelques projets phares, parmi lesquels AgriGNV développé par Prodeval, qu’il classe parmi « les belles innovations ». Ce programme illustre ce qu’il est possible d’imaginer à partir d’une unité agricole de production de biométhane. « Le captage du gaz en surplus va être exploité pour l’alimentation des véhicules de la ferme », détaille-t-il, rappelant que « en dessous des volumes d’injection attendus dans le réseau, il y a des pénalités », et, fournir au-dessus, ce n’est pas envisageable.
Le scénario à l’œuvre dans AgriGNV « n’existe nulle part ailleurs dans le monde », souligne notre interlocuteur. Cette station compacte de production et de distribution de BioGNV in situ a été distinguée par le Trophée de l’innovation 2017 à ExpoBiogaz qui se tenait à Bordeaux (33) du 29 mai au 1er juin derniers.
Avec des camions qui disposent d’un millier de kilomètres d’autonomie, le BioGNV permet de satisfaire aux exigences de la mobilité durable pour le fret. Possibilités d’avitaillement, coût et stabilité du prix du gaz feront la différence.
« C’est pour cela que des transporteurs investissent dans des stations au GNV : avec des marges très faibles sur leurs services de livraison et transport, ils ont besoin de stabilité sur les prix des carburants », commente le directeur de la Biogaz Vallée, soulignant l’image vertueuse qu’apporte aux entreprises l’exploitation du gaz naturel renouvelable pour alimenter les poids lourds.
Réalisées en marge de la COP21, elles sont accessibles sur le site http://transitiongnv.com, et sont respectivement intitulées : « Le GNV, qu’est-ce que c’est ? », « Le BioGNV, qu’est-ce que c’est ? », « Avec le GNV et le BioGNV, voitures et utilitaires roulent plus propres », « Avec le GNV et le BioGNV, les véhicules industriels sont plus écologiques ! », « Le GNV et le BioGNV, une solution performante pour les entreprises », « Le GNV et le BioGNV, un atout pour les collectivités », « Un avenir prometteur pour le GNV et le BioGNV ». Au sujet du gaz naturel renouvelable pour la mobilité, la Biogaz Vallée accompagne ses adhérents dans leur progression.
Il se réjouit des boucles vertueuses, telle celle permise par New Holland en proposant des engins agricoles fonctionnant avec du gaz naturel. « Lorsqu’il est produit sur l’exploitation même, par méthanisation, et pour la propre consommation des véhicules du site, c’est très intéressant ! », souligne-t-il. « La filière biogaz est prête à accompagner la mobilité durable, étant d’ailleurs prescriptrice de l’utilisation du BioGNV », assure notre interviewé.
Et de façon plus générale, « quand les feux sont au vert, avec des débouchés garantis, une véritable dynamique se met en place génératrice de nombreux projets », affirme-t-il. « Les actuels acteurs français de la filière vont devenir les futurs champions à l’export », conclut notre interlocuteur.
Gaz Mobilité et moi-même remercions Grégory Lannou pour le temps qu’il nous a consacré, ainsi que Dominique Fritz, responsable de communication de la Biogaz Vallée, pour son rôle d’intermédiaire.
2011
En y regardant de près, 2011, l’année de création de la Biogaz Vallée, se présente comme une charnière temporelle pour ce produit issu de la méthanisation. Annoncée en mai 2011, la revalorisation du tarif d’achat de l’électricité obtenue à partir de biogaz s’est concrétisée en novembre suivant par la publication d’une grille qui encourageait dès lors son exploitation en injection dans le réseau de gaz naturel.Alors ministre chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique, Eric Besson commentait ainsi l’épisode : « Le nouveau dispositif de soutien public à la méthanisation est une opportunité à saisir pour constituer une filière française intégrée, porteuse de valeur ajoutée et créatrice d’emplois industriels qualifiés ».
Soutien opérationnel
Sur le terrain, « l’association s’est donnée pour mission de fédérer, d’animer et de soutenir la filière industrielle et scientifique de la méthanisation, afin d’accélérer sa construction et de valoriser un potentiel encore sous-exploité en France », peut on lire sur le site de la Biogaz Vallée.Elle apporte « un soutien opérationnel à tous les niveaux : diffusion et partage des nouveaux savoir-faire et connaissances, communication et mise en relation avec les acteurs de la filière, montage de formations spécifiques (exploitation, maintenance...), lancement de nouveaux projets de Recherche et Développement, accueil et accompagnement des entreprises innovantes en phase de création ou de développement, recherche de financements pour accompagner les créateurs d’entreprise et les porteurs de projets innovants ».
2 intérêts majeurs
« Le biogaz a un double intérêt : d’abord il est une alternative renouvelable au gaz naturel fossile dont il partage les caractéristiques, et il peut être produit localement », explique Grégory Lannou.Ce dernier avantage n’est pas à négliger, au regard du contexte géopolitique des plus complexes qui entoure le commerce des produits fossiles, et en particulier du pétrole.
« Production d’électricité, de chaleur, ou distribué pour la mobilité, le champs des possibles pour le biogaz en substitution est très vaste », confirme le directeur de la Biogaz Vallée.
Véritable boum
« Avec une révision des tarifs, on peut parler d’un véritable boum pour le biogaz ces dernières années », illustre notre interviewé. « Sa production s’effectue dans des proportions de plus en plus importantes, en exploitant, par exemple, la méthanisation agricole », poursuit-il.« Il existe pas moins de 30 projets actuellement pour l’injection du biogaz dans le réseau », chiffre-t-il. « Le biométhane est identique au gaz qui circule dans le réseau, il fallait qu’il soit en capacité de le recevoir, au moyen d’un bon nombre de techniques à l’œuvre », résume nore interlocuteur.
Du rebours au power to gas
« Avec le rebours, le biogaz produit localement remonte dans le réseau afin de libérer celui de proximité », schématise Grégory Lannou. « Le feu vert vient d’être donné pour l’injection du biométhane de première génération en stockage souterrain », révèle-t-il. En effet, dans un communiqué de presse daté du 1er juin 2017, Storengy et TIGF lève le voile sur cette décision prise après la réalisation conjointe d’études techniques.La portée est majeure, au point que le document soit intitulé : « Les stockeurs français lèvent le dernier verrou à la libre circulation du biométhane sur l’ensemble du réseau gazier ». En application, GRTgaz a lancé 2 sites pilotes rebours à Pontivy (56) et Pouzauges (Vendée), qui auront vocation à absorber les surplus de ce gaz lorsque la production locale dépasse la demande.
Voilà qui devrait permettre de débloquer un certain nombre de projets ! Autre scénario évoqué par Grégory Lannou, le principe du « power to gas, utilisé pour stocker l’énergie des sources renouvelables intermittentes sous forme de gaz ».
Maturités règlementaire et technique
Pour le directeur de la Biogaz Vallée, la filière française du biogaz a le vent en poupe. Il liste : « maturités règlementaire et technique, des opérateurs comme des équipementiers qui s’impliquent, un très gros savoir-faire en France, les incitations tarifaires de la puissance publique, etc. ».Il estime : « Le potentiel de la France concernant le biogaz est le plus important d’Europe. Il cite quelques projets phares, parmi lesquels AgriGNV développé par Prodeval, qu’il classe parmi « les belles innovations ». Ce programme illustre ce qu’il est possible d’imaginer à partir d’une unité agricole de production de biométhane. « Le captage du gaz en surplus va être exploité pour l’alimentation des véhicules de la ferme », détaille-t-il, rappelant que « en dessous des volumes d’injection attendus dans le réseau, il y a des pénalités », et, fournir au-dessus, ce n’est pas envisageable.
Le scénario à l’œuvre dans AgriGNV « n’existe nulle part ailleurs dans le monde », souligne notre interlocuteur. Cette station compacte de production et de distribution de BioGNV in situ a été distinguée par le Trophée de l’innovation 2017 à ExpoBiogaz qui se tenait à Bordeaux (33) du 29 mai au 1er juin derniers.
Le biogaz en carburant : bonne idée ?
On pourrait répondre « Oui ! », d’emblée. Et pourtant, la question n’est ni déplacée, ni close avec un simple mot. « C’est une question de contexte », répond rapidement Grégory Lannou avant de détailler : « Sur un site qui a des besoins importants en chaleur, il est préférable de développer la cogénération avec une production d’électricité ; dans le cas contraire, effectivement, on peut obtenir un carburant d’une efficacité énergétique très importante ».Avec des camions qui disposent d’un millier de kilomètres d’autonomie, le BioGNV permet de satisfaire aux exigences de la mobilité durable pour le fret. Possibilités d’avitaillement, coût et stabilité du prix du gaz feront la différence.
« C’est pour cela que des transporteurs investissent dans des stations au GNV : avec des marges très faibles sur leurs services de livraison et transport, ils ont besoin de stabilité sur les prix des carburants », commente le directeur de la Biogaz Vallée, soulignant l’image vertueuse qu’apporte aux entreprises l’exploitation du gaz naturel renouvelable pour alimenter les poids lourds.
7 vidéos
En partenariat avec l’Association française du gaz naturel pour véhicules (AFGNV), la Biogaz Vallée a produit 7 courtes vidéos, de 2 à 5 minutes, qui font la promotion du GNV et du BioGNV sous des angles différents.Réalisées en marge de la COP21, elles sont accessibles sur le site http://transitiongnv.com, et sont respectivement intitulées : « Le GNV, qu’est-ce que c’est ? », « Le BioGNV, qu’est-ce que c’est ? », « Avec le GNV et le BioGNV, voitures et utilitaires roulent plus propres », « Avec le GNV et le BioGNV, les véhicules industriels sont plus écologiques ! », « Le GNV et le BioGNV, une solution performante pour les entreprises », « Le GNV et le BioGNV, un atout pour les collectivités », « Un avenir prometteur pour le GNV et le BioGNV ». Au sujet du gaz naturel renouvelable pour la mobilité, la Biogaz Vallée accompagne ses adhérents dans leur progression.
Une filière prête et des acteurs qui s’impliquent
Proposer la gamme la plus étendue possible de véhicules fonctionnant au GNV et au BioGNV n’est pas toujours très simple pour les constructeurs. Grégory Lannou cite le cas des contraintes imposées pour les autocar et bus. « Les constructeurs impliqués ont, par exemple, fourni un gros travail pour répondre aux exigences des pouvoirs publics en cas de renversement des véhicules ».Il se réjouit des boucles vertueuses, telle celle permise par New Holland en proposant des engins agricoles fonctionnant avec du gaz naturel. « Lorsqu’il est produit sur l’exploitation même, par méthanisation, et pour la propre consommation des véhicules du site, c’est très intéressant ! », souligne-t-il. « La filière biogaz est prête à accompagner la mobilité durable, étant d’ailleurs prescriptrice de l’utilisation du BioGNV », assure notre interviewé.
Et de façon plus générale, « quand les feux sont au vert, avec des débouchés garantis, une véritable dynamique se met en place génératrice de nombreux projets », affirme-t-il. « Les actuels acteurs français de la filière vont devenir les futurs champions à l’export », conclut notre interlocuteur.
Gaz Mobilité et moi-même remercions Grégory Lannou pour le temps qu’il nous a consacré, ainsi que Dominique Fritz, responsable de communication de la Biogaz Vallée, pour son rôle d’intermédiaire.
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