BioMethER : Le bioGNV meilleur que le GNV pour les moteurs ?

BioMethER : Le bioGNV meilleur que le GNV pour les moteurs ?
Une expérimentation menée avec Volkswagen Group Italia par les porteurs du projet européen BioMethER tendrait à montrer l’absence total de résidus de carbone sur les pistons des moteurs employant exclusivement du bioGNV.

Fournies par Volkswagen Group Italia, 3 Polo TGI ont aligné 15.000 kilomètres (simulation effectuée sur bancs à rouleaux). L’une en étant gavée avec du GNV obtenu de gaz naturel d’origine fossile. Les 2 autres ont été alimentés avec du biogaz. Ce produit était issu de boues d’épuration traitées par l’usine de démonstration de l’énergéticien italien Iren, installée à Roncocesi, à environ 25 kilomètres de Parme. A la fin de la phase de roulage, les moteurs ont été comparés. Ceux qui avaient fonctionné au bioGNV étaient vierges de tous résidus de carbone en sommet des pistons. Ce qui n’était pas le cas du bloc ayant reçu du GNV classique. Les partenaires réunis autour du projet BioMethER espèrent parvenir à démontrer que l’usage du biométhane est plus vertueux que le méthane à ce niveau.

Des produits chimiquement identiques

Comment pourrait-on parvenir à une telle différence sur un kilométrage tout de même relativement court, avec 2 produits d’origine différente, certes, mais chimiquement identiques et totalement miscibles ? Un premier élément de réponse est à emprunter aux produits pétroliers. Des différences d’encrassement des moteurs existent bien entre de l’essence ou du gazole classiques face à ceux qui ont été enrichis avec un additif. Deux à 2, ces produits peuvent également être qualifiés de « chimiquement identiques ». Avant de devenir du biométhane, le biogaz est soumis à différents procédés spécifiques d’épuration. En plus de la désulfuration pour le débarrasser du très corrosif sulfure d’hydrogène, et de la déshydratation pour supprimer les grandes quantités d’eau, ce gaz subit une décarbonatation. Cette étape vise à lui ôter le CO2 qu’il contient.

Des sources différentes

Avec des produits de sources très différentes, imposant des traitements particuliers à chacun, il n’y a rien de vraiment étonnant à arriver à des encrassements qui ne sont pas identiques dans les moteurs. Ni le GNV ni le bioGNV ne sont composés à 100% de méthane. Il reste pour chacun quelques autres éléments qui les distinguent.

Concrètement, l’usage du biométhane pour la mobilité aurait donc un impact positif potentiel sur la longévité des moteurs. Potentiel, car il est aussi possible d’effectuer des opérations de décrassage des pièces mécaniques. En revanche, une différence d’encrassement se traduit à l’échappement par une différence d’émissions de particules fines. Donc…

Projet BioMethER

Le projet BioMethER vise en particulier à construire, exploiter et évaluer 2 démonstrateurs de production de biométhane. Sur les 18 mois d’expérimentation seraient produits 675.000 m3 pour injection dans le réseau de gaz naturel, et 420.000 m3 pour la mobilité. De quoi éviter de rejeter dans l’air quelque 2.100 tonnes de CO2. Les partenaires de BioMethER ont également pour mission d’optimiser les technologies de valorisation du biogaz basées sur l’utilisation de membranes spécifiques aux sources (ordures ménagères et boues d’épuration locales).

Voilà sans doute une explication aux résultats qui viennent d’être annoncés. Il s’agit plus globalement pour ce programme d’évaluer la disponibilité des déchets de biomasse dans la région italienne d’Emilie-Romagne, y compris les sous-produits agricoles et agro-industriels.

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