Pour l'AIE, le potentiel mondial du biogaz reste largement inexploité

Pour l'AIE, le potentiel mondial du biogaz reste largement inexploité
Selon une nouvelle étude de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les gaz verts pourraient couvrir jusqu’à un quart de la demande mondiale actuelle de gaz naturel.

Publié fin mai, le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dresse un panorama inédit du potentiel mondial du biogaz et du biométhane. Intitulée The Outlook for Biogases and Biomethane, l’étude repose sur une analyse de plus de cinq millions de sites potentiels à travers le monde et s’intéresse au potentiel de la filière sur différents marchés. Elle conclut que la production durable de biogaz pourrait atteindre l’équivalent de 1 000 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an, soit de quoi couvrir 25 % de la consommation mondiale actuelle de gaz fossile.

Cette estimation se base uniquement sur des matières premières considérées comme durables : résidus agricoles, déchets organiques ou boues d’épuration. Ces ressources sont particulièrement abondantes dans les pays émergents, qui concentrent près de 80 % du potentiel mondial identifié.

« Le biométhane est un substitut local au gaz naturel », rappelle l’AIE qui souligne ses nombreux avantages : réduction des émissions de méthane, création d’emplois en zones rurales, valorisation des déchets, ou encore production de digestat pouvant servir de fertilisant. Dans certains pays, comme le Danemark, le biométhane couvre déjà plus de 40 % de la demande nationale de gaz.

Un levier pour décarboner la mobilité

À l’heure où les transports représentent près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, le biométhane est également considéré comme un levier clé pour décarboner la mobilité. En approche "analyse du cycle de vie" (ACV), le bioGNV permet une réduction de CO2 de l’ordre de 80 % par rapport au diesel.

En France, la filière ne cesse de progresser. En 2024, la part de bio dans le GNV a franchi pour la première fois le seuil des 40 %. Une dynamique portée par les opérateurs, de plus en plus nombreux à proposer du 100 % bio dans leurs stations.

Des freins économiques et réglementaires à lever

Malgré cet intérêt croissant, moins de 5 % du potentiel durable est actuellement exploité. Les délais administratifs pour obtenir les autorisations peuvent atteindre sept ans. Le coût de production du biométhane reste également supérieur à celui du gaz naturel sur de nombreux marchés.

Selon l’AIE, la production actuelle pourrait être rapidement multipliée par cinq si des politiques ciblées, comme une tarification du CO2, étaient mises en place. La reconnaissance des bénéfices environnementaux et économiques pourrait également renforcer l’attractivité de ces filières.

Un outil interactif pour alimenter les réflexions des décideurs

Pour accompagner le déploiement du secteur, l’AIE propose un outil cartographique interactif permettant de visualiser le potentiel régional des biogaz. Des fiches pays détaillent également les types et les volumes de ressources mobilisables localement.

« Le potentiel est particulièrement important dans les économies émergentes », souligne Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. Le rapport identifie les leviers politiques à activer pour développer cette source d’énergie encore sous-utilisée.

AIE
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